Canada : à l'ouest, du nouveau en matière de maternité tardive

Les Canadiennes attendent plus longtemps pour avoir des enfants, surtout à l'ouest du pays. C'est la province occidentale de Colombie-Britannique qui connaît le plus grand changement démographique chez les mères.

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En Colombie-britannique, province occidentale du Canada, le nombre de mères quadragénaires a doublé depuis 2000.
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Entre 2000 et 2017, le nombre de mères âgées de 35 à 39 ans a augmenté de 60 % et le nombre de mères âgées de 40 à 44 ans a doublé dans la province canadienne de Colombie-Britannique - c'est la conclusion sans appel d'un rapport de l'Université de Calgary.

Fondé sur des données de Statistique Canada, ce rapport révèle que l’âge moyen des femmes qui accouchent pour la première fois se situe à 31,6 ans en Colombie-Britannique, alors que la moyenne nationale est de 29,2 ans (27,1 ans en 2000), ce qui place la province en tête de liste. 

stat maternité canada
Etude de l'université de Calgary : âge des maternités au Canada par province.
(Statistics Canada, CANSIM database, Tableau 13-10-0418-01). Aucune donnée disponible pour le Yukon en 2017.
© policyschool.ca

Concilier carrière et famille

La directrice générale de Réseau-Femmes Colombie-Britannique, Maryse Beaujeau Weppenaar, organise des soirées d’échanges avec un groupe de mères francophones à Vancouver. Elle pense que les défis liés à la gestion familiale ont une grande influence sur le choix des femmes qui préfèrent retarder la grossesse, dans une province où il n'existe pas de système de garderies publiques. C’est d’ailleurs l’un des grands thèmes abordés dans les discussions. "C’est un gros problème. On doit jongler entre les frais de garderie, la carrière, les heures supplémentaires. C’est toute une planification de carrière du couple, qui retombe bien souvent sur les épaules de la femme", indique-t-elle.

La directrice du groupe de recherche sur la famille Vanier Institute, en Ontario, Nora Spink, estime que l’augmentation du nombre de maternités tardives est attribuable aux changements du parcours professionnel des femmes :  "Les femmes terminent leurs études plus tard et celles qui envisagent une carrière vont attendre d'être bien établies dans leur emploi pour envisager un congé de maternité", dit-elle.

En effet, la plupart des nouvelles mamans sont, et demeurent, sur le marché du travail au moment de la naissance de leur enfant, et elles ont souvent recours au soutien communautaire pour arriver à concilier les responsabilités professionnelles et familiales, comme l'illustre ces quelques chiffres publiés par l'Institut Vanier.

  • En 2016, le taux d’emploi des mères dont le plus jeune enfant était âgé de 0 à 2 ans s’élevait à 71 %, comparativement à 66 % en 2001. Comme les années précédentes, c’est au Québec que ce taux était le plus élevé en 2016 (80 %).
  • En 2017, 79 % des nouvelles mères au pays avaient un emploi stable, et 90 % d’entre elles bénéficiaient de prestations de maternité et/ou parentales.
  • Comme les années précédentes, les nouvelles mères au Québec étaient plus susceptibles d’occuper un emploi stable (97 %) et d’avoir reçu des prestations que leurs homologues ailleurs au Canada (91 %).
  • En 2016-2017, 85 % de toutes les demandes de prestations parentales avaient été faites par des femmes, comparativement à 89 % en 2002.

Le coût des loyers en cause ?

Professeur à l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) et fondateur du groupe de recherche Generation Squeeze, Paul Kershaw affirme que c'est en Colombie-Britannique que le travail est le moins rentable pour les jeunes en âge de procréer et que les restrictions financières qui en découlent jouent un rôle dans leur décision d’avoir des enfants tôt ou non.

Les jeunes adultes mettent plus de temps à se sentir bien établis et en situation financière correcte pour fonder une famille.

 Paul Kershaw, professeur à l’Université de la Colombie-Britannique

Une plus grande ouverture, mais des défis qui perdurent

Nathalie Gamache, gynécologue à Vancouver, la plus grande ville de Colombie-Britannique, constate une augmentation du nombre de femmes qui ont un enfant après 35 ans dans la province. Une situation due en partie, selon elle, à une ouverture d’esprit qui permet aux femmes de faire ce choix d’attendre plus tard pour avoir un ou des enfants.

Elle rappelle toutefois que les complications médicales sont toujours possibles, les infections et le diabète de grossesse, par exemple, et que les risques d'interruption précoce de la grossesse augmentent avec l'âge.
 

Retrouvez l'intégralité de l'article de sur le site de Geneviève Lasalle nos partenaires de Radio-Canada