Fil d'Ariane
Elle est l'une des trois femmes arbitres de champ sélectionnées par la Fifa pour la Coupe du monde au Qatar. Pourtant, Yoshimi Yamashita se souvient avoir été "traînée" pour arbitrer son premier match. Aujourd'hui, elle se dit fière de sa responsabilité et de sa contribution au football féminin au Japon.
La première fois qu'elle a pris le sifflet, c'était sous l'insistance de Makoto Bozono, une camarade d'université, elle aussi devenue arbitre internationale – elle a notamment officié avec elle durant la Coupe du monde féminine de 2019, en France. Cette amie l'a "à moitié traînée" pour arbitrer une rencontre "et c'est comme ça que j'ai commencé, se souvient-elle. Quand vous faites un match, cela vous donne envie de recommencer en faisant mieux."
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Yoshimi Yamashita a réalisé qu'elle pouvait "peut-être contribuer au football féminin au Japon" quand elle a commencé à évoluer dans les plus hauts niveaux d'arbitrage.
Devenue arbitre internationale en 2015, elle a officié à la Coupe du monde féminine des moins de 17 ans en Jordanie en 2016, puis deux ans plus tard en Uruguay, avant donc le Mondial féminin en France en 2019 avec ses compatriotes Makoto Bozono et Naomi Teshirogi.
En 2019 également, leur trio a formé la première équipe d'arbitres entièrement féminine pour un match masculin de la Coupe de l'AFC, la seconde compétition inter-clubs la plus prestigieuse d'Asie.
HISTORY
— The Asian Game (@TheAsianGame) May 14, 2019
Japanese referee Yoshimi Yamashita, with assistants Makoto Bozono and Naomi Teshirogi, will become the first all-female cast to officiate an @AFCCup match when they take control of Yangon United versus Naga World on Wednesday. pic.twitter.com/g5p3IcbKxM
En avril 2022, Yoshimi Yamashita est devenue la première femme arbitre à diriger un match de la Ligue des champions d'Asie.
Avant de signer, à l'été 2022, son contrat d'arbitre professionnelle au Japon – un fait inédit là encore dans le pays pour une femme –, Yoshimi Yamashita était professeure de fitness à temps partiel et prenait rarement des jours de congé pour s'entraîner. "Je ne suis pas vraiment une personne qui aime être à l'extérieur", affirme-t-elle, disant apprécier se détendre devant la télévision, en jouant à des jeux vidéo ou à des puzzles.
Native de Tokyo, Yoshimi Yamashita est aussi devenue, en 2021, la première femme à diriger une rencontre de J-League, le championnat japonais, et elle a arbitré un match de première division pour la première fois en septembre 2022.
Elle se sent redevable envers les autres femmes arbitres ayant déjà fait leurs preuves dans le football masculin : si elles n'avaient pas ouvert la voie, elle n'aurait pas décroché sa place au Qatar, pense-t-elle. "Je ne peux pas détruire cette confiance. C'est une grande responsabilité mais je suis contente de l'avoir."
Arbitrer durant la Coupe du monde est "un rêve" qu'elle n'aurait "jamais pu imaginer", ajoute-t-elle. Yoshimi Yamashita éprouve un sentiment de "responsabilité" envers son pays, car elle sera la seule représentante japonaise parmi les arbitres du Mondial-2022, hommes et femmes confondus. "Je vais me préparer à en faire un succès au mieux de mes capacités," disait-elle début novembre 2022. "Je vais faire tout mon possible pour faire ressortir la beauté du football. Ce n'est pas le pouvoir ou le contrôle qui m'intéressent" assurait-elle dans un entretien accordé à la Fifa il y a quelques mois.