Catherine Samba-Panza est née le 26 juin 1954 à Fort-Lamy (aujourd'hui N'Djamena) au Tchad. Elle grandit à Bangui où son oncle maternel, un diplomate, est son tuteur. De confession chrétienne, elle parle français et arabe. Elle entame des études de droit en France. Elle y obtient divers diplômes : une licence en sciences de l’information et de la communication, ainsi qu'un diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en droit des assurances obtenus à l’université Panthéon-Assas
Dans les années 1990, elle revient à Bangui pour intégrer la filiale en Centrafrique du groupe Allianz. Avant d'entamer sa carrière politique, elle a fondé et dirigé une société de courtage en assurance.
Elle milite au sein de l'association des femmes juristes de Centrafrique (AFJC), association spécialisée dans la lutte contre les mutilations génitales et toutes les autres formes de violence que subissent les femmes centrafricaines.
En 2013, peu après le coup d'État de François Bozizé, Catherine Samba-Panza co-préside le dialogue national puis est élue présidente du comité en charge du suivi et de l'évaluation des recommandations issues de ce dialogue. Deux mois après que la Séléka a renversé le régime du président François Bozizé, en mai 2013, elle est nommée maire de Bangui par le nouveau régime. Elle n'est affiliée à aucun grand parti politique.
En pleine crise en Centrafrique, le président Michel Djotodia est poussé à la démission le 10 janvier 2014. Un président de transition doit être alors élu par le Conseil national de transition (CNT), le Parlement provisoire centrafricain, avant la tenue d'élections nationales envisagées en 2015.
Catherine Samba-Panza fait partie des huit candidats retenus par le CNT parmi vingt-quatre déclarés et est l'une des favori.te.s. Poussée par les associations féministes. Non marquée politiquement par un camp, elle a le soutien de nombreux diplomates étrangers.
Aussitôt après son élection, elle appelle les miliciens de l'ex-Seleka et anti-balaka à déposer les armes. Elle prête serment le 23 janvier 2014 et devient la première femme centrafricaine à accéder au rang de chef de l'État, et deuxième femme cheffe de l'État en Afrique francophone après Rose Rogombé, présidente par intérim de la République gabonaise de juin à octobre 2009.
Un bilan en demi-teinte
Son bilan à la tête de la transition centrafricaine a été l'objet de nombreuses critiques, tant elle avait suscité d'espoirs... déçus. Quelques semaines avant de rendre son tablier de présidente, elle confiait à nos confrères de
Jeune Afrique,
"La politique, ce n'est pas mon truc !".
Le pense-t-elle toujours aujourd'hui alors qu'elle occupe de nouvelles fonctions à la tête de l'Observatoire Panafricain du leadership féminin ? Et alors que la Centrafrique se trouve plongée dans une nouvelle crise ?
Nous lui poserons la question lors de son passage à Bucarest, où elle est l'une des invitées d'honneur de la
Conférence des femmes de la Francophonie organisée par l'OIF et dont Terriennes est partenaire.
En attendant, vous pouvez revoir son intervention lors de l'émission Internationales, sur TV5monde, peu après sa prise de fonction à la tête de la Centrafrique, en septembre 2014.