Back to top
Le Dr. Denis Mukwege revient d'un forum au Luxembourg. Sur place, il a rencontré des femmes venues de tous les continents qui ont subi des violences sexuelles. "C'est un problème planétaire", soutient-il.
Depuis deux décennies, ce gynécologue congolais surnommé "l’homme qui répare les femmes ", lutte contre les mutilations génitales perpétrées au Congo.
Les soins qu'il a prodigués entre 1993 et 2003, lui ont permis de mettre en évidence 317 crimes de guerre et contre l’Humanité recensés au Congo.
À la tribune à Oslo, quand il reçoit en décembre 2018 le prix Nobel de la Paix, Denis Mukwege, dénonce des crimes commis par des personnes qui sont parfois à la tête d'Etats dans le monde. Le médecin, natif de Bukavu, souligne le fait que les noms des responsables n’ont jamais été révélés et qu'aucun crime n’a été jugé.
A revoir :
- Prix Nobel de la paix : le docteur Denis Mukwege et l'ex-esclave sexuelle yazidie Nadia Murad récompensés
- Retour en RDC du prix Nobel de la paix Denis Mukwege
"L'objectif de ces violences sexuelles est de déshumaniser", dit-il. C'est un rapport de force inacceptable, car trop de victimes se retrouvent face à des bourreaux, qui restent encore en position de pouvoir.
Pour lui, outre le problème d'apporter des preuves se pose aussi celui de la réparation. "La société a obligation, de donner réparation à ces femmes". Il est favorable à la création d'un fonds d'aide international qui pallierait la défaillance, délibérée ou non, des Etats.
Le Dr. Mukwege met en garde : "On le voit en RD Congo, lorsque vous essayez de sacrifier la justice sur l'autel de la paix, vous n'avez finalement, ni justice, ni paix ! La justice aide à construire une paix durable. Trop de rapports d'expertise des Nations Unies, qui dénonçaient avec précisions ces exactions ont fini dans des tiroirs."
Aujourd'hui, selon lui, le nouveau président congolais, Félix Tshisekedi devrait sortir ces rapports des tiroirs pour que les auteurs des crimes soient arrêtés, via les instances judiciaires internationales compétentes. Ce serait, à ses yeux, un premier pas vers la réparation, et pour la reconstruction des victimes.