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"J'ai complètement changé mon approche des quotas. Quand j'ai commencé ma carrière, à la fin des années 1970, j'étais convaincue que les femmes progresseraient et que, sur la base de leurs simples mérites et de leurs valeurs, elles trouveraient leur place et toute leur place", explique Christine Lagarde.
La présidente de la BCE s'exprimait en visio le vendredi 18 mars 2021 lors d'une audition à l'Assemblée nationale française dans le cadre de la mission d’information sur l’égalité économique et professionnelle de la Délégation aux droits des femmes.
Leadership féminin
— Marie-Pierre Rixain (@RixainMP) March 18, 2021
Gender budgeting / éga-conditionnalité
Quotas nécessaires dans la direction des entreprises
Les obstacles à la présence des femmes dans l’économie peuvent être levés ... là où est la volonté !
@Lagarde pour ces échanges devant @AN_DroitsFemmes pic.twitter.com/DlkDVaOWZq
Aujourd'hui, elle se dit "résolument favorable à des quotas" de femmes dans les entreprises, après avoir pris conscience qu'en l'absence d'une telle mesure, il faudrait "140 ans" avant d'arriver à la parité.
Sur le ton de la confidence, la dirigeante raconte comment, lorsqu'elle demandait "Où sont les femmes?", on lui répondait deux choses : "Elles ne veulent pas des quotas, elles veulent y arriver par leur propre mérite. Mais quand j'allais leur poser la question, je voyais bien que ce n'était pas vrai. C'est irrecevable de mon point de vue. Le deuxième obstacle qu'on m'opposait était : 'mais je voudrais bien engager des femmes, elles sont tellement formidables, mais je n'arrive pas à en trouver...'" Elle explique alors qu'elle avait une technique pour parer à cette réponse, sortant de son sac à main une liste de noms de femmes, "dont je savais qu'elles étaient volontaires et compétentes".
Comme Christine Lagarde, des expertes dans tous domaines ont déjà leur petite liste de prête !
— e-just( ice ) (@ejust_iced) March 22, 2021
https://t.co/ycO5BztnJa
"Il ne m'a pas fallu longtemps pour m'apercevoir, quand je regardais autour de moi dans un grand cabinet d'avocat international, qu'il y avait 5% de femmes associées dans la firme et un calcul rapide laissait penser que cela prendrait 140 ans avant qu'on arrive à la parité", reconnait-elle.
"Donc je suis résolument favorable à des quotas", ajoute cette mère de deux enfants, qui a travaillé 25 ans comme avocate d'affaires chez l'américain Baker MacKenzie avant de devenir ministre de l'Economie en France, puis de diriger le Fonds monétaire international, avant la BCE depuis 2019.
En pratique, elle juge "important qu'on commence par des incitations et qu'on évolue ensuite vers des choses plus contraignantes" ; elle plaide aussi pour "un mécanisme qui permette de vérifier" si les engagements sont tenus, sans pour autant générer une "montagne de bureaucratie" pour ne pas "exaspérer les entreprises". Selon elle "on ne peut pas se contenter de quotas généraux" mais "il faut de la granularité", c'est-à-dire "aller dans le détail des postes de direction ou de sous-direction", afin d'éviter une trop grande concentration des femmes aux échelons de direction les plus bas.
I’m proud to strike the #EachforEqual pose with fellow ECB Executive Board member @Isabel_Schnabel and colleagues from across the ECB, celebrating this year’s theme for #InternationalWomensDay. An equal world is an enabled world. https://t.co/S5BiPHJ4Da
— Christine Lagarde (@Lagarde) March 8, 2020
Un chiffre vient appuyer ses propos : 7,5% des dirigeants des plus grandes sociétés européennes quotées en bourse sont des femmes.
Christine Lagarde raconte aussi cette photo prise lors d'une rencontre des gouverneurs des banques nationales des 19 pays de la zone euro. "A l'origine, sur cette photo, il y avait trois femmes, il y en avait deux sur des peintures accrochées au mur, de très jolies peintures du XVIIIe siècle, et puis... il y avait moi ! Heureusement depuis l'Allemagne a nommé une femme à la tête du conseil exécutif, donc maintenant nous sommes deux."
I was pleased to invite my new Governing Council colleagues to join me at an off-site retreat yesterday. We discussed in an open and informal setting the running of the Governing Council. pic.twitter.com/ifMxiNh7uh
— Christine Lagarde (@Lagarde) November 14, 2019