L'Afrique est trop peu visible dans l'industrie de la mode et la mode est trop peu visible en Afrique. Ce constat traversait le dernier défilé de mode
"Mosaïque africaine", le 10 janvier 2014 à Addis-Abeba, en Éthiopie. Cet événement annuel vise à promouvoir les créations de jeunes stylistes du continent ou de la diaspora africaine. Ces rencontres cherchent donc d'abord à habiller les Africaines de vêtements conçus par des créateurs africain-e-s. Sur le podium d'un grand hôtel d’Addis-Abeba défilent les imaginations des stylistes d'Afrique, portées par des mannequins originaires du continent, une occasion rare de se faire connaître dans le monde entier. Une vitrine qui permet à certains de se glisser dans les présentations des grandes capitales occidentales de la mode, telle la Black Fashion week de Paris. C'est Anna Getaneh, née en Suède de parents diplomates éthiopiens et ancien mannequin internationale dans les années 1990 qui a eu l'idée de cette Mosaïque. Après avoir défilé pendant près de dix ans chez de célèbres couturiers européens (Christian Lacroix, Yves Saint Laurent ou Ralph Lauren), elle crée
"African Mosaic" en 1994 à Johannesburg, en Afrique du Sud, pour tenter de développer l'industrie de la mode en Afrique, grâce àson expérience, son réseau et ses compétences. "Mosaïque africaine", une organisation non-lucrative à l'origine, reverse aujourd'hui la quasi-totalité des bénéfices de ses défilés à l'association
"Ethiopian Children Fund Project", également initiée par Anna Getaneh, d'aide aux enfants éthiopiens.