Le risque de mourir en couche est 200 fois plus élevé que celui de périr sous les bombes ou dans un attentat pour une femme afghane, selon le dernier rapport de l'ONG « Save the children ».
Le rapport de l'ONG Save the Children, rendu public au début mai (à l'occasion de la fête des mères américaine) est sans surprise : mieux vaut être née femme en Norvège qu'au Yémen ou en Afghanistan. Certes, on le savait déjà, mais les chiffres n'en sont pas moins affolants.
Tandis que l'Europe de l'Ouest occupe huit des dix premières places du classement (l'Australie étant deuxième et la Nouvelle Zélande huitième), huit des pays les pires pour les mères se trouvent en Afrique sub-saharienne (notamment Niger et Guinée Bissau). Le Yemen est lui aussi dans les profondeurs du classement. Quant au bonnet d'âne, il revient à l'Afghanistan.
Une femme enceinte y a 200 plus de probabilité de mourir en couche que sous les bombes ou en raison de la violence endémique qui sévit dans le pays. Une femme sur 11 mourra de complications dues à sa grossesse ou son accouchement, contre 1 sur 7600 en Norvège. Dans ce pays nordique, quasiment toutes les naissances sont assistées par du personnel qualifié, contre 14% seulement en Afghanistan. Pas étonnant que l'espérance de vie des Afghanes ne soit que de 45 ans (contre 83 en Norvège).
L'Afghanistan est aussi le pays le plus dangereux à la naissance : un enfant sur cinq mourra avant son cinquième anniversaire (contre 1 sur 333 en Norvège). Enfin, les petites afghanes n'iront en moyenne à l'école que cinq ans, contre 18 en Norvège.
Oui, tout cela, on le savait déjà. Cela ne fait pas de mal de le répéter cependant...
Lysiane J.Baudu
Ancienne grand reporter à La Tribune, Lysiane J. Baudu a rencontré, pendant ses 20 ans de journalisme international, des femmes du monde entier.
Ces "rencontres" feront l'objet de billets, qui lui permettront de faire partager ses impressions, ses analyses, son ressenti au contact de ces femmes, dont l'action professionnelle fait sens pour toutes les autres, de même que pour la société.