Fil d'Ariane
"Le confinement, c’est l’occasion de passer beaucoup - beaucoup - de temps avec les enfants. C’est dans ces moments-là que la patience devient, encore plus que d’habitude, un élément indispensable de survie du collectif !", lit-on dans le communiqué transmis à la presse, quelques jours après le début des mesures de restriction de déplacement imposées par les autorités françaises face à la propagation du virus COVID19.
Voir cette publication sur InstagramUne publication partagée par NousToutes (@noustoutesorg) le 17 Mars 2020 à 6 :22 PDT
Coincé.e.s chez soi dans de petits espaces, fatigué.e.s, on a parfois "des mots ou des gestes qui peuvent heurter, tout comme des comportements durs qu’on regrette juste après". Les plus vulnérables sont les enfants. "On s’est dit à voir les réseaux sociaux qu’on galère toutes et tous un peu, notamment lorsqu’on assume, comme c’est souvent le cas des femmes, la majorité des tâches domestiques", écrit le collectif.
L'idée est lancée. Noustoutes propose via des groupes WhatsApp, au quotidien, une idée d’activité facile à faire (sans écrans), un dessin animé en ligne, un conseil pour décompresser. Exemple : "Vous sentez que la tension monte ? Que ça va déborder ? Ayez le réflexe de vous isoler (même aux toilettes) et de respirer avant que ça monte dans les tours.". Conseil agrémenté d'un lien vers une application de relaxation.
"On l'a pensé comme un outil de prévention", nous confie Caroline De Haas, militante féministe et membre de CollectifNousToutes.
"Selon moi, il y a deux enjeux . Pendant et après le confinement. Tout d'abord, comment on s'organise pour qu'il n'y ait pas de cris, de hurlements, de mots qui peuvent blesser, car les violences, ce n'est pas seulement les violences physiques, ou sexuelles. Le fait de crier sur un enfant, de lui faire peur, ça fait partie des violences, ça abîme les enfants. Et puis l'autre élément, c'est que si on est confiné quatre à six semaines voire huit, ce type de comportements, ces mauvaises habitudes vont perdurer après. Si pendant des semaines, on se parle mal, il y a de grandes chances qu'on continue ensuite, une fois le confinement fini." explique la militante. Pour elle, il faut donc faire en sorte que les enfants ne soient pas impactés par les "pétages de plomb des parents".
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"Ce qui est clair aussi, c'est que le confinement rend encore plus visibles les inégalités sociales", ajoute Caroline De Haas, "Nous avons pensé le dispositif 'Parents et confinement' pour faire en sorte qu'il soit accessible à tout le monde. Il y a beaucoup de gens qui utilisent WhatsApp, et notre dispositif est hétérogène, c'est à dire qu'il propose des activités sans qu'on ait besoin d'une imprimante par exemple."
Le succès est au rendez-vous : au début de cette deuxième semaine du confinement instauré en France, plus de 6 000 personnes ont déjà rejoint les groupes WhatsApp, au nombre de 25. Une charte du confinement a même été imaginée instaurant quelques règles "simples" à respecter à la maison - par exemple : "les parents n'ont pas le droit de s'énerver plus d'une fois par semaine". Facile à dire, moins simple à appliquer.
Samedi 14 mars, Édouard Philippe annonçait la fermeture de tous les lieux non "essentiels", ce qui bien évidemment concernait les salles de sport, les clubs de danse et de yoga. Professeures de yoga ou danseuses dans la vie de tous les jours, depuis le début du confinement, elles mettent leur savoir au profit de toutes et tous, et offrent des cours afin d’aider les familles à prendre soin de leurs corps le temps de la crise sanitaire du COVID-19.
Voir cette publication sur InstagramUne publication partagée par Lili Barbery-Coulon (@lilibarbery) le 22 Mars 2020 à 9 :11 PDT
C’est grâce aux plateformes en ligne comme Instagram, qui permettent de faire des diffusions vidéo en direct, que des professeures proposent des cours de 30 mn à 1 heure de yoga, de méditation ou encore de danse, gratuitement, une à trois fois par semaine, ou parfois quotidiennement, depuis leur domicile.
Jess Bennett, danseuse au Crazy Horse à Paris est l’une d’entre elles : "J’ai voulu faire quelque chose à ma façon pour aider les gens qui sont confinés chez eux, afin de leur permettre de garder la forme, s'étirer, rire et faire passer le temps. Je ne suis pas médecin, je ne peux donc pas aller à l'hôpital pour aider. Alors je fais ce que je peux, depuis chez moi. Ça m’occupe aussi, alors autant partager", nous confie la danseuse.
Pour Jess Bennett, l’importance de ces séances en direct est de "garder un contact virtuel avec le monde, même si l’on ne peut pas se voir en vrai", grâce aux "lives", on peut réunir des gens, rester connectés et pourquoi pas découvrir plein de nouvelles disciplines.
En Chine, la période de quarantaine a servi de test à nombreux couples. Résultat : dans les régions où le confinement commence à être levé, on a observé un véritable bond du nombre de demandes de divorces.
On lit par exemple dans The Daily Mail , quotidien britannique, qu’à Dazhou, dans la province du Sichuan, pas moins de 300 demandes ont été déposées en trois semaines. Devant les guichets de l’état civil, de longues files d’attente se forment chaque jour. Il faut préciser qu'en Chine, la procédure de divorce est très rapide et ne prend qu'une demi-heure. Le journal précise que certains couples sont revenus sur leur décision, choisissant de se remarier quelques jours plus tard...
Reçu hier soirHumour espagnol
— Iglesias Catherine (@catherine_ccj) March 18, 2020
« -Mais où vas-tu ?
-J’en ai par-dessus la tête ! Je vais prendre un verre à la cuisine , serai de retour dans20 mn »pic.twitter.com/IhJAWIEUAh