"Les femmes et les hommes doivent être égaux (...) dans tous les aspects de la vie publique et privée", proclame le texte publié mercredi sur la page Facebook des autorités kurdes dans la province d'Hassaka, en Syrie.
Les Kurdes présents dans le nord-est de la Syrie étant parvenus à instaurer une sorte d'autonomie à la faveur du conflit déclenché en mars 2011, ils édictent leurs propres règles. Celles-ci s'appliquent à toutes les populations - y compris arabes - dans les trois "cantons" constituant leur région autonome, non reconnue par le régime de Damas.
De nouveaux droits pour les femmes
Ce nouveau décret en faveur de l’égalité homme/femme énumère une série de droits allant de l'interdiction de se marier avant 18 ans ou contre son consentement, aux conditions de travail et de rémunération, qui doivent être égales à celles des hommes, en passant le congé maternité garanti jusqu'au troisième enfant. Il condamne également les "crimes d'honneur", les "violences et discriminations" contre les femmes et interdit la polygamie.
Enfin, le décret, garantit aux femmes les mêmes droits que les hommes en matière d'héritage, alors que, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les femmes kurdes syriennes ne touchaient jusqu'alors aucun héritage.
Depuis 2013, les combats font rage entre Kurdes et jihadistes dans le nord-est de la Syrie. A la frontière turque, la ville kurde de Kobané est devenue le symbole de cette rivalité. Mille personnes ont péri, en majorité des jihadistes, depuis le début en septembre de l'offensive de l'EI sur cette localité.
Un affront à l'EI
Ce décret est "un affront aux lois passées par le groupe Etat islamique (EI) qui sont extrêmement discriminatoires à l'égard des femmes", a estimé le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane. Et pour cause, le groupe détient depuis plusieurs mois de nombreuses femmes yézidis, une minorité kurde persécutée par Daech (acronyme arabe de l'Etat islamique), accusé de tentative de génocide de cette communauté par l’ONU en octobre dernier. Forcées d’apprendre par cœur les premiers versets du Coran, de se marier, vendues, violées, des anciennes esclaves de Daech capturées dans la région du Sinjar, ont récemment témoigné des sévices qu’elles ont subis au micro de
France Info.