Baptisée "la reine des Comores", la fleur ylang ylang est principalement cultivée par les femmes. Source de revenus indispensable pour l'économie de l'archipel, sa culture représente aussi aujourd'hui un moyen d'émancipation des Comoriennes.
Pour Wassilati Mbae, c'est la culture de l'ylang ylang qui doit servir aux femmes et non le contraire.
Il y a 10 ans, cette entrepreneure franco-comorienne lance sa marque « Usuri », spécialisée dans la culture et la production de cette fleur jaune dont les Comores sont le premier producteur mondial.
Dotée d'une grande richesse olfactive, elle est recherchée pour son huile essentielle. Très jolie avec six fins pétales, la fleur d'ylang ylang est très prisée par la parfumerie de luxe, la parfumerie de masse, la fabrication de produits cosmétiques, de détergents, de déodorants et à la savonnerie.
Originaire des Philippines, elle a ensuite été introduite à La Réunion par les Français au XVIIIe siècle puis aux Comores et à Madagascar au début du XXe.
Aujourd'hui, un bidon de 30 litres vaut plusieurs milliers d’euros. L'ylang ylang a ainsi rapporté 1,5 million d'euros en 2013 et 2014, soit 11% des recettes réalisées à l'exportation.
Wassilati Mbae a fait ses études supérieures en France. Bac + 2 en poche, elle travaille tout d'abord dans le secteur industriel des matières premières, notamment dans le pétrole et le gaz.
Quelques années plus tard, elle crée son entreprise. "Je m’étais mise à réfléchir à un projet qui pourrait me rapprocher de mon pays d’origine. Plus que ça même : je voulais créer un lien fort entre la France et les Comores. La fleur d’ylang-ylang, que je connaissais depuis enfant, a été l’outil de ce rapprochement. J’ai appris que l’archipel des Comores était le premier producteur mondial d’ylang-ylang. Je voulais dès le départ développer une chaîne de production respectant les critères du développement durable et du commerce équitable", confie-t-elle.
Une économie des femmes
Dans les magasins, dans les marchés, dans les champs les femmes sont très présentes dans l’économie de l’archipel. "Mais cela devient plus difficile quand elles quittent le côté artisanal pour se lancer dans la production, pour obtenir des marchés publics, explique la cheffe d'entreprise. Oui, des freins existent. Mais la plupart du temps ces barrières sont dépassées : la Femme est le pilier de l’économie comorienne.", souligne-t-elle sur le site de l'ambassade de France à Moroni, en 2015, dans un article saluant son prestigieux prix de l’association CosmeBio .