Une noble cause. "La pauvreté n'est pas une question de manque d'argent, mais seulement une absence de vision du futur", déclarait Christina Noble, devant une trentaine de Français, membres de son ONG, à l'hôtel Normandy de Paris, le 27 février 2014. Cette phrase fait partie du discours habituel que Christina Noble prêche à travers le monde, dans le but de rassembler des fonds pour son association. La "Christina Noble Children's Foundation" (
CNCF) est aujourd'hui l'une des organisations non gouvernementales les plus présentes en Asie. Créée en 1991 à Hô-Chi-Minh-Ville au Vietnam, l'association vient en aide aux enfants défavorisés en leur accordant hébergement, soins médicaux et éducation grâce à un système de parrainage. En 1997, elle a élargi ses programmes à la Mongolie. Depuis plus de vingt ans, la CNCF a amélioré les conditions de vie de plus de 600.000 enfants vietnamiens et mongoles, selon les chiffres de l'organisation. Christina Noble lie souvent la naissance de cette organisation à son enfance et sa jeunesse douloureuses en Irlande. Elle a vécu la pauvreté, les violences sexuelles et conjugales. Née en 1944 dans un quartier défavorisé de Dublin, au sein d'une famille pauvre, elle perd très jeune sa mère. Avec un père alcoolique, à 10 ans, elle tente de gagner sa vie pour nourrir sa famille : elle chante dans les bars, elle travaille dans les marchés, etc. Rapidement séparée de ses six frères et sœurs, elle est placée à l'orphelinat, géré par des nonnes catholiques, avant de se retrouver à la rue où elle est victime de viol. L'enfant né de cet abus, lui est retiré de force et confié à l'adoption, comme
dans l'histoire de Philomena Lee, portée à l'écran en 2013 par le réalisateur britannique Stephen Frears. Elle finit par s'enfuir en Angleterre pour rejoindre ses frères. Mariée puis trois enfants, elle est alors victime de violences conjugales. En 1989, elle "plaque" tout et se rend au Vietnam après avoir fait un "rêve" sur ce pays. Deux ans plus tard, sa fondation est née. En l'espace de quelques années, plusieurs antennes s'ouvrent à travers le monde : Irlande (le siège), Grande-Bretagne, Hong-Kong, États-Unis, Australie et France. Un parcours de vie, un tempérament extravertie (le mot "crazy" - folle - est inscrit sur sa bague) et … une communication tenue d'une main de fer, n'y sont pas pour rien. Christina Noble se fait rapidement remarquer par les médias du monde entier. Dans l'Hexagone, Enfant de personne, un reportage sur Christina Noble pour une chaîne publique, incitent quelques Français a ouvrir une
antenne de l'organisation.