La Gran Vía de Madrid tomada por una #Manifestación8M sin precedentes del #Díadelamujer https://t.co/Ku1A43HyXY Foto de Samuel Sánchez pic.twitter.com/zQAQflgab1
— EL PAÍS (@el_pais) 8 mars 2018
IMPRESSIONNANT
— Maxime Combes (@MaximCombes) 9 mars 2018
Espagne, 8 mars 2018#8mars #HuelgaFeminista8M
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Cette première grève générale féministe en Espagne a rencontré un fort soutien de la population : selon un sondage paru dans le quotidien El Pais le 6 mars, 82 % l’ont estimée justifiée.
Une mobilisation inédite qui a aussi pris par suprise le monde politique, l'obligeant à réagir aux revendications, explique Libération : "La vague de mobilisation féministe a déferlé de manière si puissante que l’agenda politique a été chamboulé, à la surprise générale. Pour preuve, l’attitude du gouvernement conservateur de Mariano Rajoy. Dans un premier temps, il avait snobé ce mouvement en considérant qu’il se résumait à la commission organisatrice, très marquée à gauche. Jeudi, toutefois, voyant l’ampleur de la rébellion, Mariano Rajoy et les siens ont viré de bord : dans la journée, le chef du gouvernement arborait sur le revers de sa veste un ruban violet, symbole du mouvement, avant de déclarer : «Nous allons travailler à l’égalité réelle entre hommes et femmes.» (.../...) A gauche, la députée de Podemos Irene Montero, figure montante du parti dirigé par Pablo Iglesias, pronostiquait : «Il ne sera dorénavant plus possible de ne pas parler de féminisme, en tant que force politicosociale armée de propositions concrètes.»"
Un point de départ pour faire changer les choses ? Nous avons posé la question à Mercedes Alvarez, docteure en Etudes de genre et diversité, et enseignante en études hispaniques à l’université Sorbonne à Paris :
La crise, surtout d’un point de vue économique, a aussi renforcé cette prise de conscience sur les droits des femmes.
Mercedes Alvarez San Román, chercheure - La Sorbonne
Terriennes : La mobilisation de grande ampleur du 8 mars 2018 marque-t-elle un début pour les droits des femmes en Espagne ?

La crise, surtout d’un point de vue économique, a aussi renforcé cette prise de conscience sur les droits des femmes. Elle a notamment mis en péril la loi de la dépendance qui a pour objectif de soulager les personnes, souvent les femmes, ayant des personnes à charge.
Enfin, en 2014, la mobilisation « Le train de la liberté » pour défendre le droit à l’avortement a été un vrai succès et a eu des effets très positifs en montrant la force d’un mouvement.
J’espère que cette très forte mobilisation du 8 mars ira encore plus loin que cette certaine prise de conscience.
On me dit souvent : « en Espagne, on bat les femmes ». Mais on bat les femmes partout, en France aussi. Sauf qu’en Espagne, on en parle.
Mercedes Alvarez San Román
Cette manifestation avait-elle aussi pour but de dénoncer une culture machiste datant des heures sombres du franquisme ?
M.A : C’est l’image que certains ont encore de l’Espagne : un pays machiste et catholique, qui date des années 1960. Mais l’Espagne a tellement avancé socialement depuis la transition politique. Je pense que c’est un pays parmi les plus avancés socialement en matière d’égalité, ou au moins en terme de prise de conscience. On me dit souvent : « en Espagne, on bat les femmes ». Mais on bat les femmes partout, en France aussi. Sauf qu’en Espagne, on en parle. Ce n’est pas pour rien que cette mobilisation a eu lieu là-bas. Il est temps que l’image du pays évolue aussi.
Les hommes se sont-ils aussi mobilisés ?
M.A : Oui, ils étaient présents. En Espagne, des hommes ont par exemple remplacé des femmes grévistes au travail : ils ont effectué une double journée. Ou à la maison. Au sein de ma famille, un homme retraité a préparé le dîner ce jour-là. En France aussi, là où j’étais, des hommes, dont beaucoup d’hispanophones, d’Espagne ou d’Amérique Latine, sont venus manifester. Ils se rendent compte que ces questions ne touchent pas que les femmes, mais toute la société. Même si ce n’est pas non plus le paradis. Il y a évidemment des voix contre. Certains Espagnols considèrent que le féminisme atteint leurs droits, que c’est dangereux.
L’Espagne a-t-elle donné l’exemple ?
M.A : Lors de la manifestation à Paris à laquelle j’ai participée, les organisateurs ont annoncé vouloir convoquer une grève en 2019 après le succès de la mobilisation en Espagne. Si cela peut servir de modèle, c’est très positif, car une prise de conscience générale est nécessaire.
Argentine,Espagne,Japon, France...Dans le monde, les femmes se remettent en Mouvement de Liberation #8mars #TimesUp pic.twitter.com/EnPQ3zcLtt
— Alliance des Femmes (@alliance_femmes) 10 mars 2018
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