Devant l’objectif de la photographe Meredith Hutchison, de jeunes réfugiées syriennes en Jordanie posent dans le costume de leur métier rêvé. Cette initiative vient en fait clore des sessions d’un programme humanitaire de l’ONG américaine International Rescue Committee.
Et toi, qu’est-ce que tu feras quand tu seras grand(e) ? Si la réponse n’est pas toujours évidente pour beaucoup d’enfants, la question n’en reste pas moins banale… pour la plupart d’entre eux. Car pour tous les enfants réfugiés syriens, la guerre a changé la donne, tué parfois leurs proches, détruit les écoles et leur maison, et peut être leurs rêves d’avenir avec. Difficile dans de telles circonstances de penser à son avenir dans un autre pays, dans un camp de réfugiés.
Plus de 4,5 millions de Syriens enregistrés par l’ONU ont fui leurs pays depuis le début de la guerre. Parmi eux, plus de la moitié sont des femmes, dont 25% d’enfants ou d’adolescentes de moins de 18 ans, selon le
UNHCR.
Alors que de plus en plus de familles se dirigent vers l’Europe, plus de 2,5 millions de réfugiés vivent encore en Turquie, et plus de 635 000 en Jordanie. C’est là que l’ONG américaine International Rescue Committee (IRC) mène des actions humanitaires dans le plus grand camp de réfugiés de Jordanie à Zaatari.
L’IRC y a notamment conduit entre 2014 et début 2015, son programme «
Vision not victime » après l’avoir lancé en République démocratique du Congo. L’ONG apporte aux enfants réfugiés «
les moyens et le soutien nécessaires » pour qu’ils se construisent un avenir en dépit de la guerre.
Les filles sont la future femme de quelqu’un, la future mère de quelqu’un, l’ouvrière de quelqu’un, la chose de quelqu’un.
Meredith Hutchison, photographe.
Ce programme développé en Jordanie était particulièrement adressé aux filles, souvent victimes de violences, de harcèlement, de mariages forcés et aussi marginalisées.
«
Les filles sont la future femme de quelqu’un, la future mère de quelqu’un, l’ouvrière de quelqu’un, la chose de quelqu’un, écrit la photographe
Meredith Hutchison.
Avec l’adolescence, les garçons commencent une nouvelle étape de leur vie, avec de nouvelles possibilités, de nouveaux choix, alors que les filles voient leur monde se rétrécir. Elles ont peu d’espace pour rêver, imaginer, et elles sont dépouillées de leurs choix, de leur potentiel en devenant de plus en plus isolées. »
Le but de l’ONG IRC est donc de leur redonner pleine possession de leurs moyens pour écrire leur propre histoire personnelle et professionnelle. Pour se construire un avenir en dépit des conflits, de la fuite.
A la fin du programme, une séance photo est organisée avec la photographe
Meredith Hutchison. Devant son objectif, de jeunes Syriennes qui ont entre 11 et 16 ans posent, se mettent en scène avec les vêtements illustrant le métier qu’elles aimeraient exercer. Médecin, chirurgienne, artiste peintre, cosmonaute, …autant de rêves à réaliser pour toutes ces enfants et adolescentes sur la route de l’exil. Florilège :