Des bisous forcés sur la joue, des mains baladeuses ou des remarques déplacées, cette année encore, les femmes n’ont pas échappé aux excès de certains supporteurs pendant la Coupe du monde. A l’origine du mouvement #LetHerWork, une journaliste colombienne Julieth Gonzales Theran. Elle-même a été victime d'une mauvaise expérience en direct. Alors qu'elle était en plein travail, la jeune femme s'est faite agresser par un supporter euphorique qui s’est agrippé à elle pour ensuite l’embrasser sur la joue . Une vidéo qu’elle s’est empressée de poster sur son compte Instagram, assortie d’une légende où elle somme les supporters d’arrêter ce genre de comportement.
« ¡RESPETO! No merecemos este trato. Somos igualmente valiosas y profesionales. Comparto la alegría del fútbol, pero debemos identificar los límites del afecto y el acoso »« Respect ! Nous ne méritons pas ce traitement. Nous sommes égales et professionnelles. Je partage la joie du football mais nous devons identifier les limites entre l’affection et le harcèlement ».
Lamentável: torcedor tenta beijar repórter Julia Guimarães antes do jogo entre Japão e Senegal em Ecaterimburgo. Hoje o @showdavida exibe reportagem sobre assédio contra mulheres na Rússia pic.twitter.com/UpuF1KtNf9
— globoesportecom (@globoesportecom) 24 juin 2018
Autre exemple, celui d'une journaliste française. Correspondante de FRANCE24, Kethevane Gorjestani fait à son tour l'amère expérience d'une agression sexuelle en plein direct. Alors que son caméraman la filme le temps d'un point sur les matchs, un supporter alcoolisé se frotte à elle, lui chuchote dans l'oreille en l'embrassant dans le cou avant de partir. Un comportement qui n'a visiblement pas destabilisé la journaliste, qui s'est cependant saisie de son compte Twitter pour y raconter ce qu'elle vient de subir.
Monday in St Peterburg. Sadly this (and worse) happens to us female sports reporters regularly, especially when covering football. By all means sing, dance and celebrate your team but don’t kiss me, don’t grope me and let me do my job #letherwork #deixaelatrabalhar pic.twitter.com/FDFbsXRMk5
— Kethevane Gorjestani (@ketgorjestani) 27 juin 2018
" Lundi à St Peterbourg. Malheureusement, cela (et pire) nous arrive régulièrement à nous, journalistes sportives, surtout quand on parle de football. Par tous les moyens, chantez, dansez et célébrez votre équipe, mais ne m'embrassez pas, ne me pelotez pas pas et laissez-moi faire mon travail " , écrit-elle, avec les deux hashtag #letherwork #deixaelatrabalhar.
#DeixaElaTrabalhar devient #LetHerWork
C’est suite à ces trois agressions "visibles" subies par les journalistes sportives que le hasthag #DeixaElaTrabalhar sorti en mars dernier a refait surface. Un mouvement qui avait été créé par cinquante journalistes sportives brésiliennes qui avaient réalisé une vidéo diffusée sur Twitter dans laquelle toutes dénonçaient les attouchements et actes déplacés subies sur leur lieu de travail.Quatre mois après, ce hasthag est repris en français, en anglais, un peu partout dans le monde. Un appel aux hommes, supporters ou professionnels à cesser ce genre de comportements, qui plus est, sur le lieu de travail.
Des réactions jugées trop excessives par certains qui ne comprennent pas en quoi un bisou ou une accolade forcée peuvent être interprétés comme un attouchement ou harcèlement sexuel.
#letherwork Sous couvert de la défense des droits de la femme, des misanthropes sont à l'oeuvre. Prudence! Faire un tel vacarme pour un simple bisou? Que dire des stars du football qui reçoivent des milliers de bisous de leurs fans?
— Mayet William (@zkor22) 28 juin 2018
Femmes influentes dans le football
Dans la série des remarques déplacées, c’est cette fois la commentatrice anglo-saxonne Vicki Sparks qui a été la cible des critiques pendant le Mondial. Et pourtant, si son nom est inconnu du grand public, elle est à la tête d’un grand changement dans le monde du football. Et pour cause, il s’agit de la toute première femme journaliste sportive à commenter en direct des matchs de la Coupe du monde de football 2018 sur une chaine britannique, la BBC. Un pas de géant dans cet exercice traditionnellement uniquement réservé aux commentateurs masculins. Mais cette place de commentatrice n’a pas ravi tout le monde... Sur le plateau de « Good morning Britain » Jason Cundy, entraîneur de football et animateur radio a notamment avoué "préférer écouter ses homologues masculins plutôt qu’une femme en raison de sa voix trop aiguë".Cette séquence a suscité beaucoup de réactions, et pas toujours positives.
And she's.......crap. Monotonous dirge, flat vowels & someone who has yet to learn that less is often more. She makes my ears vomit. #vickisparks could be worse though - she could be Julie Foudy or #alywagner.
— Smethwick 'Mon (@smethwickmon) 20 juin 2018
#WorldCup #bbcworldcup #PORMAR
Absolutely agree. #VickiSparks' voice is literally giving me a headache. It's got that horrid nasal, grating, nagging quality. I tried listening on 5 live but it's not synchronised. Red button for alternative commentary doesn't seem to work.
— david webb (@mrxt500) 20 juin 2018
(Vicki Sparks et Martin Keown représentent la pire équipe de commentateurs de la Coupe du Monde jusqu'à présent?? La voix de Vicki est comme une tondeuse à gazon, Martin est ennuyant comme un lave-vaisselle).
(Tout à fait d'accord. La voix de Vicki Spark me donne littéralement mal à la tête. Elle a cette horrible voix nasale, râpeuse.. J'ai essayé d'écouter sur 5 lives mais ça ne l'a pas fait. Le bouton rouge pour un commentaire alternatif ne semble pas fonctionner)
" Le reproche de la voix trop aiguë, ça rejoint l’idée de faire des remarques sur la forme et pas sur le fond. Des hommes ont une voix parfois désagréable et on s’en accommode ", soupire Lise-Laure Etia. Des particularités beaucoup moins reprochées aux hommes, plutôt jugés sur leurs compétences que sur le timbre de leur voix.
Pourtant et heureusement certaines femmes réussisent à accéder à des postes à Hautes responsabilités dans le domaine du sport. C'est le cas de Fatma Samoura, secrétaire générale de la FIFA (Fédération internationale de football association), première femme à accéder à ce poste. De quoi dissuader, on l'espère à l'avenir, tout supporter intempestif ...