Rendez-vous en direct sur Facebook, depuis la Conférence des femmes de la Francophonie à Bucarest pour vous proposer des rencontres exceptionnelles. Geneviève Begin est notre invitée
> https://www.facebook.com/terriennes/
On la reconnait assez facilement, à sa petite mèche colorée dans les cheveux. Mais surtout à l’énergie qu’elle dégage. A 33 ans, mère d’une fillette de 7 ans, Geneviève Begin se revendique entrepreneure sociale .> https://www.facebook.com/terriennes/
Car son envie à elle, c’est de faciliter la vie des mères-pères, de leur permettre de travailler si elles ou ils le souhaitent hors des horaires de bureau ou d’assister à des évènements professionnels ou non, le week-end parfois. Comment ? En faisant venir sur place, une halte-garderie, avec personnel et mobilier compris. Popup Camp fait en sorte que les enfants des participants à un événement professionnel sont pris en charge et font des activités en lien avec la thématique de l'évènement, par exemple autour de l’environnement et de la protection de la planète. Un service à la carte en quelque sorte.
Un service innovant pour les familles
Cette idée lui est venue il y a quelques années, au moment où elle a repris ses études à plein temps. Mère d’une petite fille, qu'elle élève seule, il lui était devenu compliqué de prendre une nounou, notamment en terme financiers, et d'une manière suffisamment souple pour son planning. « Je me suis dit, il y a sans doute plein de parents qui sont dans ce cas là, c’est idiot de prendre chacun des nounous, alors que si on se rassemblait , ou encore mieux si on faisait venir à nous une garderie, ce serait tellement plus simple ! ».
Geneviève Begin se dit féministe et veut proposer une solution concrète à un problème réel de conciliation travail-famille. «C’est une réalité, dit-elle. Dans les événements technos, il y a moins de femmes. Avec Popup Camp, on a voulu réduire cet écart et permettre aux femmes d’être plus présentes. Ça permet de mélanger les genres et tout le monde est gagnant. Les femmes osent de plus en plus et s’autorisent dorénavant à être ambitieuses.»
Depuis le début des années 2000, les femmes entrepreneures sont de plus en plus nombreuses au Québec. Les résultats du sondage Indice entrepreneurial québécois 2016, réalisé par la Fondation de l’entrepreneurship en collaboration avec la Caisse de dépôt et placement du Québec, montrent que 5,3 % étaient propriétaires d’une entreprise en 2016. De plus, 16,3 % des femmes, qu’elles soient déjà dans les affaires ou non, envisagent de lancer ou de reprendre une entreprise. (Source Entreprises Québec)
Plus d'une centaine d'évènements
Depuis, la "success story" se poursuit, Popupcamp affiche plus d’une centaine d’évènements à son actif. Ce printemps, PopupCamp a remporté le prix Fournisseur au gala Les Vivats Loto-Québec, pour les initiatives de développement durable en événementiel. Début octobre, le Prix de la Nouvelle entreprise. Son objectif : devenir la solution de conciliation travail-loisir-famille incontournable pour tout organisateur d’événement au Québec en 2019, et pour tout parent en Amérique du Nord.Au tour de @PopupCamp, garderie mobile pour les besoins de chaque parent! Le tout présenté par Geneviève Bégin, nouvelle membre de notre CA! pic.twitter.com/6pSezo3Ovi
— Quartier innovation (@QIMontreal) 3 octobre 2017
Terriennes : comment votre projet a-t-il été accueilli ?
Geneviève Begin : Je rêve du jour où le concept d’une garderie pour enfant ne sera plus considéré comme un truc de bonne femme uniquement ! D’ailleurs c’est bien pour ça qu’on a choisi un logo qui n’est pas rose, il est jaune et bleu pour montrer une ouverture à la parité, qu’il est destiné autant aux pères qu’aux mères.
A l’origine je ne me destinais pas à cette carrière, j’étais photographe, et j’ai fait les beaux-arts. Obtenir un MBA m’a permis d’accroitre ma confiance en tant qu’entrepreneure, et en terme de légitimité aussi. Il n’y a pas que les hommes qui semblaient réticents à ce genre de projet, les femmes aussi, plutôt celles qui ne sont pas maman, qui nous regardaient en disant, est-ce que c’est vraiment utile, a-t-on vraiment besoin d’un tel service ?
Vous travaillez plus avec des hommes ou des femmes ?
Ce sont souvent les hommes qui signent les contrats, et les budgets. Mais en terme de clientèle, c’est assez paritaire. On travaille avec la ville de Montréal depuis un an maintenant, on est présent lors de tous les conseils de ville. Pendant la période des questions au public, ouvertes donc à la population, notre service permet à plus de gens d’y participer, et aussi aux élus d’être présents plus longtemps, car nous prenons en charge leurs enfants ! C’est le maire qui a fait la demande, après avoir été invité à le faire par des femmes de la mairie.
Notre entreprise fonctionne en be to be, par le biais d’associations. Il y a une prise en charge des frais par l’entreprise qui organise l’évènement, et le reste est payé par les parents utilisateurs, mais le tarif est réduit selon le nombre d’heures de garde et d’enfants. Mais le plus souvent, 95% de mes clients ne facturent pas les parents, car le but, par exemple dans le cas d’un salon ou d’une conférence internationale, c’est de faire venir le plus de personnes possible, donc c’est tout bénéf pour eux !
Petite-fille vous sentiez-vous déjà l’âme d’une future entrepreneure ?
Oui, je dirai quand même qu’on m’a attribuée des qualités d’entrepreneure assez tôt ! J’ai grandi près d’Ottawa qui est la capitale administrative du gouvernement fédéral, j’avais un grand-père entrepreneur. Mais bon, sans vouloir réellement suivre cette voie. En revanche, je fabriquais des bracelets que je vendais à mes voisins, c’était ma petite entreprise à moi ! Même si je ne me faisais pas toujours payer. Après pendant le secondaire, j’étais toujours impliquée dans plusieurs activités associatives. Lorsque j’étais photographe, même si j’en avais le statut, je me percevais plus comme artiste que comme entrepreneure. L’approche du milieu des affaires était assez peu fructueuse à ce moment là.
Si je vous dis empowerment, ou empouvoirement, ça vous parle ?
Bien-sûr, car c’est une chose d’avoir confiance en soi, c’en est une autre d’obtenir la confiance des autres. Si j’avais un conseil à donner à celles qui veulent se lancer dans l’entreprenariat, je leur dirais de s’entourer de personnes positives. L’entourage, l’environnement c’est capital. Avoir autour de soi des personnes qui vous disent « oui, mais », ça ne donne pas beaucoup de force. Moi quand j’ai démarré Pop camp, j’ai mis en suspens ma relation avec ma mère pendant six mois, car elle me tenait un discours peu encourageant : « Pourquoi tu fais ça ? Tu gâches ton talent de photographe ! Et ta fille comment tu vas faire, tu prends trop de risques !». Je lui ai donc dit que pendant quelques temps, on n’allait pas se donner de nouvelles, ça s’est finalement bien passé même si cela a été dur, et depuis que mon affaire est lancée, on a repris de bonnes relations, apaisées. C’était une façon pour moi de faire mon choix, et de l’assumer.
Si vous aviez un.e mentor, une personnalité qui vous a inspirée, de qui s’agirait-il ?

Nous retrouverons Geneviève Begin lors d'un facebooklive sur la page de Terriennes, durant la conférence des femmes de la Francophonie à Bucarest, les 1er et 2 novembre 2017. Toutes les infos ici >https://www.francophonie.org/conference-des-femmes-bucarest