Un record dans l'histoire du Festival de Cannes. Six réalisatrices sont en lice pour la Palme d'or lors de cette 76e édition : deux Françaises, les réalisatrices Catherine Breillat pour L'été dernier et Justine Triet pour Anatomie d'une chute , la jeune cinéaste sénégalaise Ramata-Toulaye Sy pour Banel et Adama , la Tunisienne Kaouther Ben Hania pour Les Filles d'Olfa, l'Italienne Alice Rohrwacher pour La Chimère, et l'Autrichienne Jessica Hausner pour Club Zéro.
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Jusqu'ici, seules deux réalisatrices ont remporté la distinction suprême : la Française Julia Ducournau en 2021 pour Titane et la Néo-Zélandaise Jane Campion en 1993 pour La Leçon de piano.
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De plus en plus de films de femmes, mais encore du retard à rattraper
Au total, 69 films d'initiative française ont été tournés par des réalisatrices en 2022, soit un total de 33,2% des films réalisés, selon les derniers chiffres de l'Observatoire de la production cinématographique par le Centre national de la cinématographie et de l'image animée (CNC).
C'est un "plus haut historique" qui témoigne d'une "féminisation au long cours", selon le CNC.
L'augmentation de la part des films réalisés par des femmes... se ressent principalement sur les films de fiction. Rapport du CNC
Le seuil des 30% avait été franchi pour la première fois en 2021. En 2018, moins d'un quart (23,6%) des films étaient encore réalisés par des hommes. "L'augmentation de la part des films réalisés par des femmes... se ressent principalement sur les films de fiction", souligne le CNC, avec 34% des films réalisés par des femmes contre 28% en 2021.
Autre signe du rééquilibrage à l'oeuvre, le budget moyen des films réalisés par des hommes ou par des femmes se réduit nettement, même si la plupart des gros projets continuent de leur échapper : on a compté en 2022 trois films à plus de 10 millions d'euros réalisés par des femmes.
"Ce sont des chiffres encourageants, mais le chemin est encore long", réagit Quentin Deleau Latournerie, du collectif 50/50, spécialisé dans la question de la parité au cinéma. L'animation, notamment, reste très masculine, et les réalisateurs hommes ont plus de chance de pouvoir financer un quatrième ou cinquième film que les femmes, souligne-t-il par exemple.
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Jeanne du Barry ouvre le bal cannois, sur fond de polémique
Maïwenn partage l'affiche avec Johnny Depp dans Jeanne du Barry qui ouvre le Festival de Cannes 2023.
Un film "académique" et "classique", revendique sa réalisatrice. "C'était une façon de dire: vous ne me connaissez pas", dit la co-productrice, réalisatrice et actrice principale, Maïwenn, qui campe à l'écran la dernière favorite de Louis XV. "Je suis quelqu'un de multiple, d'imprévisible. Ce n'est pas parce que mes films avant étaient tournés en impro, de façon très moderne, que je n'aime pas le cinéma classique, la musique classique, la langue française classique".
Le film a été tourné l'été dernier, il sortait de son deuxième procès. J'avais plein d'inquiétudes, je me disais: qu'est-ce que son image va devenir? Maiwenn, dans Quotidien
Lorsqu'elle propose à la star américaine le rôle d'un roi de France, elle est loin de se douter que Johnny Depp et elle-même vont se retrouver pris dans des affaires judiciaires: lui lors de deux procès fracassants l'opposant à son ex-compagne Amber Heard, elle pour la plainte déposée en mars dernier par le cofondateur de Mediapart Edwy Plenel qui l'accuse de l'avoir agressé dans un restaurant à Paris.
Si Maïwenn ne commente pas son "affaire en cours" - elle a reconnu formellement l'agression sur la chaine TMC, dans l'émission Quotidien, elle confie avoir eu des "inquiétudes" concernant l'impact des procès de Depp : "Le film a été tourné l'été dernier, il sortait de son deuxième procès. J'avais plein d'inquiétudes, je me disais: qu'est-ce que son image va devenir ?"
Selon le Collectif 50/50, la réalisatrice est aux commandes du film français réalisé par une femme au budget le plus élevé de l'année, 20 millions d'euros. "Ca coûte cher, le 18e siècle", commente la cinéaste.
Une femme, première présidente du Festival
Iris Knobloch devient la première femme à occuper la fonction de Présidente du Festival International du Film de Cannes. Elle prendra ses fonctions le 1er juillet prochain et son mandat, d’une durée de trois ans, couvrira les éditions 2023, 2024 et 2025. Juriste trilingue, elle a fait ses études sur les bancs des universités Ludwig-Maximilians Universität de Munich et NYU de New York.
Je suis heureuse de pouvoir consacrer toute mon énergie au rayonnement de cet événement planétaire. Iris Knobloch, nouvelle présidente du Festival de Cannes
Après 25 ans à divers postes de direction au sein de la Warner, dont plus de 15 ans à la Présidence de Warner Bros France, Iris Knobloch élargit ses fonctions en 2020 en devenant Présidente de WarnerMedia France, Benelux, Allemagne, Autriche et Suisse, avec notamment sous sa responsabilité le développement et l’exécution de la stratégie de WarnerMedia ainsi que de la coordination de toutes les activités commerciales et marketing du groupe de la région.
"Le film de cinéma vu en salle demeure une expression artistique essentielle et le Festival de Cannes, avec sa sélection si singulière en montre la voie chaque année.", a-t-elle déclaré au moment de l'annonce de sa nomination, ajoutant "je suis heureuse de pouvoir consacrer toute mon énergie au rayonnement de cet événement planétaire".
Actrice et productrice : Michelle Yeoh récompensée
Deux mois après son Oscar de la meilleure actrice, le premier attribué à une interprète asiatique, l'actrice malaisienne Michelle Yeoh, 60 ans, recevra lors du Festival le prix "Women in Motion", en l'honneur des femmes du cinéma.
En incarnant à l'écran des rôles de femmes complexes et déterminées, elle a contribué à lutter contre les stéréotypes de genre et d'âge dans le cinéma.Women in motion
Pour les organisateurs de cet évènement, le choix de Michelle Yeoh s'imposait : "Actrice et productrice d'origine malaisienne et de renommée internationale, Michelle Yeoh bouscule les conventions depuis des décennies. En incarnant à l'écran des rôles de femmes complexes et déterminées, elle a contribué à lutter contre les stéréotypes de genre et d'âge dans le cinéma".
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