Fil d'Ariane
Début de l'enquête nationale sur les #femmesautochtones #disparues https://t.co/R90hpUvPtl pic.twitter.com/SLdkrTEkys
— Radio-Canada Alberta 1 septembre 2016
Et cette Commission d’enquête, qui a été tant réclamée, va pouvoir se pencher sur la problématique endémique de la violence faite aux femmes autochtones, les conditions socio-économiques des communautés autochtones, les services d’aide à ces communautés, et le travail fait par les policiers auprès de ces populations.
Bien sûr, elle soulève beaucoup d’espoir, tant pour les familles des victimes, que pour l’ensemble des communautés autochtones. « Nous sommes redevables à notre communauté, a précisé Michèle Audette, nous devons nous assurer d’aider les familles des victimes mais aussi de relancer le processus de recherches de ces femmes disparues et j’espère que nous aurons la collaboration des autorités des provinces du Canada pour ce faire ».
Ce geste, je le fais pour ma nièce
Michelle Audette
Michèle Audette, Innue d’origine de par sa mère, milite depuis des années pour la mise en place de cette enquête nationale. Elle a été personnellement touchée par ces drames quand sa nièce a été portée disparue, pour finalement être retrouvée. « J'espère que les gens vont comprendre que mon geste, je le fais pour ma nièce, qui a déjà été enlevée - qui est retournée à la maison, mais qui fait donc partie des survivantes - et pour toutes les familles au Canada. »
Alors quand elle a été nommée Commissaire en août 2016, elle n’a pas caché sa très grande émotion d’avoir été choisie pour mener ce défi.
« Je vais être fière en 2018, à la fin de cette enquête, si je sens qu’à partir de ce soir les gens, les gouvernements, les ordres professionnels contribuent à cette commission et nous donne les recommandations nécessaires pour faire ce changement-là, qu’on adhère dès le départ à ce grand exercice que j’appelle un projet de société. J’espère que cette enquête-là va aussi servir d’éducation populaire pour le 96% des gens qui n’ont peut-être pas été sensibilisés de près à ces tragédies-là » conclut Michèle Audette, qui se dit très impatiente de se mettre au travail.
Cette enquête dispose d’un budget de près de 54 millions de dollars et elle a deux ans pour rendre un rapport final dans lequel elle pourra émettre des recommandations.
Je me suis engagée à soutenir les femmes et les familles autochtones. Et vous? #MMIW #femmesautochtones https://t.co/Cqnc2R38dH
— Christie(Alluvions) (@alluvions) 1 septembre 2016
Budget prévisionnel de 53,8 millions de dollars canadiens,
Travaux menés par 4 femmes et 1 homme, tous issus des premières nations et spécialistes du droit autochtone, magistrats avocats militants
Les Amérindiennes constituent 4,3 % du pays mais 11% des disparues et 16% des tuées entre 1980 et 2012, soit plus de 1200 femmes.
Sur 44% des meurtriers 16% sont des connaissances ; 15% des étrangers ; 13% des tueurs en série ; le reste la famille. (Source Toronto star décembre 2014)
Selon Emmanuelle Walter auteure de Sœurs volées enquête sur un féminicide au Canada, "nier le lien entre la violence conjugale et la violence extérieure c'est nier le racisme systématique que subissent ces femmes. Leur surreprésentation a pour racine la colonisation encore en cours."
Melissa Mollen Dupuis cofondatrice du mouvement Idle No More au Québec renchérit : "le corps autochtone est souvent vu comme un corps sexualisé qui peut s'acheter ."