Esclave sexuelle ou domestique vendue 10 euros Des critiques partagées par les parents des jeunes otages. Enoch Mark, dont la fille et les deux nièces font partie des victimes, considère que le gouvernement "fait preuve d'indifférence face à ce désastre monumental". L'épouse de M. Mark, atteinte d'hypertension, "dort deux heures par jour et reste assise, la plupart du temps, à penser à sa fille", a confié son mari, désemparé, à l'AFP. Les familles sont d'autant plus angoissées que selon certaines informations glanées à Chibok, les victimes pourraient avoir été emmenées au
Cameroun et au Tchad, pays frontaliers, afin d'y être mariées de force pour 2.000 nairas (10 euros). Des informations, rapportées à l’AFP par Pogu Bitrus, le chef du conseil des anciens de Chibok.
RFI le confirme via des sources militaires "haut placées". Selon d'autres sources sécuritaires, les jeunes filles pourraient être utilisées comme esclaves sexuelles ou domestiques. D'après les lycéennes qui ont réussi à s'échapper, les captives étaient gardées, un temps, dans la forêt de Sambisa, dans l’État de Borno, où Boko Haram dispose de camps fortifiés. Un lieu où les autorités ont mené des recherches, en vain. Face à cette situation, le Sénat nigérian a invité, dans une motion, le gouvernement à demander l'aide d'autres pays et du Conseil de Sécurité de l'ONU pour les retrouver. Ayant perdu toute confiance en l'opération de secours, les familles se sont cotisées pour acheter de l'essence et entreprendre leurs propres recherches en voiture et à moto. Le père de l’une des captives espérait que la présence de manifestants devant l’Assemblée permettrait de faire bouger les choses. "Nous sommes pauvres et sans aucune influence et nous pensons que c’est pour cela que le gouvernement ne s’intéresse pas à nos filles", regrette-t-il. "Mais nous espérons que si les Nigérians, riches et pauvres, haussent la voix de toutes parts (du pays), cela poussera le gouvernement à réfléchir à la meilleure façon d’agir pour libérer nos filles".