Une artiste canadienne revisite des poupées pour enfants, hypersexuées, en leur donnant l’apparence d’icônes féminines internationales. Une manière de changer les représentations des femmes dans l’industrie du jouet.
Poupées taille mannequin et princesses de dessins animés remplissent encore les
rayons « filles » des magasins de jouets à travers le monde. Et pour l’artiste canadienne,
Wendy Tsao, il est nécessaire d’offrir des
« alternatives » aux enfants.
Elle s’est donc attaquée aux célèbres poupées de la marque américaine
Bratz, critiquées pour leur hypersexualisation et mensurations non réalistes, et les a transformées en poupées
« puissantes », comme les nomme l’artiste, inspirées de figures féminines célèbres.
Démaquillées, recoiffées et rhabillées, ces poupées ressemblent désormais à
Malala Yousafzai (militante pakistanaise, plus jeune détentrice du prix Nobel de la paix à seulement 17 ans en 2014),
J.K. Rowling (auteure britannique à succès avec la saga Harry Potter),
Waris Dirie (écrivaine et activiste autrichienne d'origine somalienne),
Roberta Bondar (première astronaute canadienne) et
Jane Goodall (primatologue britannique et messagère de la paix des Nations unies).
Mère de famille, Wendy Tsao, ne s’oppose pas pour autant aux poupées traditionnelles mais souhaite que les jeunes filles puissent plus facilement s’identifier et s’inspirer de ces femmes qui ont marqué l’histoire. « Si une enfant joue avec une jeune Jane Goodall elle pense : "Jane Goodall adulte a fait des choses qui étaient importantes pour elle. Quand je serai grande, je devrais peut-être faire des choses qui sont importantes pour moi" .
Petite révolution dans le monde du jouet ?
Wendy Tsao explique s’être inspirée du projet à double emploi de l’artiste scientifique tasmanienne,
Sonia Singh. Celle-ci recycle de « veilles » poupées sur-maquillées, les transforme pour les rendre plus naturelles et leur donne ainsi une nouvelle vie.
Et c’est un énorme succès ! La page
Facebook de la créatrice est actuellement suivie par plus de 450 000 personnes. Sonia Singh a décidé de commercialiser ses poupées d’un nouveau genre sous le nom
Tree Change Dolls, et reverse les fonds récoltés à l’agence australienne des droits des femmes en Asie pacifique (
International Women’s Development Agency).
Certaines grandes enseignes ont senti la tendance et commencent elles aussi à faire évoluer leurs jouets pour les rendre plus proche de la réalité. Dernièrement, les firmes américaines Toys'R'Us et Lammily ont un peu bousculé le marché des poupées pour enfants en proposant respectivement un bébé garçon anatomiquement bien constitué et une barbie qui a ses règles !
La poupée a essuyé de nombreuses critiques ces derniers mois. Et malgré des annonces de modifications pour rendre plus réelles les barbies, la nouvelle gamme
Fashionista n’a pas tenue ses promesses. Seules avancées notables, l’arrivée des chevilles articulées et des chaussures plates. Mais le tour de taille n’a pas pris un centimètre.