Dix ans de révolution des droits des femmes : les dix dates qui ont tout changé

Pour ses dix ans d'existence, Terriennes revient sur dix dates clés, dix moments forts qui, depuis 2011, ont amorcé, révélé ou entériné des changements décisifs dans les droits des femmes, profondément modifié leurs attentes et leurs réactions au patriarcat. De l'inculpation de Dominique Strauss-Kahn pour agression sexuelle, six ans avant l'explosion #MeToo, aux actrices noires montant le poing levé les marches du festival de Cannes, retour sur dix ans de révolution des droits des femmes.
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Révolution féministe
Pancarte brandie lors de la marche contre les violences faites aux femmes, le 20 novembre 2021, à Paris.
©Terriennes
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Mai 2011 : l’affaire DSK

L’affaire DSK fut peut-être l’occasion manquée du mouvement #MeToo et sûrement l'onde de choc mondiale qui en a défriché le terrain. L’époque paraît lointaine au regard des évolutions accomplies, mais il y a dix ans encore, les scandales sexuels étaient traités comme des faits divers, des dérapages souvent imputés à l’attitude des femmes, et les accusations d’agression sexuelle balayées comme ressortissant de la vie privée.

Le 15 mai 2011, la France découvre avec sidération le choc des cultures : Dominique Strauss-Kahn, habitué à l’omerta que lui garantit la société et sa position de pouvoir, est épinglé par une justice américaine qui ne plaisante pas avec les affaires de mœurs. C'est l'accusation de viol d'une femme de chambre qui va briser à jamais sa carrière politique.

Ce jour-là, pour la première fois, l'accusation de prédation sexuelle n'a pas pardonné : en moins de 24 heures, Dominique Strauss-Kahn passe de patron du Fonds monétaire internationale et probable futur président de la république française à simple détenu pour tentative de viol. Il sortira libre à l'issue d'un accord financier avec son accusatrice. Six ans avant la révolution #MeToo, le scandale DSK apparaît rétrospectivement comme celui par lequel tout a commencé.

DSK revue de presse
Les titres de la presse française le 16 mai 2011 annoncent la fin de carrière de Dominique Strauss-Kahn.
©AP

Août 2012 : une Femen réfugiée à Paris

A Kiev, Inna Shevchenko découpe une croix orthodoxe à la tronçonneuse pour protester contre la condamnation des Pussy Riot à deux ans en camp de travail. Dans son pays, l'Ukraine, elle ne se sent plus en sécurité et débarque en France, où elle obtiendra le statut de réfugiée.

Inna Shevchenko est une miliante Femen, ces féministes qui manifestent pour les droits humains, seins nus couverts de slogans, dans des lieux marquants - à Notre-Dame de Paris, dans la basilique Saint-Pierre de Rome, devant l'Elysée ou les ministères, dans les musées ou les stades de football... 

Avec le groupe féministes des Pussy Riot, elles aussi venues d'Ukraine et condamnées pour leur "prière punk" contre Poutine dans une cathédrale moscovite, les Femen ont initié le mouvement "sextrémiste" : choquer et provoquer pour marquer les esprits. En 2021, les Femen manifestent à Madrid contre l'extrême droite et une Pussy Riot est condamnée pour avoir enfreint les règles anti-Covid en appelant à manifester pour l'opposant russe Alexeï Navalny.
Inna Shevchenko
Inna Shevchenko, à gauche, devant le Duomo à Milan, en Italie, le 16 octobre 2014, à l'ouverture du sommet Asie-Europe (ASEM) "Partenariat responsable pour la croissance durable et la sécurité".
©AP Photo/Luca Bruno

Malala Yousafzaï, Prix Nobel de la paix 2014

Le 9 octobre 2009, à bord d’un bus la ramenant de l'école dans le nord-ouest du Pakistan, un taliban tire une balle dans la tête d'une jeune militante des droits des filles : Malala Yousafzaï. Tirée à bout portant, la balle ricoche sur le coin gauche de son crâne et ressort par la nuque. On la croit morte. La tragédie émeut le monde entier. Entre la vie et à la mort, la fillette de 12 ans est transférée en Angleterre à Birmingham où sa famille vient la retrouver. C’est là qu’elle se réveille après 15 jours de coma. Des manifestations de soutien ont lieu un peu partout dans le monde et des milliers de personnes prient pour son prompt rétablissement.

Mais Malala, du haut de ses 16 ans n’a plus peur de rien et surtout pas des talibans qu’elle ne manque pas d’interpeller à la tribune de l’ONU en juillet 2013 : « Ils pensaient qu’une balle pourrait nous réduire au silence. Mais ils ont échoué. »

La même année, Malala reçoit le prix Sakharov pour les droits de l'Homme au parlement européen de Strasbourg. La jeune Pakistanaise rescapée des talibans recevra la récompense suprême, le prix Nobel de la paix 2014, qu'elle partage avec Kailash Satyarthi, un activiste indien des droits de l'enfant.

Malala
Malala Yousafzaï, devenue pour le droit à l'éducation des filles dans le monde, reçoit le prix Nobel de la Paix 2014, le 10 décembre 2014 à Oslo (Norvège).
©AP photo/Matt Dunham

Septembre 2016 : coup d'envoi de l'ENFFADA 

Le Premier ministre Justin Trudeau en avait fait une promesse électorale, qu'il concrétise en septembre 2016 : l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA) est ouverte au Canada. Une vaste enquête nationale sur les centaines de meurtres et disparitions de femmes autochtones - plus d'un millier recensés dans les 40 dernières années, même si les estimations sont beaucoup plus élevées.

Le processus a été chaotique, la Commission décriée, les témoignages ont été douloureux et les rebondissements nombreux, mais l'enquête, pour faire la lumière sur les causes systémiques menant à la violence contre les femmes autochtones et pour répondre aux questions des familles, se devait d'être menée à terme. Pour son pouvoir de guérison, aussi, et les mesures de réparation qui ont été prises. Conclusion du rapport final, rendue en juin 2019 : "Les autochtones ont été victimes d'un génocide qui vise particulièrement les femmes".

Disparues ENFFADA
Photos de disparues.
©Radio-Canada

Septembre 2017 : les Saoudiennes peuvent conduire

Prise dans la nuit du 26 au 27 septembre 2017, la décision est emblématique, car portant sur un point de rupture entre les Saoudiennes et leur monarchie  : les femmes pourront bientôt passer leur permis de conduire. Ainsi l'a décrété le jeune roi Salman Al Saoud, dont l'accession au trône, près de trois ans auparavant, avait donné aux femmes l'espoir de voir leur existence enfin reconnue par des droits dans ce royaume tiraillé entre traditions et modernité.

Depuis, les Saoudiennes arrachent un droit après l'autre : voyager sans la permission d'un homme, déclarer une naissance, détenir l'autorité parentale sur leurs enfants, voter et être élue aux élections municipales, se lancer seules dans le commerce ou l'investissement, assister à des compétitions sportives ou, dernier progrès en date, jouer au foot en compétition... Autant de droits fondamentaux, aujourd'hui obtenus, et qui, voici une dizaine d'années encore, semblaient hors de portée des Saoudiennes. 

Mais la chape de plomb qui pèse sur l'émancipation des Saoudiennes reste pesante. Et celles qui outrepassent les limites que la monarchie et la société ont bien voulu repousser, mais pas trop loin, risquent gros, comme en témoignent l'incarcération pendant plus de deux ans de Loujbain al-Hathloul, libérée depuis, la militante avait été arrêtée avec une dizaine d'autres militantes en 2018, l'appel au secours de la jeune Rahaf Mohammed al-Qunun ou la fuite de Rana Ahmad.

Saoudienne au volant
29 mars 2014 : une femme au volant à Riyad, en Arabie saoudite, pour protester contre l'interdiction faite aux femmes de conduire. 
©AP Photo/Hasan Jamali
 

Octobre 2017 : Harvey Weinstein et la vague #metoo

Six ans et demi après l'affaire DSK, le New York Times publie les accusations de harcèlement, viols et agressions de dizaines actrices contre le tout-puissant producteur d'Hollywood Harvey Weinstein. Cette fois, il suffit de la parole de quelques-unes pour libérer celle de toutes les autres. En quelques jours déferle un flot de témoignages d'agressions sexuelles sous le mot-dièse #MeToo. L'affaire Weinstein décide des millions de femmes (et d’hommes) à prendre la parole et surtout à la faire entendre.

Depuis, la source #MeToo ne tarit plus, déclinée à l'infini et dans toutes les langues - #balancetonporc, #metootheatre, #metoobar, #payetonpinard, #payetanote, #metoopolitique... Chaque jour, de nouvelles révélations continuent à dévoiler une face très sombre d'un système patriarcal qui n'épargne aucun milieu. En quelques années, au-delà des procès et des accusations, la vague #MeToo a profondément transformé les sociétés occidentales, tout en laissant sur leur faim les attentes d'autres régions du monde.

Harvey Weinstein
Harvey Weinstein, accusé de viols et d’agressions sexuelles, lors d'une audience préliminaire à Los Angeles, le 29 juillet 2021. L'ancien magnat du cinéma a déjà été condamné à 23 ans de prison à New York.
 
©Etienne Laurent/Pool Photo via AP
 

Mai 2018 : les actrices noires à Cannes

Cette scène n'a pas été tournée pour un film, elle est bien réelle et sans précédent : le 16 mai 2018, 16 actrices françaises noires et métisses, dont Eye Haidara, Sonia Rolland ou Firmine Richard, montent ensemble les marches du palais du Festival de Cannes, emmenées par Aïssa Maïga. Elles dansent, sourient, saluent le public en avançant sur le tapis rouge, puis se rassemblent en haut des marches, face à la foule, poings levés, pour dénoncer la place des actrices noires dans le cinéma en France. 

Immigrée, prostituée, nounou, femme de ménage... Les actrices noires ne veulent plus rester cantonnées à des rôles reflétant des clichés aux relents coloniaux. Elles ne veulent plus s'entendre dire qu'un financement de film ne peut pas se monter sur une actrice noire ou que trop de personnes noires à l'affiche d'un film compromet son succès.

Quelques jours plus tôt, 82 actrices avaient monté les marches, bras dessus bras dessous pour dénoncer les inégalités salariales dans le cinéma. D'édition en édition, le Festival de Cannes reste très masculin : peu de présidentes de jury, représentations stéréotypées, peu de réalisatrices sélectionnées et peu de lauréates - deux Palmes d'or féminines seulement depuis la création du festival, en 1939 (Jane Campion en 1993 -et encore ex aequo avec Chen Kaige pour Adieu ma concubine - et Julia Ducournau en 2021).

actrices noires à cannes en 2018
Au centre, Khadja Nin, membre du jury du festival, parmi les actrices qui ont collaboré à Noire n'est pas mon métier, le 16 mai 2018.
 
©Arthur Mola/Invision/AP

Juillet 2018 : Simone Veil au Panthéon

Rescapée de la Shoah, dont elle incarne la mémoire, Simone Veil est l'une des grandes figures de la politique française, européenne et mondiale. Elle restera surtout dans les mémoires celle par qui la légalisation de l'avortement est arrivée en France après des années d'action des militant.e.s, de coups d'éclat comme le manifeste des 343 et de pratique clandestine par les médecins. 

Ministre de la Santé du gouvernement Giscard d'Estaing, Simone Veil a ce courage de mettre de l'ordre là où la loi était ouvertement bafouée. Son poignant discours du 26 novembre 1974 devant une assemblée de 481 hommes et seulement 9 femmes résonne encore à l'oreille de beaucoup d'entre-nous: "Nous ne pouvons plus fermer les yeux sur les 300 000 avortements qui chaque année mutilent les femmes dans ce pays, bafouent nos lois et humilient ou traumatisent celles qui y ont recours... Aucune femme ne recourt de gaieté de coeur à l'avortement. Il suffit de les écouter. C'est toujours un drame. L'avortement doit rester l'exception, l'ultime recours pour des situations sans issue", plaidait-elle.

Depuis, le délai légal de l'interruption de grossesse chirurgicale est passé à 12 semaines de grossesse et l'IVG médicamenteuse la permet jusqu'à 7 semaines en France. Le parcours de Simone Veil s'achève au Panthéon le 1er juillet 2018, un an après sa mort. Un ultime clin d'oeil à l'Histoire avec un grand H, et aux droits des femmes qui sont six désormais à reposer au Panthéon pour 75 hommes.

Et en novembre 2021 : Joséphine Baker

Le 30 novembre 2021 : Panthéonisation de la première femme noire en la personne de Joséphine Baker.

Simone Veil Panthéon
Hommage national à Simone Veil pour son entrée au Panthéon à Paris, le 1er juillet 2018. 
©AP Photo/Kamil Zihnioglu

Juillet 2019 : Coupe du monde de football féminine

Du 7 juin au 7 juillet 2019, des centaines de footballeuses venues des quatre coins du monde enfilent leurs maillots et chaussent leurs crampons avec un seul rêve, décrocher la Coupe du monde, qui se joue pour la première fois en France. La compétition existe depuis 1991, mais passe jusqu'alors largement inaperçue, tant les amateurs et les publicitaires se désintéressent autant du foot féminin qu'ils se passionnent pour son pendant masculin.

Mais cette année-là, le public commence à porter le football féminin, ainsi que les sponsors, avec effets sur les primes et les salaires des sportives. A l'approche du coup d'envoi, c'est un véritable engouement qui s'empare de l'Hexagone. Fin juin, près de 12 millions de téléspectateurs et téléspectatrices suivent devant le petit écran la huitième de finale que les Françaises ont fini par remporter face au Brésil. Finalement éliminées par les Etats-Unis en quart de finale, les Bleues n'ont pas gagné la Coupe, mais sans conteste le coeur du public.

En consacrant l'essor du foot féminin, la Coupe du monde 2019 permet à Megan Rapinoe, Ada Hegerberg, Melissa Plaza et autres footballeuses militantes féministes et LGBTQ d'accéder à une notorité mondiale. Désormais, leurs voix portent très haut la cause des sportives et de toutes les femmes.

Championnes football féminin 2019
Megan Rapinoe lève la coupe après la victoire des Américaines en finale de la Coupe du monde féminine entre les États-Unis et les Pays-Bas au Stade de Lyon à Décines, le 7 juillet 2019.
 
©AP Photo/Alessandra Tarantino

Septembre 2019 : Grenelle des violences 

Agressions sexuelles, viols, féminicides... Ces violences faites aux femmes ne reposent que sur le genre. En 2017, le président français fait de l'égalité entre les femmes et les hommes "grande cause du quinquennat" et annonce des mesures pour lutter contre les violences faites aux femmes.

Le 3/9/19 sera la date symbolique choisie pour le premier "Grenelle" sur les violences conjugales. Une date qui évoque le numéro d'appel gratuit pour les victimes, le 3919. Pour la première fois, agents publics, associations, actrices et acteurs de terrain, policier.e.s, gendarmes, magistrat.e.s et avocat.e.s, victimes et proches de victimes sont appelés à échanger pour définir les moyens de mettre fin aux violences domestiques.

Bilan : 46 mesures allant du bracelet anti-rapprochement à la formation des gendarmes et policiers, en passant par les places d'hébergement d'urgence, les "téléphones grave danger" ou la veille continue du 3919. Aujourd'hui encore, quelque 220 000 femmes subissent chaque année des violences conjugales en France, et plus de cent femmes sont tuées par leur conjoint ou ex. Beaucoup reste à faire, donc, mais ce qui a radicalement changé, c'est que ces violences-là ne sont plus étouffées. Le sujet est désormais en tête des agendas et à la une de l'actualité.

A peine quelques semaines après la conclusion du Grenelle, une autre journée fera date : le 23 novembre, une gigantesque vague violette déferle au coeur de Paris, 100 000 personnes, femmes et hommes défilent contre les violences faites aux femmes, premier rassemblement majeur de cette nouvelle ère. En novembre 2021, elles et ils étaient 50 000 à répondre à l'appel du collectif #NousToutes.

manif 20 novembre
Des familles de victimes de féminicides lors du rassemblement contre les violences faites aux femmes, le 20 novembre 2021 à Paris. 
©IM/Terriennes

Septembre 2020 : décès de la juge Ginsburg

Elle était celle par qui la législation anti-avortement du Texas était devenue inconstitutionnelle par l'arrêt Roe v. Wade - la Simone Veil américaine. Dès les années 1970, Ruth Bader Ginsburg a cherché à changer la vie des Américaines en s'attaquant de front, avec pour seule arme le droit constitutionnel, à toutes discriminations sexistes dans la société des Etats-Unis.

Notorious RBG est devenue une star, une icône féministe. Nommée à la Cour suprême par Bill Clinton en 1993, elle en a été garante de sa majorité démocrate jusque dans l'Amérique de Donald Trump. Alors qu'elle se sait atteinte d'un cancer, son voeu le plus cher est de "tenir" jusqu'aux élections de novembre 2020 pour être remplacée par un.e juge démocrate après la défaite espérée du président conservateur.

Elle n'a pas réussi. Disparue le 19 septembre 2020, elle est remplacée par une personnalité aux antipodes de la sienne : nommée par Donald Trump in extremis, la juge Amy Coney Barrett fait basculer dans le camp conservateur la Cour suprême des Etats-Unis, qui tranche les grandes questions de société, dont l'avortement. Depuis, le Texas a rétabli la loi qui l'interdit après 6 semaines de grossesse, même en cas d’inceste ou de viol.

Ruth Bader Ginsburg
Ruth Bader Ginsburg devant les étudiantes de l'université d'Amherst, dans le Massachussets, aux Etats-Unis, le 3 octobre 2019.
 
©AP Photo/Jessica Hill


Les 10 ans de Terriennes !


Terriennes est le premier site d'information francophone entièrement dédié à la condition des femmes dans le monde. Lancé au printemps 2011, il se fait aussi porte-voix des femmes à l'antenne de TV5monde dans une chronique hebdomadaire dans les journaux. L'objectif est de traiter divers problèmes de société à travers la loupe de la moitié de l'humanité, féminine. Parité, pratiques culturelles, conditions de vie, actualités, débats : Terriennes vise à combattre les clichés et les idées reçues, tout en encourageant la solidarité entre les femmes et en mettant en avant l'impact positif pour toutes et tous de leur succès et réussites. 

Pour célébrer ce dixième anniversaire, Terriennes réalise une mini-série vidéo sur les 10 mots qui sont apparus au cours de cette décennie ou qui ont eu un impact dans la lutte pour la défense des droits des femmes. A comme Avortement, R comme Règles, ou encore S comme Sexisme et bien sûr T comme Terriennes...
A chaque fois une écrivaine, experte ou militante nous donne sa définition. 

Notre dossier ► TERRIENNES : DIX ANS D'ENGAGEMENT ET D'INFORMATION