"Est-il juste d'avoir recours à un tueur à gages pour résoudre un problème?", a-t-il poursuivi, en sortant de son texte prévu. "Ce n'est pas juste de se débarrasser d'un être humain, même petit, pour résoudre un problème. C'est comme avoir recours à un tueur à gages pour résoudre un problème", a-t-il répété dans une homélie consacrée au commandement biblique de "ne pas tuer".
Le pape a fustigé "la dépréciation de la vie humaine", en raison des guerres, de l'exploitation de l'homme et de l'exclusion. Avant de rajouter à cette liste de calamités, l'avortement "au nom de la sauvegarde d'autres droits". "Mais comment un acte qui supprime la vie innocente peut-il être thérapeutique, civil ou tout simplement humain ?", a encore demandé le souverain pontife.
Pour le pape François "la violence et le refus de la vie" viennent de "la peur". Evoquant les enfants à naître avec un handicap, il a critiqué les conseils donnés aux parents d'interrompre la grossesse. "Un enfant malade est comme chaque nécessiteux de la terre, comme une personne âgée qui a besoin d’assistance, comme tant de pauvres qui ont du mal à joindre les deux bouts", a-t-il jugé, en estimant qu'il s'agissait aussi d’un "don de Dieu capable de te sortir de l'égocentrisme".
Le pape victime de la "loi Godwin"
En juin 2018, le souverain pontife s’était déjà fait reprendre, y compris par des membres de l’église catholique, en comparant l’avortement pratiqué en cas de handicap du foetus à un eugénisme "en gants blancs" comme celui pratiqué par les "nazis" : "Au siècle dernier, tout le monde était scandalisé par ce que faisaient les nazis pour veiller à la pureté de la race. Aujourd'hui nous faisons la même chose en gants blancs", avait-il déclaré. Avant d’ajouter : "Pourquoi ne voit-on plus de nains dans les rues ? Parce que le protocole de nombreux médecins dit : il va naître avec une anomalie, on s'en débarrasse".Cette comparaison entre l'avortement et le nazisme franchissait gaillardement la loi Godwin, qui énonce que « plus une discussion en ligne (ou en direct, ndlr) dure longtemps, plus la probabilité d'y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Adolf Hitler s’approche de 1. »
Alerte : la polémique du jour arrive : ça sera le Pape #François ,
— Charlie59 (@R_Charlie59) 10 octobre 2018
qui vient de comparer l'avortement au recours à un " tueur à gages "
C'est parti .
Se débarrasser d'un être humain, c'est comme avoir recours à un tueur à gages pour résoudre un problème" a déclaré @Pontifex_fr. Homosexualité, avortement...depuis quelques semaines, "la modernité" du Pape François se fissure; retour au conservatisme d'antan !
— Jad Zahab (@Jad_Zahab) 10 octobre 2018
Si pour le #Pape François, l' #IVG revient à engager un tueur à gages,
— ParisProvence (@Paris_Provence) 10 octobre 2018
Peut-on dire que la pédophilie des prêtres est un poison mortel à diffusion lente ?
Les vies sont tout autant brisées par les méfaits de ces hommes d'église et les silences de leur hiérarchie#2poids2mesures
#IVG Le pape compare l'avortement au recours à un «tueur à gages» : le pape nous em... Mon corps mon choix ! #sexisme
— Lionne verte(@Lionneverte) 10 octobre 2018
Et si le pape laissait le corps des femmes en paix au lieu de multiplier les propos scandaleux? Toute notre solidarité avec les personnels de santé qui pratiquent l'IVG. https://t.co/wgNhUXMWXe via @ouestfrance
— PCF (@PCF) 10 octobre 2018
Ah quand le retour à l'intégrisme et son inquisition ? https://t.co/w8Mv5jcswj
— guenot michel (@guenotmichel) 10 octobre 2018
Le juge Brett Kavanaugh, élu le 6 octobre à la Cour suprême des Etats-Unis, fervent catholique, applaudit sûrement déjà. Il avait pour sa part comparé la contraception à un "avortement anticipé".
I'm not a big fan of Pope Francis, but his remarks on abortion are true and encouraging.https://t.co/0cJdZAStGa
— Thorsten Brückner (@ThorstenBr) 10 octobre 2018
Un vrai ''Tueur À Gage '' qui ne dit pas son Nom ,merci au Pape .Nous devons osé prendre nos Décisions ,monter au créneau pour les défendre .
— Amadou korka sall (@Amadoukorkasal6) 10 octobre 2018
Les réseaux sociaux n'étaient pas encore là, et les échos se faisaient dans la presse, principalement papier. Le dessinateur de Charlie Hebdo n'avait pas manqué de donner son avis à la Une du journal.