Fil d'Ariane
Mariama Keïta, première femme journaliste du Niger, est décédée lundi 29 octobre 2018 à l'âge de 72 ans en Turquie. Sa famille l’a annoncé dans les médias nigériens.
La première femme #journaliste du #Niger, Mariama #Keïta, est décédée lundi à l’âge de 72 ans...https://t.co/9OzFnn0n9p pic.twitter.com/4yZNEn9jCw
— African Daily Voice_fr (@ADVinfo_fr) 30 octobre 2018
Directrice de la Voix du Sahel, la radio d'Etat où elle avait débuté comme rédactrice et présentatrice du journal, elle occupe de 2003 à 2006 le poste de présidente du Conseil supérieur de la Communication (CSC), organe chargé de la régulation des médias au Niger.
Nous avons une douleur personnelle mais aussi professionnelle. Elle laisse un trou dans la presse nigérienne.
Seidik abba journaliste nigérien chroniqueur au Monde Afrique
« C’est une énorme perte pour l’ensemble de la presse nigérienne. Mariama Keïta a toujours été un modèle de référence pour nous qui sommes arrivé.es dans la presse au Niger beaucoup plus tard qu’elle. Elle a été notre conseillère, nous avions un lien affectif très fort avec elle. On gardera toujours en tête son modèle de rigueur et d’indépendance. » nous confie Seidik Abba journaliste nigérien chroniqueur au Monde Afrique.
La série noire se poursuit pour la presse nigérienne: après le décès le 16 octobre d’Amadou Ousmane,grand journaliste-écrivain, de Moulaye Abdoulaye, un des pionniers de la presse privée, le 23, c’est Mariama Keita,1ère femme journaliste au Niger, qui nous a quittés ce 29 octobre
— Seidik Abba (@abbaseidik) 30 octobre 2018
Cette militante pour les droits des femmes nigériennes en plus de ses nombreuses activités était aussi en charge de la coordination des organisations non gouvernementales et associations féminines nigériennes, un collectif d'une cinquantaine de structures, puis de l’Association pour la démocratie, la liberté et le développement, l'une des toutes premières ONG du pays. De cet autre engagement, un internaute écrit : "Elle a été incontestablement l'une des voix les plus importantes pour les femmes, leurs #droits et leur #leadership au #Niger."
Mariama Keita is the first #women #journalist in Niger. She was incontestably one of the most prominent #voice for women #rights and women #leadership in #Niger. She just pass away at age of 70 living a huge gap in a fight she start about 35 years ago. RIP may Paradise be yours. pic.twitter.com/Qu8lh0OldW
— Birdson Mahamane Dansounsou Zoubair (@birdson6) 29 octobre 2018
Elle a apporté la preuve qu’une femme peut être journaliste et réussir dans le journalisme au Niger.
Seidik abba journaliste nigérien chroniqueur au Monde Afrique
« Elle a été la première femme nigérienne à un moment où, au Niger le métier de journaliste était exclusivement réservé aux hommes. Elle a servi de modèle à beaucoup de femmes nigériennes. Ça a créé une certaine volonté chez les Nigériennes de braver les interdits » ajoute-t-il.
Depuis l'annonce de sa mort, les hommages se succèdent, de représentants de l'Etat comme de ses pairs.
Toutes mes condoléances à la famille de la grande dame et la pionnière de la presse nigerienne Mariama Keita. Que son âme repose en paix. Inalilahi wa ina aleyhi rajaoun . Ainsi va la vie
— Habi Mahamadou Salis (@HabiSalis) 30 octobre 2018
TheBlogNews
— le blog du Griot (@LeblogduGriot) 30 octobre 2018
Décès de Mariama Keita
La première femme journaliste du Niger vient de rendre l’âme à l’âge de 72 ans des suites d’une maladie. pic.twitter.com/9aq0CR4jMx
Mariama Keïta a certes tiré sa révérence mais la relève semble assurée puisque d'autres Nigériennes comme Mariama Moussa portent le flambeau en se battant contre les violences conjuguales. Etudiante en sciences sociales à Niamey, capitale du Niger, Mariama Moussa s'était mariée par amour. L'union s'est vite transformée en cauchemar, jusqu'aux violences et à la répudiation. La jeune assistante sociale refusa cette destinée et décida alors de défendre les Nigériennes victimes, comme elle, de sévices conjugaux, un sujet interdit de citer dans cet immense pays de l'Afrique occidentale.
Pour en savoir d'avantage sur Mariama Moussa > Quand Mariama Moussa osa transgresser le tabou des violences conjugales
A retrouver sur les femmes du Niger dans Terriennes :
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