Que dire
— AGBÉGNÉNOU Clarisse (@Gnougnou25) June 9, 2021
Comme annoncé dès le début, 2021 sera l’année de tous les possibilités et cette étape au championnat du était incontournable pour mon objectif final
Tout simplement MERCI
Chaaaah!C’est reparti pour la dernière ligne droite #RoadtoTokyopic.twitter.com/OuoFqbWhpl
En 2016, pour sa première participation aux Jeux, à Rio, elle avait décroché la médaille d'argent, "Ce n'est pas la bonne médaille pour moi, mais c'est ma première", avait-elle déclaré, déçue de sa seconde place.
Le drapeau français qu'elle portera haut lors de la cérémonie à Tokyo le 23 juillet, elle le défend aussi à la ville, en tant que gendarme. Engagée depuis 2014, Clarisse Agbegnenou a été promue adjudante en avril dernier. Membre de l'Armée des champions, la judokate a remporté les championnats du monde militaire en 2018, ajoutant ainsi un nouveau titre à son palmarès.

Un "sexisme ordinaire" dans le judo aussi
C'est à l'occasion des journées "Sport féminin toujours", il y a trois ans, que nous avions rencontré Clarisse Agbegnenou.Dans le dojo de l’INSEP, sous le regard du "père du judo", le japonais Jigoro Kano, dont le portrait trône au mur, la concentration des judokates est maximale. Il faut dire que certaines se préparent à disputer, le Grand Slam de Paris, tournoi majeur organisé chaque année depuis 1971 par la Fédération française de judo.
Selon le rapport du CSA de 2017, les retransmissions sportives féminines dans les médias sont en augmentation depuis 2012 : la part de volume horaire consacrée au sport féminin sur la totalité des retransmissions sportives télévisées serait passée de 7 % en 2012 à 20 % en 2016. De fait, ces programmes, dont certains connaissent d’excellentes audiences, deviennent de plus en plus rentables. Lors des Jeux olympiques de Rio, en 2016, 5,6 millions de téléspectateurs ont suivi devant leur téléviseur la finale de judo « femmes +78 kg ».
Clarisse Agbegnenou
Pour Clarisse Agbegnenou, cette progression n’est pas suffisante. « On ne voit pas assez les féminines. Ça commence, mais ce n’est pas assez. On fait les mêmes sports, on devrait être aussi médiatisées que les garçons ».
Les programmes sportifs, eux aussi, accordent moins de place aux femmes. Le rapport du CSA indique qu’en 2016, le pourcentage de femmes qui prennent la parole dans les magazines consacrés au sport, qu'elles soient journalistes, chroniqueuses, expertes ou supportrices, est de seulement 17%.
"Grâce pour les filles, force pour les garçons"
Si les femmes sont de plus en plus nombreuses, et plus régulières, dans leur pratique sportive, selon une étude de l’INSEE de 2017, les écarts persistent entre les deux sexes puisque 45 % des femmes pratiquent un sport contre 50 % des hommes. L’étude explique cet écart par la persistance des stéréotypes de genre : les femmes, qui consacrent plus de temps aux tâches ménagères et parentales, sont moins disponibles. En outre, le sport choisi l’est souvent en faveur des valeurs qu’il véhicule "grâce pour les filles, force pour les garçons".Clarisse Agbegnenou
Quand tu mates le judo féminin sans le son, t'as l'impression de voir 2 filles qui se battent pendant les soldes:
— Lecaplain Baptiste (@BaptisteLecapl1) 31 juillet 2012
"C'est du 38 ? Donne !!"
Plus de médailles chez les féminines
Pourvoyeur de championnes, à l'instar de Clarisse Agbegnenou, mais aussi d'Audrey Tcheuméo, Emilie Andéol, Lucie Décosse et bien d'autres, le judo féminin français séduit de plus en plus. Les licenciées féminines, selon la Fédération française de judo, qui en dénombre 147 726 pour la saison 2018-2019, seraient de plus en plus nombreuses et représenteraient 26% des licencié-e-s français.
D'autant plus que chez les Français-es, Clarisse, avec sa médaille remportée cette année, et même si bien-sûr elle reste derrière Teddy Riner, 10 fois champion du monde, vient de détrôner David Douillet et ses quatre titres. Comme quoi une femme n'a pas à choisir entre le foyer et le tatami, faut-il encore le rappeller ?
►Abus sexuels dans le sport : les athlètes en colère "donnent de la voix" dans une tribune
►Alice Milliat, ambassadrice du sport féminin, a désormais sa statue à côté de Pierre de Coubertin
►Compétitions sportives et transidentité: quelle place pour les athlètes femmes transgenres?
►Sport au féminin : dirigeantes sportives, si peu nombreuses sur le podium
► Football : la prochaine Coupe du monde sera féminine !
► Handball féminin : les Bleues championnes du monde décrochent l'Euro
► Coupe du monde de football : en direct ou non, les journalistes sportives n'ont pas à subir de harcèlement
Et tout notre dossier sur le sport au féminin