
Fil d'Ariane
Son exécution avait été annoncée à tort sur les réseaux sociaux. Pour l'heure, au lendemain de la mobilisation de Human Rights Watch et d'Amnesty International, entre autres, la peine de mort, requise par le procureur public saoudien n'a pas été encore entérinée. Mais elle reste une forte menace. Selon le site Cheek News, il faudra cependant attendre le procès en octobre 2018 de Israa al-Ghomgham pour savoir si la sentance sera confirmée ou non.
Israa al-Ghomgham, la militante saoudienne pour les droits de l’homme, pourrait être la première femme à être condamnée à mort par décapitation dans le royaume d'Arabie Saoudite. Elle est emprisonnée depuis 2015. pic.twitter.com/irIkdrU4JO
— Edith Brou (@edithbrou) 22 août 2018
Cette activiste de renom pourrait devenir la première femme du pays à être exécutée en lien avec son engagement en faveur des droits fondamentaux, s'est inquiété le 22 août Amnesty International, alors que le pélerinage du hadj bat son plein à la Mecque, l'un des hauts lieu de l'Islam. L'ONG demande la suspension immédiate de ce réquisitoire.
Israa al-Ghomgham would be the first woman ever in #SaudiArabia to face the death penalty simply for participating in protests.
— AmnestyInternational (@amnesty) 22 août 2018
We call on Saudi Arabia to stop this immediately! https://t.co/zMcDKvtJAp
"Israa al-Ghomgham et quatre autres personnes font aujourd'hui face à la pire peine possible et ce, pour leur engagement dans des manifestations anti-gouvernementales", a déclaré Samah Hadid, la directrice de campagne pour le Moyen-Orient chez Amesnty International. "Nous demandons aux autorités saoudiennes d'abandonner leur plan immédiatement", a-t-elle ajouté.
Les autorités saoudiennes n'ont pas encore commenté ces informations.
Israa al-Ghomgham s'était fait connaître en documentant à partir de 2011 les manifestations antigouvernementales dans la Province orientale, où se concentre la majeure partie de la minorité chiite qui se plaint régulièrement d'être persécutée et marginalisée dans un royaume dirigé par une dynastie sunnite.
Elle avait été arrêtée chez elle, avec son mari, en décembre 2015, selon l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch.
ALERT: Saudi Arabia prosecution asks death penalty for women's rights activist Israa al-Ghomgham for her peaceful activism. UN Watch urges @UN_HRC chief Zeid to support our call to expel Saudi Arabia from the UN Commission on Status of Women & from the UN Human Rights Council. https://t.co/0HK2nmaw0H
— UN Watch (@UNWatch) 22 août 2018
"Condamner Israa al-Ghomgham à la peine de mort enverrait un message horrible que tous les militants peuvent être ciblés de la même manière pour leur manifestation pacifique et leur activisme en faveur des droits de l'homme", a ajouté Samah Hadid.
Les autorités saoudiennes avaient arrêté récemment des militantes des droits des femmes, dont Samar Badaoui, après avoir mis fin en juin à une longue interdiction de conduire faite aux femmes. Tandis que certaines d'entre les Saoudiennes trouvent ainsi à s'employer comme chauffeures de maître, d'autres restent muselées et poursuivies.
L'ambassade canadienne s'était dite "gravement préoccupée" par ces arrestations, ce qui a provoqué une importante crise diplomatique entre ces deux pays alliés des Etats-Unis.