De retour de Tunis, les Femen à TV5MONDE: “Nous ne regrettons rien, nos excuses étaient stratégiques“
Pauline Hillier, Marguerite Stern et Josephine Markmann, les trois militantes du groupe féministe Femen, libérées dans la nuit à Tunis après presque un mois de détention pour une action seins nus, sont rentrées jeudi 27 juin 2013 à Paris. Le lendemain, elles étaient sur le plateau de TV5MONDE pour y raconter leur aventure, judiciaire et pénitentiaire, tunisienne.
Sur le plateau du journal de TV5MONDE, les Femen libérées et revenues de Tunis défendent leur action sans aucun regret et sans aucun questionnement sur l'universalité de leur démarche. Elles reviennent aussi sur leurs conditions de détention, très humiliantes pour elles comme pour leur codétenues. Les Femen sont surtout implantées dans les pays européens. Après la Tunisienne Amina Tyler qu'elles étaient venues soutenir, une activiste s'est dévoilée jeudi soir 26 juin au Maroc.
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Visite des Femen à TV5MONDE en quelques photos
Excuses de façade et poursuite des actions
28.06.2013
Alors que leur camarade tunisienne Amina Sbouï reste emprisonnée, les deux Françaises Pauline Hillier et Marguerite Stern ainsi que l'Allemande Josephine Markmann ont atterri peu avant 11H30 à l'aéroport de Paris-Orly, le 27 juin 2013. Elles ont été accueillies par la chef de file des Femen en France Inna Shevchenko et par leur avocat Me Patrick Klugman. Les trois militantes avaient été libérées quelques heures après leur condamnation en appel en Tunisie à une peine de quatre mois et un jour avec sursis. Lors de l'audience d'appel mercredi, elles avaient pour la première fois exprimé des regrets pour leur action seins nus du 29 mai à Tunis en soutien à Amina. Mais une fois à Paris, les trois jeunes femmes sont revenues sur leurs excuses : "On ne regrette rien, si c'était à refaire, on le referait. On a exprimé des regrets uniquement sur les conseils de l'ambassade qui nous a dit que c'était notre seule chance de ne pas passer quatre mois en prison. Nous avions peur que passé un tel délai, nous ne puissions plus jamais être des Femen". Humiliations "Nous avons connu deux prisons", raconte Pauline Hillier, 26 ans. "Dans la première, où nous n'avons heureusement passé qu'un jour, vous dormez dans des couvertures pleines d'urine et tâchées de sang. La deuxième prison était aussi bien loin de respecter les droits de l'Homme, avec des "humiliations physiques, comme les fouilles au corps, où il faut se déshabiller entièrement et se mettre accroupi". Visiblement émues et éprouvées, elles ont aussi souffert de l'absence de draps, de vêtements, de douches, la cellule de 50m2 partagée avec 25 personnes, les cafards et "la tyrannie religieuse, partout". Elles ont promis de continuer le combat tant qu'Amina ne serait pas sortie de prison. La jeune activiste tunisienne attend en détention provisoire de savoir si elle sera inculpée pour avoir peint le mot "FEMEN" sur le muret d'un cimetière à Kairouan, à 150 km au sud de Tunis, pour protester contre un rassemblement de la mouvance salafiste.
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