Des « BORGEN » au pouvoir Cet automne, alors que Pauline Marois rentrait dans l’histoire au Québec en devenant la première femme première ministre du Québec, je découvrais la série danoise
BORGEN qui raconte justement l’accession d’une femme au poste de Premier ministre, ses défis de former un gouvernement de coalition avec des adversaires qui ne cherchent que sa chute, et de concilier travail-famille en restant une femme et une mère pour son mari et ses enfants malgré une vie de fou. Je regardais donc cette série et je me disais : parfois, la réalité dépasse la fiction, puisqu’au Québec, Pauline Marois, surnommée la « dame de fer » ou la « dame en béton », devait elle aussi former un gouvernement fragile puisque minoritaire et se frotter à la dure réalité du pouvoir… Les premiers mois n’ont d’ailleurs pas été faciles pour la nouvelle première ministre et son gouvernement, une période de rodage délicate, elle semble avoir repris les choses en main depuis le début de 2013. C'est le premier pas qui compte... Pauline Marois n’est pas la seule première ministre à batailler ferme au pouvoir… Il y a aussi Christy Clark, qui dirige la Colombie-Britannique – Vancouver – depuis 2010, après sa victoire à la chefferie du Parti libéral provincial. Il y a aussi Alison Redford, aux commandes de la très riche province de l’Alberta, qui a réussi à se faire élire première ministre en 2012 au terme d’une âpre bataille contre une autre femme, cheffe d’un parti très à droite. Signalons également sur le front atlantique du pays que la province de Terre-Neuve est dirigée depuis avril 2011 par Kathy Dunderdale, qui a réussi à se faire élire majoritairement en octobre de la même année. Enfin le territoire du Nunavut est aux mains d’EVA AARIAK depuis 2008, un territoire dans le grand nord canadien aux immenses défis, taux de chômage de 14%, problème d’alcoolisme, de violence familiale, de décrochage scolaire chez les jeunes, etc. Et en Ontario, la nouvelle première ministre affiche ouvertement son homosexualité… La dernière femme à prendre le pouvoir au Canada s’appelle Kathleen Wynne, elle vient d’être élue cheffe du Parti libéral de l’Ontario au terme d’une longue course à la succession et de devenir Première ministre – non élue en revanche. Autre fait notoire, Mme Wynne affiche très ouvertement son homosexualité, ce qui est loin d’être le cas de beaucoup de politiciens et politiciennes. Elle a un gros défi sur les bras puisque son gouvernement est minoritaire et peut donc être renversé à tout moment, auquel cas, elle devra se faire élire comme première ministre… Pauline Marois s’est réjouie, l’automne dernier, lors de la rencontre des premiers ministres des provinces et territoires du Canada, d’avoir autant de femmes à ses côtés. L’image n’était pas banale en effet… Six femmes, six pionnières, aux parcours personnel et professionnel impressionnants, dont 4 qui mènent les destinées des plus grandes économies provinciales canadiennes (Ontario, Québec, Alberta et Colombie-Britannique)… D’un bout à l’autre de cet immense pays, le rose donc s’impose et qui sait, il n’a peut-être pas fini de colorer le paysage politique canadien… A quand une femme première ministre ÉLUE du Canada ?