Le chignon bien serré et le regard direct, elle n'a pas l'air très commode. Endurcie par des entraînements intenses, et un milieu qui ne se distingue pas par son féminisme. Digne héritière de Alexandra Kollontaï . "Et la coupe de cheveux de mes collègues, elle vous intéresse?", lance Elena Serova, la première femme russe à se rendre dans l'espace depuis 17 ans, à un journaliste l'interrogeant sur la façon dont elle va se coiffer à bord de la Station spatiale internationale. Vendredi 26 septembre 2014, cette brune de 38 ans, mère de famille, montée la veille à bord du vaisseau Soyouz TMA-14M est arrivée, en compagnie du cosmonaute russe Alexandre Samokoutiaev et de l'Américain Barry Wilmore, à bord de la Station spatiale internationale, l'ISS, où ils ont rejoint le Russe Maxime Souraev, l'Allemand Alexander Gerst et l'Américain Reid Wisemanpour, y effectuer une mission de près de six mois. "Je vais être la première femme russe à me rendre dans l'ISS. Nous avons, avec l'équipage, une énorme responsabilité envers les gens qui nous ont formé et je veux leur dire : nous n'allons pas vous décevoir!".
“Je rève depuis longtemps de prouver que les femmes sont capables de retourner dans l'espace“
26.09.2014Récit Mylène Girardeau, jt TV5MONDE
Soviétique
La Russie a fêté en 2013 le 50ème anniversaire du vol de la première femme dans l'espace, la Soviétique Valentina Terechkova, le 16 juin 1963. Il avait été suivi par ceux de Svetlana Savitskaïa en 1982 et en 1984. Mais les vols de la troisième, et dernière femme russe, dans l'espace, Elena Kondakova, remontent quant à eux à 1994-1995, lorsqu'elle avait effectué une première mission de 5 mois, puis à mai 1997 pour une mission de 10 jours à bord d'une navette américaine.
Le vol d'Elena Serova, membre de l'unité des cosmonautes professionnels, marque dès lors un véritable tournant, d'autant plus que le retour des femmes russes dans la conquête spatiale reste encore sujet à controverses en Russie. "Lorsque Terechkova a volé, c'était en pleine compétition avec les Etats-Unis sur lequel d'entre nous allait envoyer le premier une femme dans l'espace", explique le rédacteur en chef de la revue Novosti Kosmonavtiki ("Nouvelles de l'espace"), Igor Marinine. Mais selon lui, une fois le défi remporté par les Soviétiques, les vols de femmes se sont raréfiés car beaucoup au sein de l'industrie aérospatiale estimaient que l'"espace était un dur travail d'hommes".
La Russie a fêté en 2013 le 50ème anniversaire du vol de la première femme dans l'espace, la Soviétique Valentina Terechkova, le 16 juin 1963. Il avait été suivi par ceux de Svetlana Savitskaïa en 1982 et en 1984. Mais les vols de la troisième, et dernière femme russe, dans l'espace, Elena Kondakova, remontent quant à eux à 1994-1995, lorsqu'elle avait effectué une première mission de 5 mois, puis à mai 1997 pour une mission de 10 jours à bord d'une navette américaine.
Le vol d'Elena Serova, membre de l'unité des cosmonautes professionnels, marque dès lors un véritable tournant, d'autant plus que le retour des femmes russes dans la conquête spatiale reste encore sujet à controverses en Russie. "Lorsque Terechkova a volé, c'était en pleine compétition avec les Etats-Unis sur lequel d'entre nous allait envoyer le premier une femme dans l'espace", explique le rédacteur en chef de la revue Novosti Kosmonavtiki ("Nouvelles de l'espace"), Igor Marinine. Mais selon lui, une fois le défi remporté par les Soviétiques, les vols de femmes se sont raréfiés car beaucoup au sein de l'industrie aérospatiale estimaient que l'"espace était un dur travail d'hommes".

Une vision qu'Elena Serova tente désormais de balayer. "Mon vol c'est mon travail", explique-t-elle lors de la conférence de presse, peu après qu'une journaliste l'a interrogée sur la façon dont elle va gérer, "en tant que femme", la séparation avec sa famille et surtout avec sa fille. "Ma fille a presque 17 ans. (...) Je ne vois aucun problème pour communiquer avec elle. (...) J'aurai beaucoup d'occasions pour l'appeler et savoir comment elle va et la soutenir en cas de coup dur" répond-elle aux sceptiques.
Née le 22 avril 1976, dans la région de Primorié, en Extrême-Orient russe, Mme Serova a terminé la faculté aérospatiale de l'Institut d'aviation de Moscou en 2001. En 2003, elle a également obtenu un diplôme de l'Académie d'Etat de Moscou pour les constructions mécaniques dans la spécialité "Economie". Elle a débuté sa formation de préparation aux vols spatiaux en 2007. En mai 2013, elle avait confié qu'elle n'envisageait pas d'établir de nouveaux records dans l'espace, mais voulait "tout simplement faire son travail" durant sa mission à bord de l'ISS. "Je me sens comme un élève qui se prépare à son examen principal. J'ai très peur de décevoir les gens qui ont fait tant d'effort pour préparer mon vol. Si tout se passe bien (...), cela servira de signal pour que de plus en plus de femmes mettent à l'épreuve leurs forces dans l'espace". A ce jour, 470 hommes ont vu la terre de très haut, contre seulement 50 femmes (une sur neuf). Les accidents ne les ont pas plus épargnées que les hommes - 18 spationautes sont morts en vol, dont trois femmes (une sur six).

Il faut attendre Gravity, superbe film de Alfonso Garon et Sandra Bullock dans le rôle d'une astronaute, pour que la conquête spatiale, avec ses errements, ne soit plus seulement représentée par des hommes, comme dans - le très réussi aussi - Space Cowboys de Clint Eastwood.
Guerre virtuelle, guerre réelle
La conquête égalitaire des airs ne se limite pas à l'espace. Hier 24 septembre, le monde entier s'enthousiasmait pour l'émiratie Mariam al-Mansouri, première femme pilote, qui plus est d'un avion de combat qui dirige des frappes contre des djihadistes en Syrie à la tête de son escadrille, lors des premières frappes aériennes diligentées par Washington et ses alliés contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) en Syrie. "L'homme et la femme ont le droit d'intégrer tous les domaines (...) pour se hisser au plus haut niveau", avait-elle déclaré récemment à la télévision d'Etat d'Abou Dhabi. La jeune femme, diplômée en 2007 du Khalifa bin Zayed Air Force College, a dit "s'être lancée des défis à elle-même pour améliorer ses compétences" et s'imposer face à ses collègues masculins. Sa mission en Syrie pour bombarder les jihadistes de l'EI a trouvé rapidement un écho sur Twitter, hommage à son engagement et au rôle croissant que jouent les femmes aux Emirats, un pays plutôt conservateur. Mais des extrémistes ont attaqué la femme pilote et proféré des menaces à son encontre, plus violentes encore qu'envers ses collègues masculins.
Des icônes de la lutte pour l'égalité entre les sexes
26.06.2014Récit de nos partenaires de la RTBF
Retour sur une histoire rythmée par des conquêtes, des drames, et des revers...