Fil d'Ariane
Déwé Gorodey, première romancière kanak et pionnière de la lutte pour l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie, avait 73 ans. Le cancer contre lequel elle luttait depuis plusieurs années a fini par avoir raison de sa combativité. Elle est décédée le 14 août 2022 à l'hôpital de Poindimié, sur la côte est du territoire français du Pacifique sud. Dans l'archipel et la métropole, l'hommage du monde culturel et politique est unanime.
Le gouvernement collégial calédonien a rendu hommage à une "femme politique indépendantiste et écrivain kanak de renom international, qui a marqué la vie" de l'exécutif local. Ancienne vice-présidente du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, elle y a pris part pendant vingt ans, de 1999 à 2019, notamment en charge de la condition féminine, de la culture et de la citoyenneté. Militante féministe, elle s'est battue pour la cause des femmes kanaks aux côtés de Marie-Claude Tjibaou, veuve de l'ancien leader indépendantiste Jean-Marie Tjibaou, avec qui elle a participé à une mission de femmes au Mali en 1992.
Retenons ce qui était sa bataille de cœur, la défense de la culture et de l'identité kanak
Rima Abdul Malak, ministre française de la Culture
Le ministre chargé des #OutreMer, Jean-François Carenco, adresse ses plus sincères condoléances à la famille, aux proches de Déwé Gorodey et aux amoureux de la #poésie calédonienne. Hommage à sa mémoire et à son héritage. pic.twitter.com/fywss5GsNj
— Ministère chargé des Outre-mer (@lesoutremer) August 15, 2022
#NouvelleCalédonie : Déwé Gorodey, la "battante", enterrée dans sa tribu de l’Embouchure
— La1ere.fr (@la1ere) August 16, 2022
L’ancienne membre historique du gouvernement, figure féministe indépendantiste et auteure engagée a été inhumée chez elle, ce mardi, à Ponérihouen
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#NouvelleCaledonie Quand Déwé Gorodey, présidente des foulards rouges indépendantistes, était condamnée pour barbouillage... (France Australe 22, 23 et 24 oct. 1974) Écrivaine, diplômée de @univpaulvalery Déwé fut 20 ans membre du @GouvNC #RIP @centre_Tjibaou @OlivierHoudan https://t.co/8v96jhHDO7 pic.twitter.com/oUuyqrF8nF
— Jean-Philippe Calmus (@CalmusJP) August 15, 2022
"Dans la langue qui lui est propre, Déwé Gorodey dresse les portraits sans concession d’hommes et de femmes tourmentés, composant par touches parfois crues, parfois gaies, parfois sombres, un tableau sans fard des passions qui ravagent les êtres. Sans faux-semblant, sans pudeur hypocrite, l’auteure choisit de dire le désarroi des femmes salies, abusées dès l’enfance, parfois au sein même de leur famille, soumises physiquement et moralement au bon vouloir du sexe fort," peut-on lire sur le blog de Joël Paul consacré à la Nouvelle-Calédonie.
Il y a dix ans, elle publiait Tâdo, Tâdo, wéé ! ou No more baby, un roman présenté par la télévision calédonienne :
Le monde culturel calédonien a salué l'héritage de son action au sein du gouvernement citant notamment la création de la Maison du livre, l'Académie des langues kanak, le Salon international du livre océanien (Silo), ou encore le Pôle export de la musique et de la danse (Poemar).
Sur la chaîne de web documentaires calédonienne Kanka Kanak, elle revient sur son attachement à la langue et à l'héritage de son archipel et aux sources de ses engagements :
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