Fil d'Ariane
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Une danseuse, une princesse, une coiffeuse… Lorsque l’on s’attarde sur les émojis présents sur nos smartphones et dont on se sert quotidiennement, on se rend vite compte que ceux représentant des femmes sont très stéréotypés. Souvent représentées en rose, elles n'ont aucune activité sportive (sauf la danse) et intellectuelle. Du côté des hommes, les utilisateurs ont l'embarras du choix. Ils sont cycliste, basketteur, policier, ou encore inspecteur. Résultat : « lorsqu’on cherche quelque chose pour illustrer une amie, il est difficile de trouver un émoticône qui lui correspond », constate Valentin Blanchot, co-fondateur du site Siècle Digital.
C'est la preuve que la structure patriarcale et sexiste existe toujours, même dans les outils très modernes
Raphaëlle Rémy-Leleu, porte-parole d'Osez le féminisme
Selon Raphaëlle Rémy-Leleu, porte-parole d'Osez le féminisme, « c'est la preuve que la structure patriarcale et sexiste, ce n’est pas juste quelque chose d’archaïque et qui n’existe plus puisque même dans les outils très modernes qui sont conçus, mis à jour et renouvelés très régulièrement, on retrouve ces tendances qu’on dénonce depuis longtemps . Cela montre que la place qui est faite aux femmes n’est pas universelle ».
Women in new emoji roles #ios10beta pic.twitter.com/X6fHptfQ1p
— Emojipedia (@Emojipedia) 2 août 2016
Mais pourquoi cette prise de conscience si tardive ? Selon Valentin Blanchot, le phénomène des émojis « n’a pas été pris au sérieux au départ ». « Les règles n’impliquaient pas le besoin d’avoir un émoji qui avait une couleur de peau ou qui prenne en compte l’égalité des genres ». Une explication que confirme Corentin Durant de Numérama. « C’est principalement parce qu’il y a eu, jusque très récemment, un certain mépris, un désintérêt des éditeurs pour ces symboles. Ils étaient considérées comme un phénomène minoritaire et pour les jeunes ». Mais la mode des émojis a pris une telle ampleur, qu'aujourd'hui, ils remplacent souvent les mots dans les messages que l'on échange.
ICMY: Apple announces a female runner emoji—another victory for @MollyHuddle. https://t.co/0FdmgftSld pic.twitter.com/mn5bfVCTz3
— Runner's World (@runnersworld) 3 août 2016
Ces utilisatrices, la marque américaine Always a décidé de leur donné la parole dans une publicité, en mars 2016. Celle-ci met en scène des jeunes filles qui utilisent les émoticônes quotidiennement dans leurs conversations par "sms" ou via les réseaux sociaux et pose la question suivante : « Les filles envoient plus d’un milliard d’émojis par jour. Mais ces émojis les représentent-elle ? ». Finalement, les adolescentes se rendent compte que peu d’émoticônes leur correspondent. « J’aimerais un émoji d’une joueuse de football », lance l’une d’entre elle. « Je voudrais une prof de batterie », demande une petite blonde en mimant la scène.
Raphaëlle Rémy-Leleu d'Osez le féminisme aimerait que « chaque émoticône ait un pendant masculin-féminin ». Tout simplement.