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Mère de 4 enfants, pédégère d'une société d'ingénierie, Clotilde Armand, à peine la page des municipales à Bucarest refermées, repart en campagne pour les législatives de la fin de l'année 2016
Reportage (c) TV5MONDE, A. Delpierre, B. Banet, 1'54
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Clotilde Armand, française, bien décidée à changer la politique en Roumanie

Si la visite de François Hollande en Roumanie, le 13 septembre 2016, est destinée à préparer le sommet européen de l'après-Brexit, c'est aussi l'occasion de renforcer les liens d'amitiés et d'échange entre Paris et Bucarest. Certains Français, sur place, sont déjà très impliqués dans la politique du pays. Comme Clotilde Armand qui a échoué d'un cheveu à la mairie du 1er arrondissement de Bucarest. Reportage de nos envoyés spéciaux.
Hasard des coïncidences : c'est une autre femme, Gabriela Firea, sociale-démocrate, qui avait emporté la mairie de Bucarest, cette ville où Clotilde Armand s'était portée candidate à celle du 1er arrondissement de la capitale roumaine, sur une liste que l'on pourrait qualifier de "citoyenne".

Ancienne journaliste puis sénatrice sociale-démocrate (PSD), Gabriela Firea, 43 ans, avait alors obtenu 43,56%.

De la même génération, Clotilde Armand, 42 ans, avait, quant à elle, créé la surprise, en arrivant en deuxième position avec 28% des voix, à la tête d'une liste "Sauvez Bucarest", émanation de l'Union pour Sauver la Roumanie, dont les objectifs affichés sont de sauvegarder le patrimoine et de se battre contre les mafias immobilières.

Forte de ce résultat, Clotilde Armand, à peine la page des municipales refermée, repart en campagne, cette fois pour les élections législatives de novembre 2016. 

Dirigeante, mère de famille, combattante


Quelques jours avant le scrutin, le quotidien Le Monde, présentait cette candidate atypique, fraîchement roumaine quoique vivant dans le pays depuis 10 ans, où elle dirige une société d'ingéniérie, après avoir épousé Sergiu Moroianu, un citoyen roumain rencontré aux Etats-Unis, durant ses études. 
Un parcours brillant, jalonné de succès : "Née à Pointe-à-Pitre, où son père suit un stage militaire et enseigne les Mathé­mati­ques aux enfants guadeloupéens, l’aînée de la famille Armand fait l’Ecole centrale à Paris et le Massachusetts Institute of ­Technology (MIT) aux Etats-Unis. C’est là qu’elle rencontre son futur époux, le Roumain Sergiu Moroianu. En 2002, la brillante étudiante française se retrouve chez Airbus, à la tête d’une équipe d’un millier d’ingénieurs, avec un budget d’un milliard d’euros. Elle arrive à Bucarest en 2005 pour réformer la distribution du gaz chez GDF Suez. « J’ai bien gagné ma vie et je peux tenir quatre ans avec le petit salaire de maire d’arrondissement en Roumanie », précise-t-elle."

Je veux rétablir en Roumanie l’image d’une France généreuse et humaine
Clotilde Armand

Lorsqu'on l'interrogeait sur ses motivations à se jeter ainsi dans la mêlée, elle confiait :

« Je fais mon devoir envers mon nouveau pays. Et puis je veux rétablir en Roumanie l’image d’une France généreuse et humaine pour contredire la vision d’un pays mercantile qu’on a d’elle en Roumanie. Il existe des liens très forts entre ces deux pays, et c’est dommage que certains hommes politiques les aient détruits en jouant sur l’image de la minorité rom. »

Sa profession de foi ? « Ça me remue de voir une vieille maison détruite pour qu'un immeuble immonde soit construit à la place. Je crois dans le beau et je pense que Bucarest a un fort potentiel dans ce domaine. » assure cette femme au petitjournal.com, publication en ligne dédiée aux expatriées. Et qui arrive à mener de front, et avec le sourire, une carrière professionnelle, l'éducation de quatre enfants, et un combat politique…