Fil d'Ariane
Pour éviter les rechutes, les femmes ayant eu un cancer du sein, de l’utérus ou des ovaires suivent des traitements hormonaux dont les conséquences ne sont pas anodines : ménopause précoce, vaginite atrophique… Or elles ne peuvent prendre que des médicaments sans hormones, non remboursés, donc.
Catherine Cerisey, blogueuse engagée dans la lutte contre le cancer, est signataire de cette pétition. Depuis son cancer du sein, il y a 17 ans, elle veut mettre en lumière les problématiques que rencontrent les malades, et faire entendre les voix de ces femmes. « La sexualité reste tabou, celle des femmes encore plus. », constate-t-elle.
Pour la blogueuse, l’inégalité est flagrante : « Il est admis qu’un homme atteint du cancer de la prostate peut rencontrer des complications au niveau sexuel. Mais la société ne sait pas, ou ne veut pas savoir, qu’une femme atteinte d’un cancer peut aussi avoir des complications. Une sexualité retrouvée et épanouie ne devrait pas être considérée comme du confort ».
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Les spécialistes de la santé prennent ce sujet à bras le corps, et les spécialités se multiplient pour répondre à ces besoins particuliers. C’est le cas de Catherine ADLER-TAL, psycho-onco-sexologue depuis trois ans, elle allie ces trois compétences pour proposer à ses patientes une démarche salvatrice.
Dans ses consultations en psychologie, de même que sur son blog « psy, sex and cancer », elle prend les devants et parle ouvertement des complications psychologiques et sexuelles qu’entraînent la maladie : « La plupart des femmes traitées pour un cancer n'osent pas aborder la sexualité. Elles ont l'impression que l'on va penser que c'est dérisoire au regard de la maladie qu'elles combattent. »
Il y a peu de produits adaptés et efficaces. En plus ils ne sont pas remboursés.
Catherine Adler-Tal, psycho-onco-sexologue
Une fois ces réticences surmontées, elles se heurtent à un autre obstacle : le manque de produits adaptés aux femmes en situation de ménopause forcée, ou de vaginite atrophique. « Il y a peu de produits adaptés et efficaces. En plus ils ne sont pas remboursés. » explique Catherine Adler-Tal.
Pour la blogueuse Catherine Cerisey, cette pétition doit aussi servir à questionner le rôle des fabricants : « Je me demande si les laboratoires ont vraiment fait la demande pour que leurs produits soient remboursés ? Ces produits ont-ils passé tous les essais cliniques ? »
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Des produits disponibles sans ordonnance commencent à arriver sur le marché. Moins chers que les autres, ils offrent une alternative intéressante. Catherine Adler-Tal évoque un produit découvert récemment : « Il s’agit d’un gel à base d’huiles végétales, entre autres. Il ne comporte ni hormones, ni produits chimiques et aide les femmes à retrouver une partie de leur libido, en facilitant l’apparition des signes physiologiques de l’excitation sexuelle. » La psychologue insiste sur ce fait : « Ça ne reste que physiologique. L’aspect psychologique, c’est une autre histoire. »
Parce que c'est un sujet encore tabou, parce que les malades de nombreux cancers gynécologiques n'ont pas le droit aux hormones et doivent déjà modifier leur type de contraception, que bien souvent elles souffrent de sécheresse vaginale (même avant d'être ménopausées) à cause des
— Mon Marathon À Moi (@monmarathonamoi) 18 mars 2018
A ce jour, la pétition a 4427 signatures, sur les 10 000 espérées. Elle sera transmise à la ministre de la Santé Agnès Buzyn, pour appuyer la demande de remboursement d’au moins un traitement sans hormone de la vaginite atrophique auprès de la Haute Autorité de Santé (HAS).