Cannes: Catherine Breillat de retour avec Léa Drucker dans un conte immoral

L'écrivaine et réalisatrice Catherine Breillat a fait jeudi son retour au cinéma après dix ans d'absence, en présentant "L'Eté dernier", conte immoral et provocateur sur une belle-mère incestueuse.

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La cinéaste, qui a toujours défié les conventions et abordé crûment les questions de sexualité et des rapports entre les hommes et les femmes, s'est voulue une fois de plus subversive en choisissant pour ce retour de réaliser un remake de "Dronningen", film danois de 2019, dont elle confie le rôle principal à Léa Drucker ("Jusqu'à la garde", plus récemment "Close"...).

"L’Été dernier" marque également l'éclosion du jeune acteur Samuel Kircher, fils d'Irène Jacob et Jérôme Kircher. Son frère aîné, Paul Kircher, est l'une des révélations de cette année à Cannes, pour son rôle dans "Le Règne Animal", après avoir été remarqué dans "Le lycéen" de Christophe Honoré.

La source média référencée est manquante et doit être réintégrée.

Dans le film, en lice pour la Palme d'or, Léa Drucker incarne une avocate spécialisée dans la protection des mineurs, confrontée à l'arrivée au foyer du fils de son mari, issu d'une précédente union et tout juste adolescent.

Entre l'ado d'abord hostile, joué par Samuel Kircher, et sa belle-mère, une relation charnelle intense va se nouer, au nez et à la barbe du père (Olivier Rabourdin) et des fillettes qu'ils ont adoptées.

Comme emportés par la fougue de leurs étreintes, les amants vont prendre de plus en plus le risque d'être découverts.

Si la vérité éclate, dans ce milieu extrêmement bourgeois, la vie de l'avocate risque de s'effondrer. Entre mensonge et manipulation, cette femme, chez qui les blessures du passé affleurent, est prête à tout pour l'empêcher.

Le jeune garçon, quant à lui, est indéchiffrable: est-il inconscient, fou amoureux, ou bien manipulateur, cherchant à nuire à sa belle-mère ? Il n'est dans le film guère question de sa capacité à consentir, malgré son jeune âge et la figure d'autorité que représente la belle-mère.

Le film était très attendu car Catherine Breillat, artiste jugée sulfureuse voire par certains obscène, hémiplégique depuis un AVC, n'avait pas tourné depuis "Abus de faiblesse" (2013).

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D'une manière inattendue, la question des relations aux frontières de l'emprise, de l'illégalité et de l'immoral, entre des femmes adultes et de jeunes adolescents sous leur autorité, a été posée de façon récurrente dans les films de cette 76e édition du Festival de Cannes.

Dans "Club Zero", de l'Autrichienne Jessica Hausner, une professeur de diététique et l'un de ses élèves nouent une relation, dans un collège huppé.

La frontière de la légalité est franchie dans "May, December", de Todd Haynes, avec Julianne Moore et Natalie Portman, où il est question d'une relation entre une enseignante et son élève de 5e, de la famille qui est née ce cette union, et des décennies de déni qui ont suivi.

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