Grand débat : « Pour ou contre l’écriture inclusive ? »
1ère partie, avec : Raphaël Enthoven, Philosophe ;
Marie-Estelle Pech, Journaliste au Figaro ;
Eliane Viennot, Professeure émérite de Littérature française, autrice de "Non, le masculin ne l'emporte pas sur le féminin ;
Raphaël Haddad, Docteur en communication et auteur du Manuel d’écriture inclusive
Débat animé par Sylvie Braibant, rédactrice en chef de Terriennes.
2ème partie, avec :
Bernard Cerquiglini, linguiste, recteur honoraire de l’Agence universitaire de la Francophonie et Ancien délégué général à la langue française et aux langues de France ;
Claire Guiraud, Secrétaire générale du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes ;
Kaoutar Harchi, Auteure, chercheure associée au Cerlis, Paris-Descartes ;
Philippe Magnabosco, Chef de projet AFNOR en charge de la mise à jour du clavier français
Débat animé par Sylvie Braibant, rédactrice en chef de Terriennes.
Dix jours après ce grand débat, l'Académie française est sortie de son silence. Par communiqué publié le 26 octobre, l'institution "élève à l’unanimité une solennelle mise en garde" contre l'écriture inclusive. Selon les Académiciens et Académiciennes, "la démultiplication des marques orthographiques et syntaxiques qu’elle induit aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l’illisibilité". L'Académie française ajoute : "la langue française se trouve désormais en péril mortel, ce dont notre nation est dès aujourd’hui comptable devant les générations futures."
75 % favorable « au principe de l’écriture inclusive »
Selon un sondage Harris interactive pour l’agence de communication Mots-clés paru, mardi 17 octobre, 4 personnes sur 10 (41 %) déclarent avoir entendu parler de l’écriture inclusive.
Ainsi, dans cette étude inédite menée les 11 et le 17 octobre dernier, sur un échantillon de 1000 personnes représentatif de la société française et âgées de 18 ans et plus, 59 % d’entre-elles ignorent cette graphie qui vise à l’égalité des sexes.
Pourtant, pour Raphaël Haddad, le fondateur de l’agence Mot-clé, éditrice d’un Manuel d’écriture inclusive, « ce chiffre indique que le débat longtemps circonscrit à une discussion de spécialistes, s’inscrit progressivement comme un véritable enjeu de société. »
A la question :
Diriez-vous que vous êtes favorable ou opposé/opposée à l’écriture inclusive de manière générale ? 75 % des personnes sondées se déclarent favorables, dont 24 % très favorables. Plus précisément, 84 % des personnes se montrent favorables à la féminisation des noms de métiers, grades, fonctions, etc. et 81 % favorables à l’usage du féminin et du masculin plutôt que du masculin "générique " lorsqu’on s’adresse à la fois à des femmes et des hommes. Mais la question est un peu biaisée parce qu'elle s'adresse à des personnes auxquelles on a expliqué ce que c'était et sans leur donner les modalités d'application. sans leur parler de ce fameux point médian oou milieu qui déchaîne les passions.
L’impact des formulations genrées, épicènes, inclusives
Cette étude visait "
à mesurer également l’influence des formulations" selon qu’elles soient "genrées ", " inclusives ", ou " épicènes ". Lorsque les personnes ont été invitées à citer " deux présentateurs de journaux télévisés " ou " deux champions olympiques ", elles ont davantage cité uniquement des hommes. Alors qu’elles citent plus de femmes lorsqu’elles sont confrontées à des formulations inclusives ou épicène. Exemples : citez deux écrivains ou écrivaines célèbres (langage inclusif) ou encore citez deux personnes célèbres pour leurs écrits (langage épicène).
Raphaël Haddad conclut que "
les formulations inclusives ou épicènes donnent jusqu’à deux fois plus de place aux femmes dans les représentations spontanées".
Suivez Lynda Zerouk sur Twitter
@lylyzerouk