Assia Djebar, voix et plume des 'Femmes d'Alger', n'est plus immortelle
Assia Djebar était algérienne et elle écrivait en français. Elle s'est éteinte ce samedi 7 février 2015 à Paris, à l'âge de 78 ans. L'une des romancières les plus influentes du Maghreb, élue à l'Académie française, elle était aussi connue pour son engagement en faveur des droits des femmes.
De la petite ville côtière de Cherchell, à l'Ouest d'Alger, où elle est née en 1936, à l'Académie française, où elle sera la première Africaine à siéger, Assia Djebar, Fatima Zohra Imalayène de son vrai nom, a connu un destin exceptionnel, étroitement lié à l’avant-garde des luttes féministes et à l'émergence de l’obscurité coloniale. Dans ses premiers souvenirs d'enfant, la France est omniprésente - les Français aux terrasses des cafés qui regardaient passer la Berbère entièrement voilée qu'était sa mère ; la langue de Voltaire enseignée par son père à ses élèves de primaire... Plus d'un demi-siècle plus tard, elle aura pour le colonialisme ces paroles viscérales : "Le colonialisme vécu au jour le jour par nos ancêtres, sur quatre générations au moins, a été une immense plaie !" disait-elle en 2006 lors d'un discours inoubliable devant ses pairs de l'Académie française.
"J’écris comme tant d’autres femmes écrivains algériennes avec un sentiment d’urgence contre la régression, la misogynie"
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Amel Chaouati est écrivaine et psychologue. Elle a fondé le Cercle des amis d'Assia Djebar. Son nouveau livre "Lire Assia Djebar" apporte un éclairage nouveau sur l'écrivaine disparue.
Assia Djebar (@Twitter)
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