Fil d'Ariane
"Eliminer la transmission d'un virus est l'un des plus grands accomplissements en matière de santé publique", a déclaré, mardi 30 juin, la Docteure Margaret Chan, directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé. L'OMS a, en effet, officiellement annoncé que Cuba devenait le premier pays au monde où les mères ne pourront plus transmettre à leur enfant les virus du sida et de la syphilis, et ce parce qu'elles ont bénéficié d'une couverture médicale.
"C'est une victoire majeure dans notre longue lutte contre le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) et les infections transmises sexuellement, ainsi qu'un pas important vers l'objectif d'une génération sans sida", a ajouté Margaret Chan dans un communiqué.
Ce succès médical que connaît aujourd'hui Cuba "montre qu'un accès universel à une couverture médicale et aux soins est possible et est en fait la clé du succès même contre des défis aussi immenses que le sida", a souligné de son côté la Docteure Carissa Etienne, directrice de l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS), lors d'une conférence de presse.
Cette élimination de la transmission du VIH de la mère à l'enfant "prouve qu'il est possible de mettre fin à la pandémie de sida et nous nous attendons à ce que Cuba soit, parmi de nombreux pays, le premier à parvenir à mettre fin à cette épidémie parmi les enfants", a déclaré Michel Sidibé, le directeur général de Onusida.
1,4 million de femmes enceintes infectées
Dans le monde, environ 1,4 million de femmes qui sont infectées par le VIH, tombent chaque année enceintes, selon les chiffres de l'Organisation Mondiale de la Santé. La plupart d'entre elles vivent dans les pays en développement et notamment en Afrique subsaharienne.
Sans traitement avec des antirétroviraux, elles ont de 15 à 45% de risques de transmettre le VIH à leur enfant pendant la grossesse, l'accouchement ou en donnant le sein.
Mais ce risque est quasiment éliminé, tombant à un peu plus de 1%, si la mère prend des antirétroviraux pendant la grossesse ainsi que l'enfant juste après sa naissance.
Le nombre d'enfants qui naissent séropositifs annuellement a été presque divisé par deux depuis 2009 en passant de 400 000 cette année-là à 240 000 en 2013.
Mais il faut redoubler d'efforts pour pouvoir atteindre l'objectif actuel de moins de 40 000 enfants infectés annuellement par le VIH par leur mère.