Azerbaïdjan : la journaliste Khadija Ismaïlova libérée de prison

La justice azerbaïdjanaise a décidé, mercredi 25 mai 2016, de libérer de prison la journaliste et militante anticorruption Khadija Ismaïlova. Elle était notamment accusée d'évasion fiscale, accusation qu'elle dénonce comme politiquement motivée.
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Khadija Ismaïlova
Khadija Ismaïlova le 2 mars 2014.
©AP Photo/Aziz Karimov
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"La Cour suprême d'Azerbaïdjan a commué la peine initiale de sept ans et demi de prison ferme d'Ismaïlova en trois ans et demi de prison avec sursis", a déclaré Fariz Namazly, l'avocat de la journaliste Khadija Ismaïlova, ce mercredi 25 mai. "Nous nous attendons à ce qu'elle quitte la prison plus tard dans la soirée", a-t-il ajouté.

Sur les réseaux sociaux, plusieurs ONG, comme Human Right Watch ou Reporters Sans Frontières, se félicitent de la libération de la journaliste.
 
Khadija Ismaïlova, 39 ans, journaliste d'investigation pour la radio Azadliq et ancienne rédactrice en chef du bureau local du média financé par les États-Unis Radio Free Europe/Radio Liberty, avait été condamnée à sept ans et demi de prison en septembre 2015 pour activité économique illégale et évasion fiscale. La journaliste avait rejeté ces accusations, qu'elle estime être orchestrées par le pouvoir.
 

Connue pour ses enquêtes sur la corruption, Khadija Ismaïlova avait accusé le gouvernement d'avoir recueilli des preuves contre elle "illégalement, sous la pression" et d'avoir "inventé les crimes" qui lui sont reprochés.

Les Occidentaux et les organisations de défense des droits de l'Homme ont dénoncé sa condamnation et appelé les autorités azerbaïdjanaises à la libérer. Amnesty International l'avait notamment qualifié de "prisonnière d'opinion".
 Khadija Ismaïlova est la lauréate 2016 du prix mondial de la liberté de la presse Guillermo Cano, décerné par l'UNESCO. Elle a aussi reçu en août le prestigieux prix Alison Des Forges de l'ONG Human Rights Watch, récompensant des militants des droits de l'Homme.
 
Les ONG de défense des droits de l'Homme dénoncent régulièrement le régime du président azerbaïdjanais Ilham Aliev, dont toute contestation provoque aussitôt selon elles une réaction sévère des autorités de ce pays du Caucase riche en pétrole.
 
Quatorze opposants politiques et militants des droits de l'homme considérés comme des "prisonniers politiques" par les ONG ont bénéficié d'une amnistie présidentielle et ont été libérés en mars, mais Khadija Ismaïlova n'en faisait pas partie.