Bénédicte Kurzen : l'Afrique dans le regard d'une femme

En 2005, Bénédicte Kurzen s'était installée à Johannesbourg en Afrique du Sud et avait co-fondé “Eve Photographers”, un collectif de six femmes photographes qui travaillaient alors sur des sujets de "femmes", en particulier sur les questions liées à la maternité. Ce fut l'occasion pour la jeune photographe de réaliser un reportage sur Sida et enfantement en Afrique, avec un regard dur et tendre à la fois. Depuis, elle n'a pas quitté l'Afrique, et promène son objectif à travers le continent "noir", parcourant de violentes zones de conflit, de République démocratique du Congo au Nigeria.
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Bénédicte Kurzen  : l'Afrique dans le regard d'une femme
L'un des clichés de Bénédicte Kurzen au Nigeria, exposé à Perpignan au Festival du Visa pour l'image - cliquez sur l'image pour l'agrandir
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Bénédicte Kurzen  : l'Afrique dans le regard d'une femme
Bénédicte Kurzen est née à Lyon en 1980. Après une maîtrise d’histoire contemporaine et une maîtrise de sémiologie, elle décide, à 23 ans, de devenir photographe. Elle se lance en 2003 au Proche Orient, choisissant déjà les femmes : elle fixe dans son objectif les veuves de Gaza.
Très vite, son travail est publié dans le New Yorker, Le Monde Mag, le New York Times, Newsweek, Paris-Match et Stern entre autres.
En 2005, elle s’établit à Johannesburg en Afrique du Sud et co-fonde “Eve Photographers”, un collectif de six femmes photographes qui travaillent notamment sur les questions liées à la maternité.
Récompensée pour son portrait du chef rebelle congolais Laurent Nkunda (officier rebelle tutsi de l'armée de la République démocratique du Congo et chef de guerre impitoyable) en 2009, Bénédicte Kurzen décide ensuite de s’intéresser à la situation du Nigeria.
C’est ce travail, réalisé grâce à une bourse du Pulitzer Center, qui lui vaut d’être aujourd’hui invitée pour la première fois au Festival de photojournalisme de Perpignan “Visa pour l’image” (1er au 16 septembre 2012). Elle y a été nominée pour le Visa d’Or Magazine.
Dans cet entretien, elle revient sur son parcours, ses choix de photographe.
 

De Palestine en Afrique du Sud et au Nigeria, une même recherche : capter l'intérieur d'hommes et de femmes, en proie à la mort, à la maladie ou à la folie

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Etre femme photographe peut s'avérer un atout selon Bénédicte Kurzen. Au Nigeria, cette jeune femme blonde et blanche en créant la surprise, s'est aussi attirée la bienveillance de la population, lui permettant de circuler et de "shooter" plus librement. mais en Egypte, où elle s'est rendue durant la révolution, la peur a parfois surgi...
 

Etre femme, arme à double tranchant pour une photographe

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Pourquoi le Nigeria ? C'est avec ce pays que Bénédicte Kurzen a été sélectionnée pour l'édition 2012 du festival du Visa pour l'image de Perpignan. Ce pays est ravagé au Nord par la violence de milices. En parcourant ces régions dévastées, elle a rencontré Lydia, aux mains lacérées, dont la vie a été anéantie en une nuit.
 

Lydia, femme martyre au Nigeria, pays dévasté par une guerre de religions

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Photographe de guerre, le mythe est tenace et puissant autour de ces aventurier(e)s héroïques qui se frottent aux dangers du monde. Mais selon Bénédicte Kurzen, l'image héroïque occulte une réalité plus prosaïque, pétrie d'humanité, de doutes, de peurs, mais aussi de quête narcissique.
 

Photographes de guerre, des héros ordinaires

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Bénédicte Kurzen s'apprête à repartir, avec enthousiasme, au Nigeria, dès que possible, pays qu'elle n'a pas fini de dévoiler. Direction Lagos, le chaos de son port, ses dockers, et les villages sur la lagune...
 

Le site de Bénédicte Kurzen

Le site de Bénédicte Kurzen
Prières chrétiennes au Nigeria - cliquez sur la photo pour l'agrandir
 

A propos d'Anna Pitoun, auteure de ce portrait de Bénédicte Kurzen

Bénédicte Kurzen  : l'Afrique dans le regard d'une femme
Anna Pitoun, cinéaste "engagée" a réalisé plusieurs documentaires de long métrage, au centre desquels la transmission, les traces, jouent un grand rôle, en particulier celle des Tsiganes d'Europe, les oubliés de la mémoire collective de la Seconde guerre mondiale. On lui doit, entre autres, Caravanes 55, Kings of the World, ou Pologne aller-retour.