Centenaire de la "Callas", diva éternelle

Le 2 décembre 1923, naissait Maria Callas à New York. Celle qui allait devenir la "prima donna assoluta". Retour sur la carrière inégalée d'une diva hors norme.

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la Callas aux fleurs

La soprano Maria Callas sous les acclamations d'une salle comble au Civic Opera House de Chicago, le 22 janvier 1958. C'était son premier concert depuis sa prestation de Rome qu'elle n'a pas terminée parce que malade.

©Photo AP/Ed Maloney
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Le 2 août 1947, le rideau tombe sur le dernier acte de La Gioconda de Ponchielli dirigé par le chef Tullio Serafin dans les arènes de Vérone. L'ovation qui s'élève salue la naissance d'une étoile. La jeune cantatrice a fait ses classes en Grèce et chante déjà depuis 8 ans lorsqu'elle rencontre en 1947 Gian-Battista Meneghini, un industriel passionné de bel canto de 28 ans son aîné qui devient son impresario et l'épouse en 1949.

En 1954, elle perd 30 kg et se mue en diva absolue, se produisant dans les plus grands opéras, sans ménager sa voix. "Depuis qu'elle a obligé l'opéra à se souvenir qu'il était aussi une manifestation théâtrale, les défilés de chanteurs ventripotents et de cantatrices rondelettes venant pousser leur air sur le devant de la scène ne sont plus acceptables", écrira l'AFP au moment de sa mort.

La Callas et son impresario

La soprano vedette Maria Callas et Antonio Ghiringhelli, surintendant de l'Opéra La Scala de Milan, lors d'un gala cinématographique à Milan, en Italie, le 6 février 1960.

©AP Photo/Marqueton

Le scandale de Rome

Le 2 janvier 1958, Maria Callas ouvre la saison de l'opéra de Rome, en présence du président de la République italienne. A la fin du premier acte de "Norma", elle affirme avoir perdu sa voix et refuse de poursuivre. La direction dénonce un caprice de l'ombrageuse diva, alors que quelques sifflets avaient jailli du "poulailler" pendant un de ses airs.

​Quelque instants plus tard, elle s'explique "avec volubilité" devant la presse: "A la fin du premier acte, je suis devenue aphone. Comme vous pouvez le constater, je ne peux plus parler".

Le 16 janvier à Paris, c'est une diva "épuisée et fourbue" qu'un journaliste de l'AFP interroge dans l'ambiance morose d'un salon particulier chez Maxim's: "J'ai beaucoup souffert le soir de Rome", lui confie-t-elle.

La Callas sur scène

Maria Callas lors d'un rappel après une représentation, date et lieu inconnus.

©Photo AP

Onassis, le grand amour

En 1959, elle rencontre l'armateur grec Aristote Onassis et se sépare de Meneghini. Suivent neuf années d'un amour passionné.

"Tard dans la nuit, on pouvait le voir, avec la Callas, dans une taverne athénienne où, ayant ôté sa veste et dénoué sa cravate, il couvrait l'orchestre d'or et cassait, suivant l'usage grec, des piles d'assiette", racontera plus tard l'AFP. L'idylle prend fin en 1968, quand l'armateur épouse Jackie Kennedy.

Callas et Onassis

La soprano vedette Maria Meneghini Callas s'appuie contre la balustrade du yacht de son ami Aristote Onassis, à droite, à Nassau, Bahamas, 1967.

©AP Photo/Str

Les adieux à l'opéra

En 1965, la diva fait ses adieux à l'opéra. Le 20 février, elle triomphe à Paris dans "Tosca". Le journaliste de l'AFP témoigne de la ferveur du public pour la cantatrice "plus sensible que jamais, même si elle manque parfois d'ampleur". "Dès qu'elle est apparue dans l'église du premier acte, en robe rose, couverte d'une vaste écharpe tango, les bras chargés de fleurs, les applaudissements furent tels qu'ils couvrirent la musique et que les premières répliques furent inaudibles", écrit-il.

Callas en pleine gloire

La Callas au sommet de sa gloire et ovationnée lors de son récital au Royal Festival Hall de Londres, le 23 septembre 1959.

©AP Photo/Staff/Robert Dear

Le 29 mai, elle fait un malaise à la fin du troisième acte. Le 5 juillet, "malgré les conseils de son médecin", elle monte une dernière fois sur scène à Londres devant Elizabeth II.

Un ultime retour en demi-ton

En 1973, elle entame une ultime tournée internationale de récitals. A Paris, "les bouquets pleuvent sur la scène, accompagnant les ovations et les 'Viva Maria'", mais les critiques sont "moins enthousiastes". "Si la technique, la musicalité de la voix ne sont pas en cause, les aigus sont jugés particulièrement pénibles", relate l'AFP.

Dernier souffle

Le 16 septembre 1977, Maria Callas meurt à son domicile parisien d'une crise cardiaque, à l'âge de 53 ans.

Des cendres dispersées

Les cendres de Maria Callas ont été dispersées, le 3 juin 1979 sur les mers grecques, exauçant son dernier souhait.

©Photo AP/Aristote Saris

"Je viens de la voir sur son lit. C'était l'image même de La Traviata telle qu'elle l'a jouée en 1956 à la Scala de Milan. Son visage n'a pas une ride. Elle a l'air de se reposer", témoigne Michel Glotz, son ancien directeur artistique.

Le premier musée entièrement consacré à la Callas 

Musée Callas Athènes

Premier musée entièrement consacré à la diva, il a ouvert ses portes en octobre 2023 à Athènes, en Grèce, sa terre natale. 

©AP Photo/Thanassis Stavrakis

Inauguré en octobre 2023 à Athènes, on y trouve des objets historiques inestimables, comprenant des photographies et des portraits, des enregistrements live rares et une collection unique de disques et d'objets personnels, car cette année marque le 100e anniversaire de la naissance de Maria Callas en Grèce.

Musée Callas

Une femme prend des photos d'un tableau représentant la soprano grecque Maria Callas, au nouveau musée, le premier dédié à la légendaire star de l'opéra, à Athènes, Grèce, le mercredi 25 octobre 2023.

©Photo AP/Thanassis Stavrakis