Fil d'Ariane
"J'ai le coeur brisé. (...) Je l'ai rencontrée il y a une semaine à Oxford. Je ne peux pas croire qu'elle n'est plus parmi nous. Le meilleur hommage à lui faire, est de continuer son combat pour les droits de l'homme et la démocratie". Hommage rendu par une défenseure des libertés à une autre, comme un passage de relais. L'hommage d'une jeune Prix nobel de la Paix et militante pakistanaise à une combattante pour les droits, Malala à Asma.
Heartbroken that we lost Asma Jahangir - a saviour of democracy and human rights.
— Malala (@Malala) February 11, 2018
I met her a week ago in Oxford. I cannot believe she is no more among us. The best tribute to her is to continue her fight for human rights and democracy. pic.twitter.com/Tf7VOYfvq5
Autre hommage, celui d'Antonio Gutierres, secrétaire général des Nations unies, pour qui la militante et avocate pakistanaise Asma Jahangir était une "géante des droits de l'Homme". "Elle était une infatigable avocate des droits inaliénables de tous les peuples et de l'égalité - que ce soit en tant qu'avocate pakistanaise (...), militante globale de la société civile ou rapporteure spéciale", ajoute le communiqué des Nations unies. Celle qui fut aussi Rapporteure spéciale des Nations unies pour le Conseil des droits de l’Homme, était "brillante, pleine de principes, courageuse et gentille", a-t-il ajouté, transmettant ses "sincères condoléances" à ceux qui la pleurent.
Fondatrice de la Commission pakistanaise des droits de l’Homme, Asma Jahangir avait affronté menaces de mort, coups et passage en prison dans des affaires de défense des droits humains.
Brave Asma Jahangir who stood for the oppressed and spoke for the weak in a country like Pakistan where speaking for human rights could get you killed anytime. People of Balochistan will remember her courage in great history. pic.twitter.com/TM3nhwF6vQ
— Karima Baloch (@KarimaBaloch) February 11, 2018
Remembering Asma Jahangir, one of the greats of the human rights movement. https://t.co/opLGRPZJHf pic.twitter.com/1LkPIqcZ3A
— Kenneth Roth (@KenRoth) February 11, 2018
{En souvenir d'Asma Jahangir, l'une des grandes figures du mouvement des droits de l'homme.}
Les réseaux sociaux pakistanais étaient inondés de témoignages de tristesse après la mort de celle qui était vue par beaucoup comme "la boussole morale" du pays.
Lundi, les unes des quotidiens pakistanais lui rendaient unanimement hommage. Elle "parlait avec un immense courage pour tous les opprimés du pays, agissant comme la conscience du Pakistan", écrit The News, un quotidien en langue anglaise, quand Dawn, un autre journal l'a qualifée de "sans peur" et de "véritablement emblématique". "La femme qui faisait baisser les yeux des dictateurs est partie" titre dans son édition en ligne The Express Tribune. "Les dictateurs ne pouvaient pas la briser. Les terroristes ne pouvaient pas lui faire peur. À la fin, c'était son propre coeur qui l'a prise", écrit le journaliste depuis Islamabad.
Asma Jahangir, défenseure acharnée des droits des femmes et opposante à la peine de mort, avait remporté nombre de batailles au cours de sa carrière, obtenant notamment la liberté pour des travailleurs forcés enchaînés par leur dette. Elle n'hésitait pas à critiquer ouvertement la puissante armée pakistanaise, y compris lorsqu'elle devint la première femme à présider le barreau pakistanais.
Arrêtée en 2007 sous le régime du général Pervez Musharraf, elle avait affirmé en 2012 que sa vie était menacée par les redoutés services secrets du pays, l'ISI.
De nombreuses prières se sont tenues depuis dimanche dans sa ville natale de Lahore, où elle est exhumée ce 13 février 2018, en présence de milliers de personnes.
And so is buried a woman whose cause no one can bury. Even in death, she made women reclaim their space. Even in her death we saw a little of life. A society where women stand shoulder to shoulder with men. #AsmaJahangir : you live on. pic.twitter.com/L5nQA0f9Y0
— Ayesha (@Ayeshaspeaksnow) February 13, 2018