A peine dix jours plus tard, la liste s'allonge avec un 101ème féminicide commis en France. Une étude réalisée sur 88 féminicides ou tentatives de féminicides publiée en novembre 2019 par les services du ministère de la Justice révèle que dans 65% des cas, la police ou la justice avait été saisie. Et quand la justice a été saisie, dans 80% des cas, les plaintes ont été classées sans suite.
Selon le ministère de l'Intérieur, 146 femmes ont été victimes de féminicides, c'est-à-dire tuées par leur conjoint ou ex-conjoint, en 2019, et 102 en 2020.
PARIS - Rassemblement en cours devant le Panthéon pour rendre hommage aux victimes de #féminicides.
— Clément Lanot (@ClementLanot) November 16, 2021
101 femmes sont décédées sous les coups de leurs conjoints depuis le début de l’année. #NousToutes pic.twitter.com/aFTzcIS3Tj
Violences : les moyens de la lutte
Le Haut Conseil à l’égalité recommande de mobiliser 1 milliard d’euros pour mettre en place les mesures nécessaires, rappelle le collectif féministe. Il réclame notamment la création, à l'école, d’un brevet de la non-violence sur le modèle du brevet de la sécurité routière. Enseignant·e·s, magistrat·e·s, policier·e·s, gendarmes, professionnel·le·s de santé doivent recevoir une formation spécifique sur le sujet, demandent aussi les militantes. Celles-ci regrettent également le manque de places d'accueil pour les femmes victimes de violences et de moyens des plate-forme d'écoute et d'aide aux victimes.Les raisons d’un viol expliquées en un visuel.
— #NousToutes (@NousToutesOrg) November 14, 2021
Victimes, on vous croit. Vous n’êtes pas seule. Vous n’y êtes pour rien. Iel n’avait pas le droit. #NousToutes pic.twitter.com/eEI3ewkOLr

L'association Fondation des Femmes a présenté son nouveau plan pour sortir des violences faites aux femmes et leurs enfants et publié son rapport "Où est l’argent pour l’hébergement des femmes victimes de violences ?".
Alors que 210 000 femmes sont victimes de violences conjugales, physiques et/ou sexuelles, chaque année, plus de 20 000 femmes auraient besoin d’un hébergement d’urgence pour pouvoir quitter leur domicile. Pour autant, les demandes d’hébergement d’urgence ne sont pas pourvues pour plus d’un tiers (31%) des femmes avec enfant et la moitié des femmes sans enfants (49%). Face à cette situation critique, le nombre de places d’hébergement d’urgence devrait être multiplié par 3 à 5 pour créer les 15 640 à 31 280 places manquantes, et a minima par 2 pour atteindre les standards de la Convention d’Istanbul. Cela nécessiterait entre 398 et 663 millions d’euros.
Énième exemple de la culture du viol, du manque criant de formation pour les forces de l’ordre et de la culpabilisation des victimes.
— #NousToutes (@NousToutesOrg) November 14, 2021
Rappel aux victimes de violences :
On vous croit.
Vous n’êtes pas seul•es.
Vous n’y êtes pour rien.#NousToutes https://t.co/QIGFbmQK9L
Sexisme, racisme, islamophobie, antisémitisme : même combat
Le collectif centre aussi sa campagne contre les violences d'ordre raciste et discriminatoire. Une vidéo rassemblant des paroles trop souvent entendues a été réalisée pour être partagée sur les réseaux sociaux :SEXISME, RACISME, ISLAMOPHOBIE, ANTISÉMITISME.
— #NousToutes (@NousToutesOrg) November 14, 2021
Combattre les violences sexistes et sexuelles, c'est combattre toutes les formes d'oppressions et de dominations que subissent les femmes. pic.twitter.com/BEjuQwzbxt
Se battre pour l'égalité dans les lycées
Noustoutes a mené une enquête dans un millier de lycées de France concernant la loi imposant la création d'un-e référent-e égalité, obligatoire depuis 2018. Constat : moins d’un lycée sur trois respecte aujourd’hui la loi. Son rôle est pourtant déterminant, notamment pour prévenir les violences sexistes et sexuelles, orienter les élèves et les sensibiliser à l’égalité.Référent·e·s égalité: moins d’un lycée sur trois applique la loihttps://t.co/WHiQ3fGTw5
— 50/50Magazine (@50_50mag) November 12, 2021
Près de 60 manifestations sont prévues partout en France samedi 20 novembre 2021.
En 2019, une immense vague violette avait déferlé dans le coeur de la capitale, 100 000 personnes avaient défilé au cri de "Ras le viol".
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