Fil d'Ariane
Accorder aux femmes un congé en cas d'interruption volontaire de grossesse, comme après une fausse couche. Une trentaine d'avocates, journalistes, féministes signent une tribune pour demander l'intégration de l'IVG au droit du travail.
Les signataires de la tribune publiée sur le site du Journal du dimanche rappellent que les partenaires sociaux de la branche Syntec (numérique et conseil) ont signé un accord prévoyant un congé de deux jours en cas de fausse couche, et que le groupe Carrefour a accordé trois jours à ses salariées pour le même motif, permettant aux femmes concernées de "ne pas être pénalisées financièrement par la perte de salaire impliquée par la pose d'un arrêt maladie, en déjouant le délai de trois jours de carence non payés".
[TRIBUNE] « Pour que nos filles puissent avorter sans honte ni perte de salaire. »
— Le JDD (@leJDD) April 29, 2023
32 personnalités, journalistes, avocates, entrepreneurs s'engagent pour la création d’un congé pour les interruptions volontaires de grossesse. https://t.co/y70Ne3F8UT
"Mais quid de l'interruption volontaire de grossesse, pour laquelle il n'existe toujours pas de congé dédié ?", s'interrogent les signataires de la tribune, estimant que "dans l'inconscient collectif, près de cinquante ans après sa légalisation, l'IVG résonne encore comme un acte subversif évoquant sexualité débridée ou gestion anarchique de sa fertilité, dans une société qui attend des femmes qu’elles soient organisées et précautionneuses". D'autant qu'un IVG peut aussi résulter d'un diagnostic de non-viabilité ou de malformation létale du foetus.
Ainsi conçu, le parcours d'IVG conserve un goût d'illicite dans le droit du travail, alors qu'il concerne une femme sur trois.
Tribune parue dans le JDD
"Ainsi conçu, le parcours d'IVG conserve un goût d'illicite dans le droit du travail, alors qu'il concerne une femme sur trois". Pour les signataires, "un congé dédié légitimerait et affirmerait ce droit fondamental qui s'exerce, aujourd'hui encore, clandestinement vis-à-vis de la sphère professionnelle". "Nous voulons que nos filles et petites-filles puissent avorter sans honte ni perte de salaire", concluent-ils.
Au Québec, le site de la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail met clairement l'IVG sur le même plan que la fausse couche : "Si vous avez vécu une interruption de grossesse, comme une fausse couche ou un avortement, vous avez le droit de vous absenter du travail pour vous rétablir." La durée du congé dépend de l'avancement de la grossesse au moment de son interruption.
Parmi les signataires de la tribune publiée sur le site du JDD figurent, entre autres, Elise Goldfarb et Julia Layani, créatrices du podcast et du livre Coming out, ou les cinéastes Radu Mihaileanu et Benjamin Kühn.
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