Fil d'Ariane
Qu'ils soient rouge carmin ou noir miroir… Jusqu'au bout des ongles, les féministes se mobilisent sur la toile. Qui aurait pu imaginer un jour qu'il leur faudrait exhiber leur manucure de l'été pour défendre leurs droits, et surtout leur droit de parole ?
C'est en effet, toutes griffes dehors, que des dizaines de femmes ont décidé de riposter via Facebook ou Twitter à l'attaque en règle lancée en ce mois de juillet, par le mensuel français Causeur alors que la canicule semble échauffer les esprits les plus mal tournés, du point de vue de la défense des droits des femmes, j'entends.
En gros, les féministes en font un peu, beaucoup, passionnément, à la folie … trop ! C'est ce qui ressort du dossier anti-féministe publié par le magazine Causeur qui titre en couverture "La terreur féministe, sexisme, inégalités, harcèlement… Elles vous ont à l'oeil" photo à l'appui d'une blonde péroxydée, tronçonneuse à la main.
Selon Causeur, et selon sa directrice de la rédaction, Elisabeth Levy, raz-le-bol de ces néo-féministes qui vocifèrent pour rien et pour tout, et qui plus est, ne sont même pas capables de se faire les ongles, alors que elle, si. Non mais c'est vrai ça, quel scandale ! Pire que le shampoing de Nabilla… "Non mais allô quoi, tu mets pas de vernis ? "
Il n'en fallait pas plus pour que chacune sorte ses griffes colorées. Une riposte manucurée organisée par le magazine féminin engagé Causette, et à qui Causeur reproche, depuis toujours, son nom, un peu trop familier du sien. Une vieille histoire, prétexte en tout cas d'une dispute qui perdure.
Je sors de ma torpeur estivale pour vous montrer le dernier numéro que vient de commettre l’inénarrable magazine...
Posted by Causette on Wednesday, July 8, 2015
Bref, le vernis craque. Trop, c'est trop, en effet, raz-le-bol ou raz-le-pot de vernis! On pourrait "top-glousser" longtemps si l'affaire n'était pas si grave. Car sous le vernis, se cache une réalité. Il existe bel et bien une certaine presse, voire certains "penseurs" ou tiens, "pseudo-intellectuels", pour reprendre les mots d'une ex-ministre des droits des femmes, qui estiment que "féminisme" est un gros mot.
Un gros mot, oui, c'est sûr car, quand on est un magazine comme Causeur qui publie le manifeste de 343 salauds pour défendre "Touche pas à ma pute" fin 2013, on peut se présenter comme spécialiste du genre.
Ce mois-ci, l'un des articles du dossier publié par le magazine qui est à l'origine de cette bataille d'ongles, est titré "Et le féminisme créa la pouffiasse"… Ça mériterait bien un petit coup de dissolvant, non ?