Un consensus qui reste fragileA terme, les ambitions sont de faire émerger une expertise sur la situation des femmes à l’échelle régionale et de faire évoluer les mentalités et les comportements. Il est vrai qu’au nord comme au sud, les inégalités et les discriminations liées au sexe demeurent et que les problématiques peuvent s’avérer assez proches. Mais avec la montée en puissance des partis islamistes et la guerre en Syrie qui ronge le Proche-Orient, le consensus est loin d’être gagné. D’ailleurs, jusqu’en juillet dernier, après un an et demi de rencontres diplomatiques, la conférence interministérielle restait encore très incertaine selon des sources au Quai d’Orsay.
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Dans cette collaboration, les Européens ne doivent pas se montrer paternalistes, alerte l’ancienne députée égyptienne Mona Makram-Ebeid, professeur de sciences politiques à l’Université américaine du Caire et militante des droits humains.
Les révolutions arabes ont permis aux peuples de se défaire de toute tutelle. Néanmoins, il faut réussir à nouer des liens forts entre les deux rives et à créer des coopérations entre les réseaux féminins. On a tous à y gagner. »
Des coopérations qui demandent, malgré tout, des ressources financières. Or, l’Union pour la Méditerranée ne dispose que de maigres fonds. De 2008 à 2010, elle n’a bénéficié de la part de l’Union européenne que de 90 millions d’euros, un contribution «
inférieure au budget pluriannuel de rénovation du zoo de Vincennes » (en Ile de France), compare avec ironie Pierre Verluise chercheur à l’université Paris IV-Sorbonne, spécialiste de l’Union européenne et animateur du
blog Dilpoweb. Pour financier les nouveaux projets, il faudra donc lever des fonds auprès de donateurs privés. Un événement sera organisé à cet effet en mars 2014. La démarche politique reste encore timide.