Fil d'Ariane
#Comines B : des étudiantes renvoyées pour « tenues incorrectes » https://t.co/2yHBrRCueZ pic.twitter.com/rA5T8m8R2u
— VDNArmentières (@VDNArmentieres) September 16, 2020
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— Stop Fisha (@StopFisha) September 16, 2020
@/1just_ice a colle ses affiches dans son lycée lundi pour #liberationdu14 #BalanceTonBahut
Elles ont été enlevés par le personnel de l’établissement #Lundi14Septembre pic.twitter.com/HFoMLKClp6
— gduboz (@gduboz) September 21, 2020
Tenues vestimentaires à l'école: pour Emmanuel Macron, "le bon sens vaut mieux qu'un long règlement" pic.twitter.com/H25shojyCR
— BFMTV (@BFMTV) September 18, 2020
Discordance dans les instances gouvernementales : deux femmes ministres, Marlène Schiappa et Elisabeth Moreno, elles, ont pris la défense des jeunes femmes au nombril dévoilé.
Aujourd’hui #lundi14septembre des jeunes filles ont décidé spontanément partout en France de porter jupes décolletés crop top ou maquillage pour affirmer leur liberté face aux jugements & actes sexistes.
— MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) September 14, 2020
En tant que mère, je les soutiens avec sororité & admiration pic.twitter.com/rSh6HnAJmK
Sororité écartelée du côté de l'opposition, la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse estime que même si elle avoue adorer les crop-tops, "L'école ce n'est pas comme on veut. On ne va pas à l'école pour montrer son nombril", sur franceinfo.
Le maire de Grenoble, Eric Piolle, élu écologiste, y voit pour sa part, plus un problème de regard des hommes sur les femmes.
#tenueRepublicaine Le problème, c'est le regard des hommes, pas le nombril des filles. Certains sont obssédés par le corps des femmes. Ce qui m'importe c'est le droit des femmes. #croptop pic.twitter.com/Z00SZkL1UF https://t.co/icvD6yTBV7
— Éric Piolle (@EricPiolle) September 22, 2020
"Il y a toujours cette idée que la tenue des femmes peut provoquer des agressions", déplore Caroline De Haas, du collectif féministe "Nous toutes", qui soutient le mouvement. "Quand on leur demande d'en changer, on les culpabilise".
Vous imaginez si une femme de 71 ans allait sur les plateaux télés dire qu'elle était déconcentrée dans la rue par les shorts des adolescents ?
— AL (@Arnoediad) September 24, 2020
Le problème vient plus de l'école et de ses règles, selon Gabrielle Richard, sociologue du genre à l’université Paris-Est-Créteil et à l’université du Québec à Montréal (autrice de Hétéro, l’école ? Plaidoyer pour une éducation antioppressive à la sexualité). Dans Libération, elle estime que "les règles vestimentaires ne sont qu’un symptôme d’une sphère scolaire trop normative, qui peine à sensibiliser les élèves sur les stéréotypes de genre".
Le nombril des filles (3). À partir d'une enquête dans les lycées, Camille Lavoipierre montre qu'ils relaient autant les normes sexistes que les stéréotypes situés en direction des élèves racisés, révélant un "un contrôle différencié des corps" @LibeIdees https://t.co/aC7BmHZwE4
— Camille Froidevaux-Metterie (@CFroidevauxMett) September 21, 2020
Autre analyse, dans le même quotidien Libération, celle de Camille Lavoipierre, étudiante à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), qui a mené une enquête ethnographique dans un lycée de la région parisienne dans le cadre de son master. "La relation entre professionnels et élèves relève trop souvent du paternalisme. En les corrigeant sur leur tenue, on voudrait les former à ce que la société attend d’eux. L’injonction à se plier à la norme renvoie aux élèves concerné·e·s qu’ils et elles ne sont pas dans la norme", explique-t-elle. "Derrière la règle floue de la tenue correcte ou normale se cachent toutes sortes de discriminations, à partir de critères de genre, d’âge, de sexualité, de classe, de 'race', de religion", précise la chercheure.
De là à qualifier le nombril de "séparatiste", il n'y a qu'un pas comme l'écrit le directeur et rédacteur en chef d'Arrêts sur image, Daniel Schneidermann : "'Républicaine'" : en cette rentrée où le gouvernement a choisi de mettre en scène l'opposition républicains / séparatistes, l'adjectif pourrait laisser penser que les nombrils dévoilés ne sont pas républicains. Autant dire que le nombril est séparatiste, l'épaule communautaire, voire le décolleté décolonial".
Enfin, autre analyse, d'ordre philosophique, celle Géraldine Mosna-Savoye dans sa chronique de l'émission Carnet de philo sur France Culture :"Rousseau, qui n’était pas le plus féministe des philosophes disait que : “c’est par les seuls sentiments, au dedans de nous, que nous connaissons la convenance ou disconvenance qui existe entre nous et les choses que nous devons respecter ou fuir”... Et c’est précisément ce qui se joue aujourd’hui, avec le corps des femmes, et tous les corps d’ailleurs : ce que l’on peut en montrer ou pas, ne devrait, je crois, rien à voir avec la convenance à un ordre moral extérieur quel qu'il soit, dont le bien fondé restera toujours à démontrer".
"Arrivée à l’entrée du musée je n’ai pas le temps de sortir mon billet que la vue de mes seins et de mon apparat tout dépoitraillé choque une agente chargée du contrôle des réservations ", voilà ce qu'a écrit dans une lettre ouverte sur son compte Twitter une jeune femme prénommée To, le 9 septembre 2020, soit quelques jours avant le mouvement du #14septembre.
Lettre ouverte @MuseeOrsay
— Tô’ (@jeavnne) September 9, 2020
Ci-joint la robe de la discorde (photo prise quatre heures plus tôt) pic.twitter.com/FTIXQKsdRZ
Elle y explique comment un agent du musée lui a demandé de revêtir une veste pour pouvoir pénétrer dans l’enceinte du musée.
"Nous avons pris connaissance d’un incident survenu avec une visiteuse lors de son accès au musée d’Orsay. Nous le regrettons profondément et présentons toutes nos excuses à la personne concernée que nous contactons", a réagi, quelques heures après la publication de la jeune femme, le musée sur Twitter.
#TenueRepublicaine pic.twitter.com/dNUgyz1I0X
— #NousToutes (@NousToutesOrg) September 21, 2020
« On vient à l’école habillé d’une façon républicaine », paraît-il.
— Jeanne Cherhal (@JeanneCherhal) September 21, 2020
Bon lundi ! pic.twitter.com/yCUGIxCtX9
Les élèves que j’ai dû refuser en classe ce matin. pic.twitter.com/xAhqUDB1Oq
— Aurélien (@aurelienb93) September 21, 2020
L'arrivée de températures plus automnales et moins propices aux tenues légères pourrait, le temps d'une saison, suspendre le combat des lycéennes réclamant la liberté de s'habiller comme elles le souhaitent.
Ou pas...
Il y a encore quelques jours, le journal L'Est Républicain rapportait qu'un professeur de maths en classe préparatoire à Besançon avait demandé à l'une de ses élèves, portant un débardeur, de remettre son pull en classe. Une autre portant un cache-cœur laissant apparaître la peau de ses hanches se serait aussi fait sermonner.
Je découvre (@LarrereMathilde) ce sondage scandaleux qui perpétue l'assignation des filles à leur corps sexuel. Je ne sais qui des questions ou des illustrations sont les + choquantes. Ce que @IfopOpinion ne mesure pas, c'est l'intense volonté de réappropriation de nos corps https://t.co/eQheeHi0jD
— Camille Froidevaux-Metterie (@CFroidevauxMett) September 29, 2020