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Dans la terminologie officielle, il s'agit "d'officiers de la sécurité routière" mais elles sont connues comme les "Demoiselles de la circulation". Dans une société qui reste traditionaliste à de nombreux égards, elles sont choisies pour leur physique.
Elles sont tenues de partir quand elles se marient. Leur carrière est fugace car elles sont mises d'office à la retraite à l'âge de 26 ans.
Ces 300 agentes sont spécifiques à Pyongyang. Les autorités tiennent à donner la meilleure image possible de la capitale malgré la pauvreté qui règne dans ce pays doté de l'arme nucléaire. Cette armée de jeunes femmes photogéniques qui font la joie des touristes participe de cette stratégie.
"Elles représentent la capitale", explique un haut responsable du ministère de la Sécurité publique, qui coiffe la sécurité routière. "C'est pourquoi nous les sélectionnons sur la base de l'apparence et du physique".
Leurs homologues masculins -- ils sont environ 400 en général déployés sur les rond-points-- ne se heurtent à aucune limite d'âge.
"Normalement, les femmes se marient à 26 ou 27 ans dans notre pays", explique le responsable sous couvert de l'anonymat. "Ce travail est difficile et elles ne peuvent le faire que lorsqu'elles sont célibataires".
De la Corée du Nors, habituellement, on évoque la dictature, les tirs de missiles nucléaires réguliers, une population maintenue sous le joug, en proie à toutes sortes de maux. Le pays est replié sur lui-même, fermé aux étrangers, encore plus aux journalistes qui ne peuvent y travailler que sous le contrôle des autorités. Certain-es pourraient s’étonner de découvrir ici ce reportage réalisé par l’Agence France Presse, en apparence un peu futile. Et pourtant les images sur ce bout de l'Asie sont si rares que même les plus légères racontent quelque chose de cette société fermée. L’agence est présente en Corée depuis l’automne 2016, une décision mûrement réfléchie par sa directrice de l’Information Michèle Léridon : « Qu’est-ce qu’une agence mondiale d’information va faire dans l’un des pays les plus hermétiques au monde ? La réponse est dans la question. C’est justement parce que les images de Corée du Nord sont rarissimes, que l’information distillée y est entièrement et minutieusement contrôlée par le régime, qu’elles sont précieuses. (…/…) Pour nous qui savons peu de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), hormis qu’elle est la seule dynastie communiste du monde, tout est information : les chants patriotiques diffusés sur les écrans des avions d’Air Koryo qui nous mènent de Pékin à Pyongyang, les grandes avenues immaculées et fleuries, les jeunes agentes de police, casquette et socquettes blanches au garde à vous, réglant une circulation pourtant minimale. (…/…) Il faut montrer aussi, tout ce qui nous sera donné de voir, sur le quotidien dans ce pays, et pas seulement dans la capitale. Capter tout ce qui peut nous aider à comprendre une nation qui se résume souvent dans notre esprit à quelques clichés. Observer les mutations en cours.»
Les Nord-Coréens n'expriment habituellement que des idées officiellement estampillées lorsqu'ils parlent aux médias étrangers.
Non loin, un obélisque proclame: "Le grand président Kim Il-Sung et les grand leader Kim Jong-Il seront toujours avec nous", référence au père fondateur de la Corée du Nord et à son fils.