Loujain is at home !!!!!!
— Lina Alhathloul لينا الهذلول (@LinaAlhathloul) February 10, 2021
تم الافراج عن لجين pic.twitter.com/fqug9VK6Mj
La militante avait été condamnée fin décembre 2020 à cinq ans et huit mois de prison en vertu d'une loi "antiterroriste", une peine assortie d'un sursis qui la rendait libérable rapidement, puisque car la période passée en détention provisoire était prise en compte. La peine ayant confirmée en appel en mars 2021, Loujain Al-Hathloul reste en liberté conditionnelle.
Arabie saoudite : la justice confirme la peine de la militante Loujain al-Hathloul, plus de 5 ans de prison et 5 ans d'interdiction de voyager https://t.co/cFsLVEd4kv pic.twitter.com/yoX1G9fdHW
— L’importante (@limportante_fr) March 14, 2021
Condamnée en vertu de la loi antiterroriste
Loujain Al-Hathloul a été reconnue coupable de "diverses activités prohibées par la loi antiterroriste", selon le site en ligne du quotidien L'Orient Le Jour, rapportant les informations du média en ligne Sabq, représenté à l'audience. Le 28 décembre 2020, la militante saoudienne des droits humains était condamnée à cinq ans et huit mois de prison par un tribunal spécialisé dans les affaires antiterroristes.
Lauréate du prix Vaclav-Havel 2020
Alors qu'elle était encore incarcérée, le Conseil de l'Europe annonçait, le 7 janvier 2021, que Loujain Al-Hathloul était sélectionnée pour son Prix des droits de l'Homme Vaclav-Havel 2020, qui récompense des actions exceptionnelles de la société civile dans la défense des droits humains. Créé en 2013 et doté de 60 000 euros, ce prix est en principe décerné à Strasbourg à l'automne, mais l'édition 2020 a été décalée en raison de la crise sanitaire. C'est donc le 19 avril 2021 que le Conseil de l'Europe décerne à la jeune militante des droits des femmes, aujourd'hui âgée de 31 ans, son Prix des droits humains.Saudi activist Loujain al-Hathloul awarded top European human rights prizehttps://t.co/FDiXgWJYOC pic.twitter.com/Vozygib0P0
— Middle East Eye (@MiddleEastEye) April 19, 2021
Le Conseil de l'Europe présente la militante saoudienne comme "l'une des cheffes de file du mouvement féministe saoudien... Elle a milité pour mettre fin au système de tutelle masculine, ainsi qu'à l'interdiction faite aux femmes de conduire, et pour une meilleure protection des femmes victimes d'abus dans le Royaume".
Sa soeur Lina al-Hathloul, qui a reçu le prix au nom de sa soeur, a souligné par visioconférence que le soutien international était "la seule manière pour nous d'exposer les injustices dans mon pays et de protéger les victimes. Merci de nous donner la force de poursuivre notre combat", a-t-elle ajouté. "Loujain s'est sacrifiée pour que les femmes en Arabie saoudite aient une meilleure vie. A cause de son militantisme, elle a été kidnappée, emprisonnée illégalement, brutalement torturée, placée à l'isolement pendant des mois, et maintenant elle est condamnée comme une terroriste", a encore rappelé sa soeur.
Prix Liberté 2020
C'est la même Loujain Al-Hathloul qui, début octobre 2020, se voyait récompensée par le Prix Liberté 2020, de la 3e édition du Forum mondial Normandie pour la Paix, succèdant ainsi à Greta Thunberg, récompensée l'an dernier. Un prix Liberté alors qu'elle-même en était privée depuis plus de deux ans... Tout un symbole.Lina Al-Hathloul, petite-soeur de Loujain
2ième édition très émouvante du Prix Liberté, lors du Forum mondial Normandie pour la paix. Elle a permis de mettre un coup de projecteur sur la situation de Loujain Al-Hathloul, militante en faveur des droits des femmes en prison depuis plus de 2ans. https://t.co/att10lIRJY pic.twitter.com/hGJ2OUXFxg
— Speak For Rights (@SpeakForRights) October 3, 2020
#NormandiepourlaPaix Lina et Alia les deux sœurs de @LoujainHathloul portent le masque avec la photo de leur sœur #Prixliberte @RegionNormandie @Herve_Morin pic.twitter.com/ejTgS5aLm3
— JC Lalay (@jclalay) October 2, 2020
En grève de la faim, en danger
Le 5 novembre 2020, le Comité des droits de la femme de l'ONU demandait "la libération immédiate" de la militante, en grève de la faim depuis le 26 octobre, alarmé par la détérioration de son état. Le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes, un organe composé d'experts indépendants, appelait à la libération immédiate d'Al-Hathloul et de toutes les autres militantes de la cause des femmes en détention. A l'approche de la journée internationale pour les femmes défenseures des droits, le 29 novembre, le Comité appelait le roi Salmane d'Arabie saoudite à utiliser ses prérogatives royales pour permettre sa libération.
#LoujainAlHathloul a subi la torture, l'électrocution, le harcèlement et l'isolement cellulaire alors qu'il était en prison en Saoudien pour avoir défié l'interdiction de conduire
— Speak For Rights (@SpeakForRights) October 29, 2020
Les dirigeants de W20 devraient représenter Loujan et demander sa libération https://t.co/4z9eRFgTDm pic.twitter.com/IJifHCAqOp
Deux ans et demi de prison
Loujain al-Hathloul est née à Djeddah le 31 juillet 1989. Fille d'un officier de la Marine, elle passe une partie de sa vie à Toulon, en France, puis au Canada où elle part étudier à l’Université de Colombie-Britannique à Vancouver. Elle retourne ensuite vivre en Arabie saoudite. Ses premiers pas de militante remontent à 2012 sur les réseaux sociaux où elle poste des vidéos d'elle sans voile. C'est une vidéo publiée en 2013 qui lui vaut sa première interpellation : on la voit conduire une voiture filmée par son père sur la route de l'aéroport de Ryad. A ce moment-là, les femmes n'ont pas (encore) le droit d'être au volant, (interdiction levée en 2017 mais effective depuis juin 2018, ndlr). Après 73 jours de détention, Loujain est finalement libérée.► Droits des femmes en Arabie saoudite : conduire ou s'exprimer, il faut choisir
► Arabie saoudite : les femmes autorisées à conduire... en juin 2018
Today is Loujain Al-Hathloul's birthday. We will not stop fighting for her freedom, as she never stopped fighting for the rights of women in Saudi Arabia.
— Amnesty International (@amnesty) July 31, 2020
Join us to call on King Salman to #FreeLoujain and all women’s rights activists still behind bars pic.twitter.com/SBGZQAAFdL
En mai 2018, la jeune femme, se retrouve à nouveau dans le viseur des autorités saoudiennes. Elle est interpellée en même temps que plusieurs autres personnes militant pour les droits des femmes. On l'accuse, entre-autres, d'avoir communiqué avec une vingtaine de journalistes étrangers présents dans son pays et d'avoir tenté de candidater à un poste à l'ONU. Ce qui revient pour les autorités, à avoir "tenté de porter atteinte à la sécurité et à la stabilité du royaume (…) et de saper l’unité nationale", comme le rapporte le quotidien L’Orient-Le Jour.
Victime de violences
Les autorités saoudiennes proposent à Loujain Al-Hathloul de la libérer en août 2019 en échange d’une déclaration filmée où elle assurerait ne pas avoir été torturée et agressée sexuellement en prison. Ce qu'elle refuse de faire.Lina Al-Athloul, dans Internationales, le 4 octobre 2020, à Caen.
Portrait de Loujain Al-Hathloul militante pour les droits des femmes, actuellement emprisonnée en Arabie Saoudite. Ses soeurs ont reçu pour elle le #PrixLiberté2020 au Forum #NormandiepourlaPaix @RegionNormandie pic.twitter.com/LFRha0uOE0
— Internationales (@InterTV5) October 3, 2020
#FreeLoujain: mobilisation internationale
A l'occasion du 8 mars et de la Journée Internationale des droits des femmes, le président Macron avait lancé un appel à la libération de Loujain. Le 30 septembre dernier, Anne Hidalgo, la maire de Paris a annulé sa participation à la conférence des maires d’Urban 20, réunissant les maires des grandes villes du G20, organisée virtuellement depuis Riyad en Arabie saoudite, comme l'a indiqué Le Parisien, "ne pouvant pas envisager de le faire alors que l’Arabie saoudite maintient en détention Loujain Al-Hathloul, qui a été faite citoyenne d’honneur de la ville de Paris en 2019". Une coalition de groupes de défense des droits humains avait lancé un appel à boycotter cette conférence, arguant que la date de l’Urban G20 coïncidait avec le deuxième anniversaire de l’assassinat du journaliste saoudien Jama Khashoggi."C'est un régime illégitime ! -lance Lina Al-Hathloul- Malgré nos tentatives de contact avec les autorités du pays, nous avons échoué. S'il faut faire pression, ce n 'est plus avec l'intérieur du pays, mais avec leurs alliances internationales. (...) J'encourage ces initiatives, je pense qu'il faut encore faire plus". La jeune femme précise avoir rencontré récemment Alexandre de Croo, mais avant qu'il ne soit nommé Premier ministre en Belgique, et tient le à remercier pour le communiqué qu'il a publié en faveur de la libération de Loujain.
"Pour ma soeur, j'aimerais rencontrer le monde entier", conclut Lina Al-Hathloul, combative et déterminée.
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