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#BickyGate pic.twitter.com/dfUxDT1di0
— David Crunelle (@davidcrunelle) October 8, 2019
Ah, Roger a fait une pub. A sa décharge, Roger vient de sortir de sa capsule cryogénique et a zappé le moment où il est devenu un peu inconvenant de loler sur la violence conjugale. Un muscadet pour Roger. pic.twitter.com/fQOZD8yrq5
— florencehainaut (@FloHeyNo) October 8, 2019
Même démarche du coté de Christie Morreale, ministre wallonne pour l'Egalité des chances et vice-présidente du gouvernement wallon, qui tient à rappeler qu'environ "une femme sur quatre subira des violences pendant sa vie, certaines d’entre elles en mourront".
Dans un post sur Twitter, la députée fédérale Ecolo Sarah Schlitz souhaite aussi interpeler la ministre de l'Egalité des chances, Nathalie Muylle (CD&V) "sur les moyens d'action pour lutter contre ce type de publicité sexiste racoleuse", tout en exigeant le retrait de l'image polémique.
J'interrogerai la Ministre de l'égalité des chances sur les moyens d'action pour lutter contre ce type de publicité sexiste racoleuse. #bickyburger, nous attendons le retrait de cette image et des excuses.
— Sarah Schlitz (@SarahSchlitz) October 8, 2019
Tout comme Barbara Trachte (Ecolo), ministre-présidente de la Commission communautaire française (COCOF) en charge des Droits des femmes ou encore la députée bruxelloise Céline Fremault, cheffe de file humaniste, qui elle aussi exige "le retrait immédiat" de la publicité ainsi que des excuses de la marque.
En tant que Ministre-Présidente de la #CoCoF en charge des #DroitsDesFemmes, je déplore l'honteuse campagne de #BickyBurger qui semble ignorer qu'en la #mysoginie tue chaque année plusieurs dizaines de femmes. La violence de genre ne doit jamais être banalisée.
— Barbara Trachte (@barbaratrachte) October 8, 2019
Pour Bénédicte Linard, ministre écologiste chargée des Droits des femmes à la Fédération Wallonie-Bruxelles, les violences faites aux femmes sont un "sujet grave qu'il est totalement irresponsable de banaliser". "C'est scandaleux qu'encore aujourd'hui des publicitaires utilisent la violence faite aux femmes comme accroche publicitaire. On sait qu'en fédération Wallonie-Bruxelles, il y a 18 000 plaintes pour violence qui sont déposées. On ne fait pas du fric sur le dos des femmes ou sur les violences faites aux femmes !", a-t-elle déclaré sur la RTBF.
La marque en question n'en est pas à son premier coup. On peut aisément se demander si ce "bad buzz" n'était pas délibéré... Il y a quelques mois, une vidéo avait déjà fait parler de la marque, elle mettait en scène une femme visiblement passée plusieurs fois par la chirurgie esthétique, avec la légende : "Elle a déjà fait de nombreux mauvais choix, mais pas pour de la vraie viande". Pour la journée mondiale de l'Alzheimer, Bicky burger avait publié une photo représentant un couple de personnes âgées en pleine dégustation de burgers de la marque avec ce slogan "Pouvoir manger toutes les demi-heures un Bicky sans culpabiliser #quandmêmeunavantage #journeedelalzheimer".
Un pari risqué selon Eric Hollander, de l'agence de publicité Air, invité de Matin première sur la RTBF. Pour lui, la vieille maxime "Qu’on dise du bien ou du mal de moi, peu importe, pourvu qu’on en parle", ça ne marche plus, c’est la bonne nouvelle. Bicky va perdre des clients avec ça. Sachez-le bien ! Il y a des appels au boycott sur Internet. Aujourd’hui, les consommateurs ont heureusement ce pouvoir-là. Je pense qu’il n’y a plus jamais une femme qui va acheter un Bicky burger dans la moindre friterie, et comme les hommes ne sont pas tous complètement idiots, ils ne vont plus y aller non plus".
Bicky Burger, pour l'heure, n'a fourni aucune explication et ne s'est pas exprimé dans les médias. Un signe tout de même, après avoir été au sommet des tendances sur les réseaux durant des heures, la publicité a disparu de sa page Facebook .
On aimerait lui opposer cette dernière campagne de publicité de Nana, entreprise spécialisée dans les produits d’hygiène du cycle menstruel féminin. On y voit des vulves, sous toutes les formes, même les plus inattendues. Le film fait sourire, mais d'autres s'en offusquent et le jugent "dégradant". Près de 400 plaintes auraient été déposées au CSA, comme le rapportent certains médias comme Sudinfo.be qui y voit même des représentations "douteuses" du sexe féminin : "Nana a décidé, dans son dernier spot publicitaire, de représenter le sexe féminin avec de nombreuses illustrations assez douteuses telles que des mollusques, des fruits, de l’origami, des grottes ou encore des dessins plus… précis." (Source Sudinfo.be)
Sur son site internet, la marque a réagi : "Chez Nana, nous pensons que chaque vulve est unique, et que les différences doivent être célébrées. Des poils pubiens à la taille des lèvres, nous voulons que vous soyez fières de ce que vous avez. Après tout, la honte et la gêne vis-à-vis de cette petite (mais incroyable) partie de notre corps peuvent avoir un impact très négatif sur la confiance en soi ".
Alors "vulve vs coup de poing pour un burger"? La publicité a de tout temps joué un rôle prépondérant dans la représentation des femmes dans la société, en tant qu'actrice majeure de la perpétuation des stérétotypes, des images inscrites dans la mémoire collective et qu'il faut au quotidien déconstruire. Culture du viol, machisme, sexisme, hypersexualisation, pornographie ... Elle est aussi parfois, hélas plus rarement, porteuse de messages et de combats en faveur des femmes.
Terriennes laisse le mot de la fin au dessinateur belge Kroll.
Voir cette publication sur InstagramUne publication partagée par Pierre Kroll (@pierre_kroll) le 10 Oct. 2019 à 12 :41 PDT