Aung San Suu Kyi : un soutien européen avant la présidentielle birmane
La plus célèbre opposante birmane, Aung San Suu Kyi, a reçu ce mardi 22 octobre le prix Sakharov qui lui avait été décerné en 1990. Pour son premier voyage en Europe depuis 25 ans, le prix Nobel de la paix a cherché à obtenir le soutien de Bruxelles. Elle entend faire modifier la Constitution de son pays qui l’empêcherait de briguer la présidence.
Après 23 ans d’attente, la dirigeante de l’opposition birmane, Aung San Suu Kyi, a reçu ce mardi 22 octobre 2013 à Strasbourg, le prix Sakharov pour la liberté de l’esprit. Il lui avait été décerné en 1990 par le Parlement européen. Cet événement clôt sa tournée européenne, son premier voyage en Europe depuis 25 ans, avec une tournée au Luxembourg, en Belgique et en France. Des pays où siègent les principales institutions européennes. Sa venue en Europe, lui a surtout permis de chercher du soutien auprès de l’Union européenne avant la présidentielle birmane en 2015. Aung San Suu Kiy a demandé aux ministres des Affaires étrangères européens réunis au Luxembourg lundi 21 octobre, de maintenir la pression sur le pouvoir birman pour renforcer les réformes dans son pays. Elle a évoqué en particulier, devant les différents ministres européens, le cas de la Constitution birmane, qu'elle juge « pas démocratique ». 25% des sièges dans les assemblées birmanes seraient encore réservés aux militaires, selon Aung San Suu Kyi. En réalité la Constitution birmane, votée deux avant la libération de l’opposante en 2010agit comme un frein à son ambition de se présenter à la présidentielle birmane. Ce texte interdit à tout Birman marié à un étranger ou ayant des enfants étrangers, d’être élu à la tête de l’Etat. Aung San Suu Kyi a été marié au Britannique Michael Aris décédé en 1999. Ses deux enfants ont la nationalité anglaise. Aung San Suu Kyi, a été élue député au Parlement birman en 2012 lors des élections législatives. Elle s’était présentée avec sous les couleurs de son parti la Ligue nationale pour la démocratie (LND). Mais elle est, elle même aujourd'hui, contestée dans son pays, alors que certains de ses anciens soutiens la trouve trop politicienne. Assignée à résidence par la junte militaire au pouvoir en 1990, l’opposante n’a recouvré la liberté qu’en 2010. L’an dernier, le pouvoir birman l’a finalement autorisée à voyager hors du pays.
Aung San Suu Kyi à l'université catholique de Louvain en Belgique.
21.10.2013Récit de Frédéric Gersdorff, JT TV5MONDE
TV5 JWPlayer Field
Chargement du lecteur...
Elle a rencontré ceux qui l'ont soutenu : des associations et l'université de Louvain qui lui avait attribué un doctorat honoris causa en 1998.
Le prochain Women’s Forum à Rangoon
C’est sans doute un signe d’ouverture fort : le Women’s Forum que l’on surnomme aussi le « Davos des Femmes », se tiendra à Rangoon du 9 au 11 décembre 2013. Un choix lié à la transition démocratique du pays et surtout à l’extraordinaire personnalité d’Aung SanSuu Kyi. Comme l’explique sa présidente Véronique Morali, « quand l’année dernière nous avons invité Aung San Suu Kyi à Paris, la rencontre avec une telle personnalité fut un électrochoc pour toute l’équipe du Women’s Forum. Faire un Forum en Birmanie s’est imposé comme une évidence. D’autant que le pays est en transition vers la démocratie et qu’il nous semble important d’accompagner ce changement ». Donner des outils et développer la confiance de confiance de cette génération de femmes qui participe déjà à la Birmanie de demain est un enjeu majeur de ce Forum qui réunira près de 300 femmes dont 70% de birmanes issues de milieux politiques, économiques, humanitaires et de la société Civile. « Ces femmes qui peuvent maintenant s’ouvrir sur l’extérieur, veulent partager des savoir-faire pour développer leur leadership, l’entreprenariat et l’économie birmane. Je souhaite que ce Forum crée des liens pérennes et suscite des coopérations entre les participantes ».