Aux Etats-Unis, Trump censure les mots et ne veut plus voir les "fœtus", les "transgenres" et autre "diversité"
L’Agence de santé américaine vient en effet de recevoir une liste de mots ou expressions qu’il sera désormais interdit d’utiliser dans les documents officiels dans le cadre de l’élaboration du budget pour 2019. Quels mots ? " Fœtus ", " transgenre ", " diversité ", " vulnérable ", " prestation sociale ", " fondé sur des données concrètes " et " fondé sur la science ".
Sept mots jugés "controversés"
Sept mots désormais bannis par l'administration Trump car jugés "controversés". Ce sont les cadres de l’Agence de santé américaine qui regroupe les centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) basée à Atlanta qui en ont été informées à l'issu d'un briefing de 90 minutes. Le porte-parole du ministère de la Santé, Matt Lloyd, a répondu au journal que les autorités sanitaires "continueront à utiliser les meilleures preuves scientifiques disponibles pour améliorer la santé des Américains".
Mais sur Twitter, des scientifiques ont aussitôt répliqué.
Jess Phoenix, vulcanologue, écrit, acide : "Devinez quoi : la science EST fondée sur des données concrètes et les CDC ne devraient pas émettre de recommandations basées sur des 'souhaits.'" Elle juge aussi ridicule d'"interdire les mots transgenre, fœtus, diversité, etc." et explique que "bannir quelque chose ne suffit pas à réfuter son existence"
Une réorientation sémentique loin d'être innocente
Comment financer un programme de recherche, désormais sans nom, quand il s'avère impossible de contourner les mots interdits ?
Et les choses ne trainent pas.
Déjà, on constate le retrait par le ministère de Santé de pages Web à propos d'informations sur les services LGBT ( Lesbiennes, gays, bisexuels et trans). Ce qui a aussitôt fait réagir L’association de défense des droits de l’homme Human Rights Campaign. Elle dénonce " L'effort de l'administration Trump-Pence pour éliminer des communautés entières de son vocabulaire rappelle le moment où le gouvernement a essayé d'ignorer la réalité de la crise #HIV et #AIDS."