Fil d'Ariane
Le rugby féminin suscite un engouement croissant à travers le monde. De plus en plus de filles chaussent les crampons pour entrer dans la mêlée. Etat des lieux.
L'Australienne Lauren Brown aligne le ballon avant un tir de conversion lors de la finale de la Coupe du monde de rugby féminin entre l'Australie et la Nouvelle-Zélande au stade Old Trafford de Manchester, en Angleterre, le 19 novembre 2022.
Longtemps réservé aux hommes, le rugby féminin se joue et se regarde aussi de plus en plus au féminin.
Sur le terrain, l’objectif que s'est fixé World Rugby est de doubler le nombre de licenciées entre 2017 et 2025. La Fédération mondiale a mis en place des programmes de développement dans les écoles, où l'on compte plus de 410 000 filles inscrites.
En France, l'’école de rugby est mixte. Les filles peuvent jouer en compétition avec les garçons jusqu’à 14 ans. Ensuite, elles rejoignent des équipes féminines en cadettes jusqu'à 18 ans. Le championnat à XV se divise en deux niveaux et regroupe plus de cinquante équipes. Le championnat à X se pratique, lui, avec dix joueuses sur un terrain réduit.
En novembre 2022, la Nouvelle-Zélande a remporté la Coupe du monde de rugby féminin en battant à Auckland l'Angleterre (34-31). Les Néo-Zélandaises sont championnes du monde pour la 6e fois de leur histoire.
C'est en Océanie que l'on trouve les meilleures équipes du monde. Les Néo-Zélandaises, les célèbres Black Ferns (fougères noires), en référence à leur logo, sont numéro 1 au classement mondial.
En Europe, les équipes de France, d’Angleterre, d’Italie, d’Ecosse, du Pays de Galles et d’Irlande s’affrontent tous les ans à l'occasion du Tournoi des Six Nations. Les joueuses du 15 à la rose féminin, les Anglaises, sont sacrées championnes d'Europe pour la 4e fois consécutive après avoir battu en finale la France 10 à 6. Aux Etats-Unis et au Canada, le rugby féminin s'est développé dans le cadre de championnats universitaires.
La réalité du rugby féminin aujourd'hui, c'est qu'on n'en vit pas... Les salaires sont quasiment ridicules. Lénaïg Corson
Sur le continent africain, cette pratique est encouragée par la fédération Rugby Africa. Mais au niveau international, le continent reste peu représenté : seul le Kenya est engagé sur le circuit IRB seven, et l’équipe d’Afrique du Sud est 11ème au classement mondial des équipes à XV. Malgré peu de moyens investis, le nombre de pratiquantes grandit d’année en année et un championnat seven interne est né en 2018. Il rassemble le Kenya, la Tunisie, l'Ouganda, Madagascar, le Sénégal, le Zimbabwe, le Maroc, le Botswana, l’île Maurice et la Zambie.
En Asie, les équipes ont beaucoup de difficultés à concurrencer les autres nations. Seules les japonaises sont qualifiées sur le circuit seven. En 2018, pour la première fois, l’Inde a joué un match international féminin à XV.
"La réalité du rugby féminin aujourd'hui, c'est qu'on n'en vit pas. Nous sommes dans des situations très précaires dans les clubs. Les salaires sont quasiment ridicules. J'étais à 800 pounds par mois (940 euros environ, NDLR) en Angleterre. C'était le prix de mon loyer. J'ai décidé d'arrêter pour ne plus être dans cette précarité", déclare Lénaïg Corson, ex-internationale française sur le site acturugby.